Analyse

Bilan mi-saison - Williams régresse encore

Le 7 mars, Felipe Massa et Williams signaient le meilleur temps de la cinquième journée d'essais hivernaux à Barcelone.

Lance Stroll, Williams FW40

Andrew Hone / Motorsport Images

Bilans mi-saison F1 2017

Les bilans équipe par équipe de la première partie de saison 2017 de Formule 1, par Motorsport.com.

À ce stade de l'intersaison, si chacun était pertinemment conscient que l'écurie de Sir Frank n'allait pas briguer le titre mondial, la FW40 laissait néanmoins entrevoir des promesses laissant imaginer qu'elle pouvait peut-être jouer le podium régulièrement. Or, cela n'a pas été le cas : Williams a régressé, comme tous les ans depuis sa très bonne saison 2014.

Il est vrai qu'on ne comptait pas forcément sur Lance Stroll pour signer de bons résultats, le rookie de 18 ans s'étant fait remarquer par trois sorties de piste qui ont coûté près de deux journées d'essais à l'écurie lors des tests de pré-saison.

En revanche, Felipe Massa a commencé la campagne de façon très solide, constamment présent en Q3 lors des huit premières manches de la saison à l'exception du Grand Prix de Monaco. Cependant, l'écart avec les écuries de pointe était abyssal. Le plus souvent, ce sont deux secondes qui séparaient Massa de la pole position.

De plus, le Brésilien a parfois régressé en course, avec quelques abandons hors de son contrôle par ailleurs, si bien qu'il n'a conclu la première moitié de saison qu'avec 23 points au compteur. Bien loin des 38 unités collectées à la trêve en 2016, et même 74 en 2015. Certes, il a manqué le Grand Prix de Hongrie, dernière manche en date, à cause d'un virus – on notera d'ailleurs le très bon intérim de Paul Di Resta, qui a sauté dans la voiture pour les qualifications avec une expérience quasi nulle des F1 hybrides et n'a pas démérité.

Felipe Massa, Williams FW40

C'est toutefois vers Lance Stroll que tous les regards étaient tournés. Le Champion en titre de F3 Europe est le deuxième plus jeune pilote de l'Histoire de la Formule 1, et s'il n'est clairement pas dénué de talent, il est certain que la fortune paternelle – Lawrence Stroll est milliardaire – a contribué à son accession à la catégorie reine du sport automobile après seulement trois années en formules de promotion – et trois titres en F4 Italie, en Toyota Racing Series et en F3 Europe pour sa deuxième saison dans la discipline.

En parallèle, Stroll a bénéficié d'un programme d'essais jamais vu depuis une décennie, testant la FW36 de 2014 à travers le monde l'an passé, pour se préparer à l'élite. Ses accidents des essais hivernaux l'ont toutefois mis en difficulté, déclenchant un torrent de critiques à son égard. Ses trois abandons lors de ses trois premiers Grands Prix en F1 – une première depuis Vitaly Petrov en 2010 – n'ont rien fait pour arranger les choses, même s'il n'avait rien à se reprocher dans la plupart des cas.

Les faiblesses de Stroll étaient évidentes dans l'exercice de la qualification, où c'est le plus souvent un gouffre qui le séparait de son expérimenté coéquipier, généralement entre une demi-seconde et une seconde. Le Québécois a toutefois progressé ces derniers temps, battant Massa pour la première fois de 0"045 à Bakou avant de se qualifier à 0"072 en Autriche.

Surtout, après six premiers Grands Prix en demi-teinte, Stroll semble avoir franchi un cap avec une neuvième place à Montréal, puis un podium d'exception en Azerbaïdjan, où le rookie a évité toutes les embûches et n'a perdu la deuxième place que dans la dernière ligne droite, signant quoi qu'il en soit une sensationnelle bien que fortuite performance.

Crash de Lance Stroll, Williams FW40
Lance Stroll dans le mur. Des errances fréquentes lors des essais hivernaux de Barcelone, mais qui se sont grandement raréfiées en Grand Prix.

Les 15 points marqués à ce moment-là contribuent largement à la place de Williams dans le top 5 au championnat des constructeurs, puisque l'écurie compte 41 unités contre 39 pour Toro Rosso, 29 pour Haas et 26 pour Renault. Autant dire que rien n'est joué, alors que devant, Force India a capitalisé sur chaque course pour dépasser la barre des 100 points à mi-saison. Pourtant, si l'on analyse le meilleur tour de la VJM10 par rapport à la FW40 lors de chaque Grand Prix, on constate que les deux monoplaces font jeu égal !

Williams va néanmoins pouvoir compter sur un Lance Stroll dont les progrès sont forcément rapides, mais aussi sur la contribution de Paddy Lowe, qui a rallié Grove le 1er mars. Artisan clé des trois titres mondiaux remportés par Mercedes, Lowe est une recrue de choix pour Williams, et l'impact du directeur technique sur les développements va commencer à se faire ressentir.

Ce sera bienvenu pour un team qui conserve sa faiblesse sur les circuits lents, comme les Grands Prix de Monaco et de Hongrie l'ont prouvé, mais qui n'a pas gardé ses atouts sur un Red Bull Ring où les monoplaces blanc et bleu brillaient ces dernières années. Après avoir fêté ses 40 ans, Williams va tenter de retrouver le top 5 avec davantage de constance, dans l'espoir de maintenir cette cinquième place du championnat, la meilleure que l'équipe puisse désormais espérer en 2017.

Bilan mi-saison Williams

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