Analyse

Bilan saison - Sainz, l'envie d'avoir envie

Carlos Sainz a terminé sa troisième saison en F1 dans une autre écurie que celle avec laquelle il l’a commencée. Et cette montée en grade est plus que logique, pour un pilote qui suscite de plus en plus d'attentes.

Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso

Photo de: Sam Bloxham / Motorsport Images

Bilan F1 2017

Le bilan de la saison 2017 de Formule 1, pilote par pilote.

Une filière de jeunes pilotes peut avoir deux problèmes principaux : être trop peu pourvue ou être trop bien pourvue. Côté Red Bull, la situation est paradoxale : l’écurie mère est saturée en talent, avec Daniel Ricciardo et Max Verstappen, dont l’avenir est assuré au moins jusqu’à la fin de la saison 2018, alors qu'à l'autre bout de la chaîne, les candidats crédibles à des baquets F1 manquent, obligeant au rappel d'anciens membres de cette même filière.

Dans le même temps se trouvait dans l’écurie junior, Toro Rosso, une pépite. Certes moins médiatisé et moins dans le vent qu’un Verstappen dont l’arrivée fracassante avant sa majorité a fait beaucoup pour sa popularité, Carlos Sainz n’a jamais démérité face au Néerlandais, quand bien même la majorité des observateurs s’accordaient à dire qu’il n’avait pas le talent pur de son cadet.

Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso

Mais l’Espagnol joue clairement dans un autre registre et s’il n’a pas escaladé quatre à quatre les marches menant vers la première marche du podium comme Verstappen, il gravit un à un et sans faillir les échelons de la discipline reine. Il reste toutefois à confirmer un potentiel certain en gagnant notamment en régularité.

Des performances notables

Lors de sa première partie de saison, chez Toro Rosso, il n’aura pas fait montre d’un rythme extrêmement impressionnant en qualifications. Ne battant Daniil Kvyat que huit fois sur 14 GP, l’écart moyen penche en sa faveur pour trois petits centièmes, ce qui en fait l’un des plus faibles de la grille entre deux équipiers.

C’est plutôt en course que Sainz s’est montré parfois excellent, particulièrement en conditions pluvieuses. En Chine par exemple, et malgré un tête-à-queue qui aurait pu s’avérer coûteux, il parviendra à faire fonctionner une stratégie consistant à chausser plus tôt que les autres des gommes slicks sur un tracé encore mouillé, pour s’adjuger une septième place finale plus que notable.

Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR12

Singapour apparaît également comme une belle partition jouée par le numéro 55. Parti en intermédiaires, il se jouera des pilotes en pneus pluie avant de calquer sa stratégie sur le leader Lewis Hamilton pour économiser un arrêt au stand et s’offrir une belle quatrième place, le meilleur résultat d’un pilote Toro Rosso depuis Verstappen lors du GP des États-Unis 2015.

Sur le sec, il aura brillé à plusieurs reprises, notamment à Monaco où son rythme sera suffisant pour se prémunir du retour de Lewis Hamilton en course, s’offrant ainsi une belle sixième place en Principauté. Ces trois courses sont celles où il a été "le meilleur des autres".

Des erreurs à corriger

Mais il ne faut pas mettre de côté non plus les grosses erreurs qui ont parfois été commises par Sainz. La première d’entre elles, à Bahreïn, a vu le fils du Champion du monde des rallyes tenter une manœuvre impossible contre Lance Stroll, provoquant un accrochage qui, plus que d’autres, était véritablement évitable.

De même, au Canada, il jugera très mal une situation au moment du départ et créera un double accrochage à haute vitesse, d’abord avec Romain Grosjean puis avec Felipe Massa. Enfin, au Japon, pour sa dernière course avec Toro Rosso et alors qu’il s’élançait du fond de grille, il en fit trop et s’accidenta seul dès le premier tour.

Carlos Sainz Jr., Scuderia Toro Rosso STR12, s'accroche avec Lance Stroll, Williams FW40

La fin de saison avec Renault est compliquée à juger. S’il n’a pas vraiment pu battre Nico Hülkenberg en qualifications, il n’a pas démérité en se hissant trois fois sur quatre courses en Q3. En course, il répondra présent dès les États-Unis en terminant septième pour sa première sortie avec le Losange mais subira lors des trois dernières épreuves des problèmes de fiabilité et/ou un manque criant de rythme de la R.S.17 à Mexico.

Toujours est-il que la saison de Carlos Sainz a été dans la lignée de ses deux précédentes, convaincante. Il reste cependant du travail à faire à la fois pour améliorer sa vitesse de pointe en qualifications, surtout face à un équipier qui y sera sans nul doute à l’aise, mais aussi pour gommer les fautes parfois grossières qu’il peut commettre. Une progression qui sera regardée de près car, étant seulement prêté par Red Bull à Renault, le numéro 55 pourrait être un candidat très sérieux à un baquet au sein de l’écurie autrichienne si jamais Daniel Ricciardo venait à partir. Et même sans cela, être un pilote d’une structure d’usine, avec la possibilité de poursuivre l’aventure Enstone ensuite, voilà de quoi donner envie d’avoir envie.

Les chiffres de Toro Rosso en 2017

Toro Rosso, le bilan

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