Analyse

Bilan saison - Stroll, tant de choses à prouver

Au terme de sa première saison en discipline reine, Lance Stroll a sans doute laissé en suspens autant de questions qu’à ses débuts.

Lance Stroll, Williams FW40

Photo de: LAT Images

Bilan F1 2017

Le bilan de la saison 2017 de Formule 1, pilote par pilote.

L’arrivée du jeune pilote canadien en Formule 1 s’est accompagnée d’un lot de critiques le cataloguant directement comme un pilote payant uniquement, richement soutenu par son père, le milliardaire Lawrence Stroll, alors même qu’il sortait d’une saison intéressante en F3 Europe avec 14 victoires en 30 courses et un titre empoché à quatre manches du terme.

Malheureusement pour lui, les débuts au volant de la FW40 n’ont pas été idéaux. Sorti de piste à plusieurs reprises lors des essais de Barcelone et obligeant Williams à manquer une journée et demie de roulage, Stroll ne s’est pas fait le cadeau de la discrétion qui aurait été, dans sa situation, un vrai luxe. Pilote de 18 ans à ses débuts au volant de monoplaces qui avaient cette année une vitesse de passage en virage bien plus élevée que les saisons précédentes (et que la monoplace avec laquelle il a pu se faire la main sur certaines pistes), sans doute a-t-il vu que la marche était très haute.

Loin du compte en qualifications

Aux côtés de Felipe Massa, pilote parti à la retraite puis rattrapé de justesse suite au départ de Valtteri Bottas chez Mercedes et plus vraiment à son meilleur niveau, le Québécois a été particulièrement inexistant en qualifications. Outre le score de 17 à 2 en faveur du Brésilien, qui est déjà problématique, Stroll a accusé un retard moyen de près de sept dixièmes et surtout sans que de véritables signes de progression, en performance pure, ne soient visibles ou suffisamment notables au fil des 20 Grands Prix.

Crash de Lance Stroll, Williams FW40

En course, le bilan est loin d'être excellent mais est un peu plus contrasté. Après trois abandons lors des trois premiers GP, Stroll finira par inscrire ses premiers points en F1 à domicile et s’illustrera globalement par la suite en parvenant à saisir de belles opportunités de briller. Ainsi, juste après Montréal, il prendra la troisième place du mouvementé Grand Prix d’Azerbaïdjan, faisant de lui le seul pilote n’appartenant pas à Mercedes, Ferrari ou Red Bull à être monté sur le podium en 2017. Si la statistique est belle, elle ne doit pas retirer le fait que le déroulé de cette course a grandement favorisé ce résultat, et notamment un improbable problème de suspension pour Massa qui naviguait devant lui, sans que la performance du numéro 18 ne soit réellement notable en elle-même. Mais quand les autres ne finissent pas ou connaissent des problèmes, il est un atout de ne pas se faire remarquer.

Un classement en trompe-l'oeil

Peut-être plus intéressante fut sa gestion quasi parfaite des conditions de piste lors des qualifications du Grand Prix d’Italie, disputées sous une forte pluie. Alors que la Williams n’est pas, depuis plusieurs saisons, à l’aise dans les conditions humides, Stroll s’est offert une belle quatrième place en Q3, l’autorisant à partir du deuxième rang sur la grille au jeu des pénalités (seul pilote non Mercedes, Ferrari et Red Bull à s'être élancé de la première ligne en 2017). Il finira septième le lendemain sur piste sèche, et ce bon résultat sera suivi par deux huitièmes positions à Singapour dans des conditions humides là encore, puis en Malaisie lors d’une épreuve plus conventionnelle. Il retrouvera une dernière fois le top 10 à Mexico, avec une belle sixième position avant deux Grands Prix très compliqués pour conclure l’année.

Au classement général, le Canadien a terminé à trois points de son équipier. Un résultat qui pourrait paraître satisfaisant mais qui a tout de même tout du trompe-l'oeil tant la différence de niveau entre les deux hommes a souvent été criante. Stroll a souvent remonté ses mauvaises qualifications en course, c'est sûr, mais rien n'aurait été moins normal au volant de la cinquième monoplace du plateau.

Lance Stroll, Williams FW40

Le numéro 18 est un jeune pilote et contrairement à d’autres ces dernières années, la classe qu’il a sauté entre la F3 Europe et la F1 est sans doute plus difficile à appréhender. Le problème de cette saison d’apprentissage est qu’elle n’a pas offert de réponses à des questions basiques, laissant assez peu d’indices sur le niveau potentiel de Stroll mais aussi sur sa capacité à trouver la vitesse quand cela est nécessaire. Ses détracteurs verront la confirmation de son manque de talent, ses défenseurs la confirmation d'un potentiel à débloquer, sans qu'il soit facile de faire pencher la balance de façon réaliste entre ces deux positions.

2018 aura une importance toute particulière dans son parcours. Certes soutenu par son écurie, au sein de laquelle l'influence de sa famille n'est plus à établir, il devra sans doute véritablement montrer de quoi il est capable au risque d'un enterrement, au moins d'un isolement, au sein d'une structure qui n'aurait pas vraiment le choix de le faire courir ou non. Les risques sont multiples et les enjeux suffisamment remarquables pour Stroll, qui a tant à prouver et qui aura de moins en moins de temps pour le prouver.

La chiffres de Williams en 2017

Williams, le bilan

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent La FIA restreint l'éligibilité à la Super Licence Essais Libres
Article suivant Renault n'aurait "jamais rêvé" de tels progrès avec son moteur

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France