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Business - Un effet d'influence bien plus important en rouge...

Les accords commerciaux liant les équipes F1 aux promoteurs de la discipline sont souvent décrits comme étant injustes, ou tout du moins, inégaux entre les équipes, et rédigés selon des termes souvent secrets

Les accords commerciaux liant les équipes F1 aux promoteurs de la discipline sont souvent décrits comme étant injustes, ou tout du moins, inégaux entre les équipes, et rédigés selon des termes souvent secrets. Ils placent en tous les cas certainement chaque équipe en position de devoir défendre ses intérêts propres sans réellement connaître ce qu'a obtenu le rival, créant un déséquilibre difficile à vivre pour de nombreuses structures.

Des accords commerciaux au cas par cas

"Diviser pour mieux régner" : le slogan a toujours été l'apanage de Bernie Ecclestone, conscient du fait que s'allouer les faveurs de quelques acteurs puissants, comme Ferrari hier, ou aujourd'hui Mercedes et Red Bull dans le lot, permet de maintenir un bloc suffisamment puissant politiquement pour aller dans la même direction ; les autres devant simplement rentrer dans le rang en raison des liens directs dont ils disposent avec ces équipes (fourniture de moteurs, transmissions, transfert de technologie, placement de pilotes, etc).

Pendant longtemps, McLaren a incarné l'opposition à Bernie Ecclestone dans un système jugé inégal, mais accepté par tous contractuellement. Mais le "Supremo" comprit également bien vite que l'excès de vergogne de Ron Dennis contre la FOM concernait essentiellement un problème d'égo, le meneur de Woking n'acceptant tout simplement pas que son grand rival Ferrari dispose d'un rang lui assurant avant même le début d'un championnat des revenus plus élevés. Sans relâche, Dennis poussa ainsi au fil des années pour disposer d'un traitement plus "juste", moins "à la tête du client". Ou selon les points de vues, d'être invité à la même table que les privilégiés !

Progressivement, avec l'aide de Max Mosley, Ecclestone sut "adoucir" les mœurs entre McLaren et la direction du sport, non sans laisser passer quelques mesquineries douloureuses comme l'amende de 100 millions pour espionnage, en 2007, ou le "cadeau bonus" d'une humiliante poignée de mains entre la FIA et McLaren, pour rappeler publiquement qui tient les rênes... Rentré dans le rang, McLaren dispose maintenant de conditions ne plaçant certes toujours pas le team au niveau de Ferrari dans la redistribution des revenus (aucun team ne peut prétendre à cela), mais suffisamment haut pour ne plus créer de dissidence importante de ce côté.

En intégrant le Groupe Stratégique et revoyant ses accords avec la FOM récemment, Williams, à la peine au cours de la dernière décennie, s'est également redonné un peu d'air, et immédiatement détaché des autres équipes indépendantes moins vernies (ou anciennes), Ecclestone ne souhaitant pas un nouveau remue-ménage en coulisses comme celui provoqué par Adam Parr.

Un problème d'argent, mais aussi d'influence politique

La distribution des revenus est donc inégale en F1, c'est un fait. Mais les équipes ont toutes signé, sous la contrainte ou non, des accords directs avec le promoteur, tout en se plaignant du manque d'équilibre de ceux-ci, a rappelé un journaliste en conférence de presse, confrontant ainsi les équipes face à leurs responsabilités propres.

"Comme je l'ai dit auparavant, il y a un certain nombre de choses qui ont changé en une période de temps très courte", martèle Gérard Lopez, à la tête de Lotus, avant de botter en touche et de pointer le doigt sur une gestion du sport si sombre qu'elle inquiète les boards de grandes entreprises souhaitant réaliser des investissements sur l'image. "Je suis l'un de ceux qui se plaignent de la redistribution des montants. J'aimerais que le pot soit plus gros, mais je ne me plains pas forcément de ça. Mais on a vu lors des 24 derniers mois : aucun sponsor majeur n'a essayé d'entrer dans ce sport".

"On dit que 135 équipes sont allées et venues. Eh bien, je peux dire qu'avec l'obstacle actuel des coûts pour entrer en Formule 1, il faut beaucoup de courage pour essayer de participer, peu importe à quel niveau, même pour être absolu dernier. C'est pourquoi, quand il y a eu une ouverture pour permettre à des équipes de participer, il n'y a pas eu beaucoup de teams à apparaître. Ce n'était pas qu'il n'y avait pas de file d'attente pour entrer dans le sport ; donc ce qui pouvait sembler vrai et OK sur une base individuelle il y a deux ans ne l'est plus aujourd'hui". D'où la volonté de revoir les accords passés entre teams et porteurs des droits.

Différent quand on porte du rouge...

Mais en dépit du fait d'affirmer que le combat ne concerne pas la proportion de la redistribution des revenus, Lopez admet tout de même qu'une part plus importante du gâteau devrait être attribuée aux acteurs du sport, ne serait-ce qu'en termes d'influence pour y parvenir par extension : aujourd'hui, tous les acteurs ne sont par exemple pas invités autour de la table du Groupe Stratégique pour prendre les décisions, et la dissolution de la FOTA, l'Association des Equipes de Formule 1, témoigne du fait que le litige ne provient pas uniquement de la politique menée par la FOM, mais bien également des dissidences entre les équipes elles-mêmes, qui pensent chacune à leurs intérêts propres.

"L'autre chose est le poids que l'on peut avoir, par exemple, comparativement à d'autres équipes qui en reçoivent bien plus. C'est très limité, et au final, si votre influence n'est pas importante, qu'elle est plus petite ou nulle, devinez qui va prendre ? Il y a donc un certain nombre de points, ici, et ce n'est pas juste tout blanc ou tout noir. Il y a beaucoup de nuances de gris. Il n'y a pas assez d'influence pour en obtenir plus.

Au final, si j'allais voir Bernie, par exemple, en lui disant "tu sais quoi, je ne veux plus faire ça", il pourrait être triste - peut-être - de me voir partir, mais il pourrait penser "OK, c'est comme ça". Si quelqu'un qui porte du rouge faisait la même chose, ce serait un effet d'influence bien différent".

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