Bottas sur Hamilton : "Je ne suis pas là pour laisser passer"

Valtteri Bottas est allé à l'encontre d'une consigne de l'écurie Mercedes qui lui intimait de ne pas retarder Lewis Hamilton, et il assume.

Valtteri Bottas, Mercedes W12, Lewis Hamilton, Mercedes W12

Valtteri Bottas, Mercedes W12, Lewis Hamilton, Mercedes W12

Charles Coates / Motorsport Images

Lorsque Lewis Hamilton a chaussé un second train de pneus mediums au 42e des 66 tours du Grand Prix d'Espagne, une tâche non négligeable se présentait à lui : combler les 23 secondes qui le séparaient de Max Verstappen en l'espace de 24 tours. Une tâche à laquelle le pilote Mercedes s'est attelé comme un métronome, et lorsqu'il a rattrapé son coéquipier Valtteri Bottas, l'écurie a envoyé un message très clair à ce dernier via la radio : "Lewis se bat pour la victoire […] Ne retarde pas Lewis."

Bottas ne l'entendait toutefois pas de cette oreille et n'a fait aucune concession à son partenaire, qui a trouvé l'ouverture au virage 10 mais a perdu une seconde et demie dans ce tour. Cela allait finalement n'avoir aucune incidence sur le dénouement de l'épreuve, puisque Hamilton a pris la tête de la course dès la 60e boucle.

Bottas, lui, assume. "J'aurais vraiment pu le laisser passer plus tôt, mais je faisais ma propre course", affirme-t-il au micro de Sky Sports. "C'est toujours un calcul. J'essayais de creuser l'écart sur Charles [Leclerc] pour pouvoir m'arrêter au stand en restant devant et essayer d'aller chercher le point bonus [pour le meilleur tour]. C'est surtout à ma propre course que je pensais."

"Ils m'ont dit de ne pas trop le retenir, mais comme je l'ai dit, je faisais aussi ma course, et je ne suis pas là pour laisser passer les autres, je suis là pour courir."

Lewis Hamilton, Mercedes, vainqueur et Valtteri Bottas, Mercedes, 3ᵉ, sur le podium

Sorti vainqueur de ce Grand Prix, Hamilton est d'ailleurs loin d'en vouloir à son coéquipier, d'autant qu'il n'était pas au courant de la consigne qui lui avait été donnée. "Franchement, je ne savais pas qu'il avait reçu un message, donc je me disais que nous nous battions et ça me convenait parfaitement, surtout si tôt dans la saison", indique le Britannique. "Je me disais qu'il fallait que je me rapproche et que je tente un dépassement."

"Cependant, nous avions évidemment des stratégies complètement différentes, donc j'allais l'avoir à un moment ou à un autre, puisque mes pneus étaient bien meilleurs. Nous arrivions au virage 10, j'ai pensé qu'il y avait une ouverture, et je n'étais pas complètement sûr, mais il y en avait bien une, et Valtteri a été complètement fair-play. J'espère ne pas lui avoir fait perdre trop de temps."

Qu'en dit le directeur d'équipe, Toto Wolff ? Ce dernier se montre compréhensif mais ne cache pas que sa réaction aurait été différente si la résistance de Bottas avait coûté la victoire à Hamilton.

"Les pilotes, leur instinct est ce qu'il est", déclare l'Autrichien, qui a lui-même été pilote dans diverses catégories mineures de 1992 à 2006. "J'aurais peut-être souhaité que [le dépassement] se fasse un peu plus vite, car Lewis était sur une stratégie complètement différente, mais au final, nous avons obtenu ce résultat."

"Je peux comprendre que Valtteri ait encore connu une dure journée, qu'il soit agacé. Si cela nous avait coûté la victoire, j'aurais été plus critique, mais au final, c'est quelque chose dont nous pouvons tirer des leçons. Et cela va dans les deux sens. C'est ce dont nous allons discuter, mais avec beaucoup de camaraderie."

Ce dimanche, Bottas a en tout cas eu des difficultés, encore une fois, à rivaliser avec Hamilton et Verstappen, qui ont trusté les deux premières places des quatre Grands Prix déjà disputés cette saison. Comme toujours, Wolff est néanmoins prompt à prendre la défense de celui qui s'est classé troisième à trois reprises en 2021.

"Niveau mental, comme je ne cesse de le dire, il est très solide, et il se porte bien. Il ne cesse de marquer des points. Hier, il y avait trois pilotes [dont Bottas, ndlr] en un dixième [pour la pole] ; le week-end précédent, il était en pole. Sa vitesse est énorme."

"C'est juste que quand les choses tournent mal au départ ou qu'on est dans une bataille avec d'autres voitures, et qu'on perd du temps sur les leaders, c'est le K.O., en somme. Je ne sais pas combien de temps il a perdu derrière Charles [Leclerc] aujourd'hui, environ 20 secondes [dont une dizaine ont été annulées par la voiture de sécurité, ndlr], et à ce moment-là, on ne peut plus viser mieux que la troisième place, forcément", conclut-il.

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