Analyse

Bilan saison - Räikkönen, (encore) trop loin

Kimi Räikkönen a encore vécu une saison compliquée, loin du niveau de son équipier, au volant d’une des quatre monoplaces qui ont écrasé la saison 2017.

Kimi Raikkonen, Ferrari SF70H

Kimi Raikkonen, Ferrari SF70H

Glenn Dunbar / Motorsport Images

Bilan F1 2017

Le bilan de la saison 2017 de Formule 1, pilote par pilote.

Analyser la saison du Finlandais en s’appuyant purement sur ses résultats et en les comparant à ceux des trois saisons précédentes ne serait pas très pertinent. Tout simplement parce que la Scuderia Ferrari a nettement redressé la barre et s’est hissée au niveau de Mercedes. Sebastian Vettel lui-même s’est hissé au niveau de Lewis Hamilton, Valtteri Bottas n’en a pas forcément été très loin, au moins en première partie de saison. Mais Räikkönen, lui, s’est péniblement hissé en quatrième position du championnat pilotes.

S’il s’agit seulement d’une analyse comptable, la saison de Räikkönen est au mieux médiocre. Battu 15-5 en qualifications (15-4 sans compter la Malaisie) par l’un des meilleurs pilotes de cette génération dans le domaine, il accuse un retard de 276 millièmes en moyenne. C’est certes peu dans l’absolu, mais quand la lutte pour les avant-postes est plutôt serrée, le résultat est sans appel : le numéro 7 a été présent cinq fois en première ligne contre 14 pour Vettel. Surtout, l’impression laissée est celle d’une certaine impuissance à pouvoir être au niveau de l’Allemand.

Kimi Raikkonen, Ferrari SF70H

Certes, il y aura eu la pole de Monaco mais celle-ci, pour 43 millièmes, a plus eu à voir avec une légère contre-performance de Vettel qu’à un rythme intrinsèquement supérieur. La course le confirmera le lendemain de façon éclatante, quand bien même d’aucuns ont uniquement voulu y voir un jeu d’équipe. Plus intéressantes sans doute sont les performances dans l’exercice chronométré de Bakou et de Silverstone, Räikkönen ayant durablement et sans problème dominé l’Allemand lors du GP de Grande-Bretagne dans son intégralité.

Peu d'occasions de briller

En course également, l’impression laissée a souvent été celle d’une certaine impuissance, que celle-ci soit réelle ou contrainte. On compte sur les doigts d’une main les épreuves lors desquelles il a semblé en capacité de se battre avec les pilotes mieux classés que lui au championnat : Monaco (même s’il n’a rien pu faire contre Vettel), la Grande-Bretagne, la Hongrie (même s’il n’a rien tenté contre Vettel) ou encore plus récemment les États-Unis (même s’il a dû laisser passer Vettel).

L’ensemble de ces courses résume aussi assez bien le statut du Champion du monde 2007. N’ayant plus vraiment la capacité à lutter pour la victoire, même de façon ponctuelle, il aura été, parfois, un lieutenant de l’Allemand dans la course à la couronne mondiale. Mais même de ce côté-là, il est difficile de dire que c’est une réussite. Il n’a pas pris énormément de points à Hamilton, clairement pas autant que Bottas à Vettel, et a peu eu l’occasion de jouer le rôle de protecteur de son chef de file.

Kimi Raikkonen, Ferrari, rentre à son stand

En dehors des courses terminées, il est le pilote du top 4 qui a connu le plus de mésaventures coûteuses, avec quatre scores vierges. Il sera par trois fois pris dans un accrochage au départ, en Espagne (avec Bottas et Max Verstappen), en Azerbäidjan (avec Bottas) et bien sûr, à Singapour (avec Vettel et Verstappen) ; certes il n'est jamais responsable de ces incidents mais il y aurait moins été exposé s'il s'était mieux qualifié. Il subira aussi une malheureuse défaillance technique peu avant le départ du Grand Prix de Malaisie, une course où, débarrassé de la contrainte Vettel (20e sur la grille) et s’élançant deuxième derrière un Hamilton dont la Mercedes n’était pas très à l’aise, il aurait certainement eu une chance réelle de l’emporter.

Toutefois, Räikkönen accuse sur son équipier (victime de deux abandons) un retard de 112 points, sur Bottas (un abandon) un retard de 100 points et surtout, plus terrible encore, ne devance Daniel Ricciardo, sur une Red Bull moins fiable et clairement inférieure à la Ferrari pendant une grande partie de saison, que de cinq petites unités, l’Australien ayant en sus subi six scores vierges. Il compte sept podiums contre 13 pour les trois premiers du classement pilotes et neuf pour Ricciardo.

L'aube du crépuscule ?

Finalement, en dehors du niveau de la SF70H, on voit mal ce qui distingue la saison 2017 de Räikkönen des saisons 2014, 2015 et 2016. Le Finlandais ne semble capable ni de représenter une menace pour ses équipiers, ni d’être un danger constant pour l’adversité. Il peine globalement à se mêler aux luttes qui devraient le concerner (ou au moins concerner sa monoplace) et ne brille que très rarement dans un océan de performances fades.

Il semble également souffrir d’une difficulté chronique à régler sa monoplace de façon convenable pour son pilotage et son ressenti, chose qui, même si des améliorations ont été notées à partir de 2015, n’est pas vraiment nouveau depuis son retour à Maranello. Iceman reste un acteur important du travail technique de Ferrari par ses retours précis aux ingénieurs, mais il semble ne pas vraiment en profiter en piste.

Kimi Raikkonen, Ferrari SF70H

Quoi qu’il en soit, il sera de nouveau au volant d’une monoplace de la Scuderia en 2018. Reconduit durant l’été, sans réel suspense, il va se diriger vers ce qui pourrait être sa dernière saison en rouge, voire en discipline reine. Comme depuis trois ans, à ce stade de l’année, l’une des questions qui se posent est de savoir s’il ne s’agira pas de l’année de trop. On aura toutefois du mal, si celle-ci est du même acabit que les quatre premières de son second passage chez Ferrari, à la distinguer de 2014, 2015, 2016 ou 2017 dans ce domaine.

Ainsi, il paraît bien compliqué de jouer la carte Räikkönen en 2018. Les problèmes dont il souffre semblent fondamentaux et à l’âge de 38 ans, les chances de le voir les surmonter, pour être un rival sérieux à Vettel au sein de sa propre écurie et en dehors aux Hamilton, Bottas, Ricciardo ou Verstappen si ceux-ci disposent d’un matériel suffisamment compétitif, sont minces.

Les chiffres de Ferrari en 2017

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