Analyse

Bilan saison - Pas de coup de frein pour Grosjean

Romain Grosjean a poursuivi en 2017 son rôle clé au sein de la jeune écurie Haas F1. Les coups d'éclat ont été rares, mais l'ensemble a gagné en constance par rapport au précédent exercice, pour se maintenir dans le rang.

Romain Grosjean, Haas F1 Team VF-17

Romain Grosjean, Haas F1 Team VF-17

Zak Mauger / Motorsport Images

Bilan F1 2017

Le bilan de la saison 2017 de Formule 1, pilote par pilote.

Entre la huitième place conservée par Haas F1 au championnat constructeurs, et le total de points inscrits par Romain Grosjean en 2017 (28 contre 29 en 2016), on pourrait penser que le statu quo a été le maître mot pour le pilote tricolore. Il serait toutefois trop simple de s'arrêter à une telle conclusion.

La simple lecture de l'évolution du compteur du Français en dit beaucoup : si le capital points de Haas (dont il était le seul approvisionneur l'an passé) s'était appuyé sur un début de saison tonitruant, il a cette fois-ci grimpé de manière linéaire et avec davantage de régularité. Si Grosjean avait réparti son score total entre cinq entrées dans le top 10 en 2016, il l'a cette fois réalisé en terminant huit Grands Prix dans les points. Le meilleur résultat : la sixième place brillamment décrochée en Autriche. On peut y ajouter deux onzièmes places pour abonder dans le sens d'une constance plus éloquente que lors du précédent exercice.

Romain Grosjean, Haas F1 Team

Pilier de la structure américaine lors de son arrivée en Formule 1, Romain Grosjean a conservé ce rôle cette année, y compris avec l'arrivée d'un coéquipier en mesure de le concurrencer et d'inscrire lui aussi une bonne part des points de son équipe. En guise de conclusion à la deuxième saison bouclée par le projet américain à Abu Dhabi, il a mis en avant les certitudes et les réponses claires obtenues à certaines interrogations techniques qui perturbaient l'équipe auparavant. Suffisant pour, à ses yeux, atténuer la petite déception liée à une huitième place finale synonyme de stagnation sur le plan des résultats.

Grosjean l'assure, Haas n'est pas en décembre 2017 dans la même phase de doute qu'en décembre 2016. Comme l'an passé, les limites de l'écurie en matière de développement se sont faites sentir durant le dernier tiers du championnat, mais dans une mesure moindre qu'à pareille époque douze mois plus tôt. Il avait fallu très tôt se concentrer sur la nouvelle monoplace et sur la réglementation profondément modifiée, ce qui ne sera pas le cas lors de l'intersaison dans laquelle nous sommes désormais.

Un important travail de fond

Beaucoup retiendront les errances vécues par Grosjean et Haas avec les freins de la VF-17 comme un thème récurrent, si ce n'est une rengaine. Les conversations radio ciblées par la réalisation et rarement complètes auront renforcé ce sentiment, qui n'occulte en rien la réalité de ces difficultés. Sans doute ont-ils donné l'impression que le pilote français était seul aux prises avec ce problème à l'apparence incurable, qui affectait pourtant également Kevin Magnussen, certes différemment et de manière visiblement moins handicapante.

N'oublions pas toutefois la somme de travail à abattre pour un team entièrement nouveau, qui suit une courbe d'apprentissage inévitable et affronte un manque d'expérience qui continuera à se ressentir et ne se gommera pas en quelques semaines ni quelques mois. Sur la problématique des freins, le travail a été conséquent, et si l'on garde en tête les soucis, on n'en oublierait presque que le sujet n'était presque plus un point de conversation à l'issue de la saison, grâce aux changements effectués et à la sollicitation continue d'un autre fournisseur que celui initial.

Kimi Raikkonen, Ferrari SF70H, en lutte avec Romain Grosjean, Haas F1 Team VF-17. Felipe Massa, Williams FW40

Les contours de cette saison 2017 ont davantage été sculptés par un travail de longue haleine au burin, loin de la naïveté légitime qui accompagnait l'excellente entrée en matière lors de la précédente. Présent depuis l'an un du projet, Romain Grosjean continue d'abattre sa part de besogne, avec l'envie de lendemains qui chantent. On avait dit, non sans une certaine facilité, que cette année 2017 devait être celle de la confirmation pour lui et son équipe, mais le tournant le plus déterminant pourrait être celui de 2018 : pas de révolution, mais une nécessaire continuité, quand la concurrence pourra elle aussi s'appuyer sur la stabilité réglementaire pour ne pas vivre de bouleversement hiérarchique.

À 31 ans, Romain Grosjean a toujours des envies de podiums et de victoires, mais la réalité du moment est ailleurs. Lui a tout intérêt à ce que la machine américaine poursuive sa progression et écrive sa propre Histoire, car être short-listé par un top team paraît de plus en plus improbable. Il faudra avoir les reins solides pour espérer une progression l'année prochaine. Bien malin celui qui saurait affirmer si Haas aura les capacités de remonter dans le milieu de grille, si le statu quo sera au rendez-vous, ou bien si l'une des deux dernières places lui sera dévolues. On est en droit de le redouter, aux Américains de nous faire mentir !

Les chiffres de Haas F1 en 2017

Haas, le bilan

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