Brawn : Les pilotes sont les stars que la F1 doit valoriser
Le nouveau responsable de l'aspect sportif de la Formule 1 veut également voir les pilotes mis davantage au centre du jeu en dehors de la piste. Explications.
Sebastian Vettel, Ferrari SF70H
XPB Images
Chargé de donner à la F1 l'orientation technique et sportive dont elle aura besoin pour les années à venir, Ross Brawn a déjà longuement insisté sur la vision globale qu'il faut en avoir pour améliorer la discipline. Outre ce qui concerne la piste, le conseiller qu'il est devenu auprès de Chase Carey – suite au rachat de la F1 par Liberty Media – accorde également une importance considérable à tout ce qui peut être amélioré dans l'environnement de la catégorie reine.
Le constat des audiences TV qui chutent ces dernières années, lié au retard qu'a pu prendre la F1 par rapport à l'évolution des nouvelles technologies, poussera inévitablement Liberty Media à faire bouger les lignes dans un domaine jusqu'ici verrouillé par Bernie Ecclestone. Le grand argentier désormais relégué au rang symbolique de président émérite de la F1, l'ouverture n'a pas tardé à s'amorcer. Ainsi, lors des essais hivernaux de Barcelone, les équipes ont été autorisées à utiliser plus librement les réseaux sociaux.
"Le monde change, et nous le savons, donc nous devons réagir et voir comment nous présentons la Formule 1, comment nous la commercialisons et comment nous permettons aux gens de la regarder", reconnaît Ross Brawn, interrogé par Motorsport.com. "Je n'ai pas la réponse à ça. Ce que je veux, c'est que nous soyons proactifs pour essayer d'améliorer le spectacle, que nous fassions un gros effort pour améliorer l'expérience des fans, l'expérience des téléspectateurs. Ensuite, nous pouvons voir quelle réponse nous avons, et voir si nous pouvons inverser cette tendance."
"J'entends toutes sortes d'explications quant au fait que les gens regardent le sport différemment désormais, et le passage à la télévision à péage réduit naturellement le volume de l'audience, mais la qualité est plus élevée. Ceci étant dit, l'ambition est d'avoir des tribunes pleines. Le dimanche, nous voulons avoir un lieu qui rugit."
Rendre les équipes "moins exclusives"
Pour Brawn, l'ouverture vers les réseaux sociaux doit cependant être comprise par les écuries comme une opportunité de valoriser les pilotes. Car sur la piste comme en dehors, les nouveaux propriétaires de la Formule 1 veulent voir leurs acteurs principaux être remis au cœur du jeu.
"Les pilotes sont nos stars et, en quelque sorte, leur donner la possibilité d'utiliser les réseaux sociaux c'est le reconnaître et dire 'vous êtes nos vedettes, vous êtes ceux que nous voulons mettre en avant'", estime Brawn. "Les équipes doivent être un peu moins exclusives concernant l'accès aux stars. Nous encouragerons les équipes à être un peu plus larges d'esprit avec leurs pilotes, et à vraiment les laisser se démarquer."
"D'un point de vue économique, Lewis [Hamilton] est un grand exemple de passerelles qui se forment. L'intérêt pour lui ne vient pas seulement de gens qui veulent regarder la Formule 1, ce sont des gens qui sont aussi intéressés par son style de vie et par son approche. Et il n'a pas pu expliquer ça entièrement comme il le voulait, car il ne pouvait pas mettre de Formule 1 sur son compte Twitter… Je ne suis pas un grand expert à ce sujet. Très clairement, les pilotes sont les stars et c'est ce que nous devons soutenir."
Le chantier dans ce domaine est, certes, conséquent, mais moins risqué que celui à mener sur les plans technique et sportif aux yeux de Ross Brawn. Le Britannique estime que la F1 part de très loin car tout est à faire, ce qui offre un droit à l'erreur plus important. Il s'agira donc d'un sujet rapidement abordé, contrairement à la précipitation qui doit être évitée pour d'autres aspects.
"Je pense que les dossiers à court terme seront les médias, les fans, l'engagement des fans à travers des événements", confirme Brawn. "Car ce sont des choses plus raisonnables à faire et que l'on peut gérer assez facilement. Sean [Bratches] veut organiser certains événements de support lors des courses, et ce sera un succès ou un échec, mais ça ne sera pas pire qu'avant, si vous voyez ce que je veux dire. Si vous faites un événement de support qui ne fonctionne pas très bien, au moins vous avez essayé, on n'affecte pas l'événement principal. Mais si l'on apporte des changements à la course en elle-même, on peut l'affecter aussi facilement qu'on peut l'améliorer, donc je pense qu'il faut être prudent."
Propos recueillis par Jonathan Noble
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