Analyse

Bilan mi-saison - Toro Rosso joue un top 5 historique

Jamais la Scuderia Toro Rosso ne s'est classée dans le top 5 au championnat des constructeurs, accrochant la sixième place avec Sebastian Vettel et Sébastien Bourdais en 2008. Mais cette saison, c'est clairement de l'ordre du possible.

Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR12

Photo de: Sutton Motorsport Images

Bilans mi-saison F1 2017

Les bilans équipe par équipe de la première partie de saison 2017 de Formule 1, par Motorsport.com.

Voilà une petite décennie que Toro Rosso progresse régulièrement au classement des constructeurs, depuis sa dixième place en 2009. La petite Scuderia occupait la septième place ces trois dernières saisons et semble bien partie pour faire mieux cette année malgré un bilan comptable moins convaincant qu'en 2016, avec 39 points au compteur et seulement deux unités de retard sur la cinquième place détenue par Williams.

Les STR12, arborant une livrée bleu et rouge qui a fait sensation, peinent pourtant à atteindre la Q3, performance réalisée par les deux pilotes à Melbourne, par Daniil Kvyat à Shanghai puis par Carlos Sainz à Monaco, au Red Bull Ring et au Hungaroring. Les points ont toutefois été plus réguliers le dimanche, malgré quelques problèmes techniques et des accidents souvent évitables qui s'avèrent responsables de huit abandons.

Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR12

Ce qui nous amène au contraste frappant entre les deux pilotes de l'équipe. C'est la première fois que celle-ci aligne un line-up aussi expérimenté, Kvyat étant dans sa quatrième campagne en Formule 1, Sainz dans sa troisième. Mais au championnat, c'est une véritable déculottée pour le pilote russe, qui n'a marqué que quatre points contre 35 pour son coéquipier.

Pourtant, la hiérarchie est très équilibrée en qualifications, avec un 6-5 en faveur de Sainz en 11 Grands Prix. Kvyat a toutefois bien du mal à concrétiser en course.

Commençons par un chiffre marquant : 38. Sur les 395 tours de course où les deux Toro Rosso étaient en piste, Kvyat n'a devancé son coéquipier que pendant 38 boucles, dont 25 au Grand Prix d'Australie. Autrement dit, les quatre abandons du Russe ne peuvent à eux seuls justifier son retard de points sur Sainz – qui a lui aussi connu quatre retraits. Certes, Kvyat n'était pas responsable de ses mésaventures, mais la neuvième place qu'il tenait à quelques tours du but à Monaco et au Canada n'aurait pas changé grand-chose d'un point de vue comptable.

Ce n'est vraiment pas la rapidité qui manque à Kvyat – le bilan qualificatif en témoigne, tout comme le fait qu'il signe presque toujours le meilleur tour en course des Toro Rosso. Quoi, donc ? Le natif d'Oufa a manqué quelques-uns de ses départs, et son rythme a parfois été trop inférieur à celui de son coéquipier sur les longs relais. À chaque fois que Sainz marquait des points précieux, Kvyat était derrière, souvent trop loin derrière. Et l'accrochage qu'il a provoqué avec son coéquipier au départ du Grand Prix de Grande-Bretagne ne joue pas en sa faveur.

Daniil Kvyat, Scuderia Toro Rosso STR12, sort de la piste

Sainz, quant à lui, a fait étalage de tout son talent. Jamais battu par son équipier en course lorsque les deux Toro Rosso étaient à l'arrivées, l'Espagnol n'a d'ailleurs pas fini la moindre épreuve hors des points. Une prouesse qu'aucun autre pilote de milieu de tableau n'a réalisée.

Sainz aurait toutefois pu s'abstenir de deux manœuvres douteuses qui se sont conclues par des accidents marquants, avec Lance Stroll à Bahreïn, puis avec Romain Grosjean et Felipe Massa au Canada. C'est toutefois la seule ombre au tableau pour l'Ibère, dont les 35 points en 11 courses contribuent largement à la sixième place de Toro Rosso au championnat des constructeurs.

En coulisses, alors que la petite Scuderia a récupéré des unités de puissance Renault après une année d'intérim passée avec des moteurs Ferrari vieux d'un an, des discussions sont en cours avec Honda pour 2018. Pendant ce temps, c'est Carlos Sainz qui a assuré l'animation, prononçant la phrase suivante au sujet de son ambition de rejoindre Red Bull Racing : "Si ça ne se produit pas, une quatrième année chez Toro Rosso est peu probable et je ne vais pas fermer la porte à une nouvelle opportunité."

Ces propos ont provoqué l'ire de Christian Horner, de Helmut Marko et de Franz Tost, si bien qu'il est désormais clair que Sainz va rester à Faenza la saison prochaine – à moins qu'une écurie ne rachète son contrat avec Red Bull, ce qui devrait s'avérer assez coûteux. Le géant des boissons énergisantes a exprimé son souhait de conserver Kvyat également mais n'a pas encore exercé son option sur le Russe, ce qui laisse un faible espoir de titularisation à Pierre Gasly.

Bilan mi-saison Toro Rosso

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