Analyse

Bilan mi-saison - Chez Sauber, le spectacle est surtout en coulisses

Comme prévu, l’écurie Sauber souffre clairement de son moteur Ferrari 2016 mais, plus inquiétant, peine à se mettre en valeur sur des tracés a priori plus favorables.

Marcus Ericsson, Sauber C36 et Pascal Wehrlein, Sauber C36

Photo de: Sutton Motorsport Images

Bilans mi-saison F1 2017

Les bilans équipe par équipe de la première partie de saison 2017 de Formule 1, par Motorsport.com.

Il n’est de secret pour personne que débuter la saison avec un moteur de l’année précédente la première année où le système de jetons n’est plus en vigueur était un pari risqué. La structure suisse n’a pas fait illusion très longtemps, et les essais hivernaux donnaient déjà le ton d’une saison très difficile en queue de peloton.

La relative faiblesse de l’unité de puissance Ferrari 2016 n’a que trop rarement été compensée par le châssis C36, à part peut-être en début de saison, jusqu’à l’Espagne, où l’on note six top 16 sur la grille, contre un seul par la suite. Depuis Monaco, où l’écurie d’Hinwil a introduit la seconde partie d’un package prometteur qui lui avait offert – avec le choix d’une stratégie à un arrêt très audacieuse et quelques faits de course avantageux – ses premiers points de la saison à Barcelone, l’écart avec le reste de la meute s’est considérablement creusé.

Marcus Ericsson, Sauber C36, et Kevin Magnussen, Haas F1 Team VF-17, se percutent au premier tour

Non seulement les moteurs 2017 des autres sont passés à des versions améliorées mais, en plus, les évolutions apportées ne semblent pas amener les résultats attendus. En Azerbaïdjan, c’est surtout une course débridée qui a offert à Pascal Wehrlein une deuxième arrivée dans le top 10.

Chez les pilotes d’ailleurs, l’Allemand n’avait pas débuté la saison en raison de sa blessure lors de la Race of Champions. Suppléé par Antonio Giovinazzi pour les deux premiers Grands Prix – l’Italien récoltant les applaudissements pour son remplacement au pied levé à Melbourne puis le bruit plus froid du carbone cassé avec deux sorties de piste similaires en Chine sur une piste humide –, le protégé de Mercedes a su se mettre rapidement au diapason pour mener à bien une course impeccable synonyme de huitième place en Espagne. Son point à Bakou a confirmé qu’il était l’homme sur qui compter en cette première partie d’année.

De l’autre côté du garage, les choses sont plus compliquées pour Marcus Ericsson. Dominé régulièrement en qualifications (il n’a devancé Wehrlein que deux fois en neuf GP sur la grille), il a terminé deux fois 11e en course, à chaque fois quand son équipier se chargeait d’apporter des points à l’écurie. Habituellement, le Suédois est meilleur en seconde partie de saison, mais le numéro 94 sera sans nul doute un adversaire coriace.

Le spectacle hors piste

Finalement, c’est surtout en coulisses que Sauber a donné le plus de spectacle. En effet, est d’abord venue l’annonce de l’accord avec Honda pour la fourniture de blocs hybrides dès 2018, dans un contexte où le motoriste japonais, pourtant, peine à trouver un niveau de compétitivité et de fiabilité satisfaisant du côté de McLaren.

Quasiment deux mois après cette annonce, Monisha Kaltenborn quittait la direction de l’écurie fondée par Peter Sauber. La raison invoquée par Longbow Finance, propriétaires depuis l’été 2016 ? Des "opinions divergentes quant à l’avenir de l’entreprise". La rumeur veut que la gestion des pilotes, et notamment le souhait de la direction de la structure d'avantager Ericsson, ait pu être à l’origine de cette situation.

Marcus Ericsson, Sauber C36 sort dans les graviers

Toujours est-il que la conséquence directe de ce départ s’est fait ressentir, comme dans un jeu de billard à trois bandes, quelques semaines après quand, fraîchement nommé à la tête de l’équipe, Frédéric Vasseur a rompu l’accord avec la firme nippone et s’est empressé de prolonger le partenariat historique avec Ferrari, en prenant bien soin, cette fois, d’assurer la fourniture de moteurs de l’année.

Et dans un retournement total de situation, c’est aujourd’hui à des discussions autour de la possibilité de faire de Sauber le junior team de Ferrari que l’on assiste, confirmées en Hongrie par Sergio Marchionne, le président de Ferrari.

En bref, au-delà du tableau sportif plutôt sombre dressé ici et de la situation extra-sportive renversante, Sauber aura au moins la satisfaction d’avoir assuré les points dès la cinquième épreuve de la saison, sans avoir eu à attendre, comme l’an passé, un déluge providentiel pour y parvenir. L’avenir semble quant à lui plus éclairci grâce au deal avec Ferrari et peut-être plus encore.

Reste que, pour la seconde partie de saison 2017, et sans adversaire "à leur mesure" dans les tréfonds du classement, comme le fut Manor en 2016, il y a peu de chances de voir les C36 briller, avant d’achever une saison qui aura vraiment tout eu de la transition.

Bilan mi-saison Sauber

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