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Bourdais : La F1 n'a "aucune considération" pour les pilotes US

Pour Sébastien Bourdais, pilote IndyCar et ancien pensionnaire de la F1, la discipline reine du sport auto n'accorde pas beaucoup de crédit aux sportifs sévissant outre-Atlantique, mais il reconnaît que les expériences récentes n'ont pas aidé.

Sébastien Bourdais, Dale Coyne Racing Honda

Perry Nelson / Motorsport Images

Alexander Rossi, Curb Herta - Andretti Autosport Honda, Josef Newgarden, Team Penske Chevrolet, au départ
Sébastien Bourdais, Dale Coyne Racing Honda
Sébastien Bourdais, Dale Coyne Racing Honda
Sébastien Bourdais, Dale Coyne Racing Honda
Sébastien Bourdais, Dale Coyne Racing Honda
Sébastien Bourdais, Dale Coyne Racing Honda
Alex Zanardi, Chip Ganassi Racing Reynard Honda
Départ : Scott Dixon, Chip Ganassi Racing Honda, mène
Fernando Alonso, McLaren-Honda-Andretti Honda
Fernando Alonso, Andretti Autosport Honda
Fernando Alonso, Andretti Autosport Honda
Fernando Alonso, Andretti Autosport Honda

Plusieurs jours après les propos de Günther Steiner, le directeur de l'écurie Haas F1, qui a déclaré pour Motorsport.com qu'aucun pilote américain n'était "prêt pour la F1", la pilule a toujours du mal à passer chez les principaux intéressés et leurs collègues des séries US.

Et parmi ceux-ci, Sébastien Bourdais, dont une grande partie de la carrière s'est déroulée aux États-Unis et qui a pour lui d'avoir connu une grande réussite en Champ Car avec quatre titres acquis entre 2004 et 2007, avant d'être recruté en F1 par la Scuderia Toro Rosso pour la saison 2008 puis une partie de la saison 2009.

Le Français estime que les propos de Steiner sont révélateurs de la façon dont la Formule 1 perçoit le sport automobile américain. "Clairement, il n’y a juste aucune considération", a-t-il déclaré sur le site officiel de l'IndyCar. "Ils [la F1] sont dans leur petite bulle sur leur île. Soit vous jouez leur jeu et êtes notés selon leur jeu, soit vous n’êtes pas considéré."

"Je comprends totalement que les pilotes américains prennent cela personnellement parce que ce n’est pas juste, mais depuis quand la F1 est-elle juste ? Elle n’a jamais été juste. Vous ne pouvez pas nier que le pinacle de la monoplace est la F1, et on ne peut blâmer personne de vouloir une opportunité et de vouloir essayer."

Il reconnaît cependant que le problème de perception récent des pilotes venus d'Amérique, qui n'a pas forcément eu de réalité tangible dans un passé plus lointain quand de grands champions venaient justement du pays de l'Oncle Sam comme Phil Hill, Dan Gurney ou encore Mario Andretti, est peut-être lié à certains échecs marquants, dont le sien.

"Il m’a fallu quatre championnats aux États-Unis et un championnat de F3000 pour enfin avoir une opportunité. Et évidemment, je n’ai pas vraiment aidé les Américains, parce que j’ai échoué !" Le Français fut aligné en 2008 chez Toro Rosso aux côtés de Sebastian Vettel, marquant quatre points contre 35 pour l'Allemand, auteur en prime d'une victoire (la seule de STR à ce jour) lors du GP d'Italie. En 2009, le Manceau fit équipe avec Sébastien Buemi mais fut remercié à la mi-saison au profit de Jaime Alguersuari.

"Vous voyez la façon dont les gens peuvent percevoir les pilotes d’IndyCar, et Zanardi a été là avant moi [n’inscrivant aucun point avec Williams en 1999 après deux titres consécutifs en CART], et des choses comme ça ; ça ne devient pas un conte de fées."

Le cas en trompe-l'œil d'Alonso à Indy

La question se pose également de savoir si le manque de considération ressenti n'a pas à voir avec l'expérience de Fernando Alonso aux 500 Miles d'Indianapolis 2017, où l'Espagnol, bien que débutant dans la discipline, a longtemps été en lice pour jouer la première place face à des pilotes parfois très expérimentés, avant sa défaillance moteur.

Mais pour Graham Rahal, pilote Rahal Letterman Lanigan Racing, c'est avant tout la préparation à laquelle le double Champion du monde F1 a eu droit qui permet d'expliquer cela. "Tout le monde en Formule 1 répète que Fernando Alonso est le meilleur, on entend beaucoup ça. Citez moi un seul rookie qui a eu une journée entière de tests pour lui afin de parcourir le Speedway. Ça n'arrive jamais."

"Maintenant, mettez-le dans une Andretti qui, sur les cinq dernières années, a été la voiture à battre. Vous avez un talent spécial dans la meilleure voiture avec beaucoup de tests. Rassemblez ces pièces et vous allez réussir. Faites venir [Lewis] Hamilton, il réussira aussi. Faites venir Vettel, il réussira aussi."

"Fernando, il est extraordinaire. J'aime le gars. Son approche c'est tout pour la course, et il faut plus de gars comme lui dans ce monde. Mais faites le venir à Belle Isle et ne lui faites pas faire de tests, comme nous autres, l'histoire sera différente."

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