Interview

Calderón : Sauber veut voir des résultats en GP3

Pilote d'essais Sauber, Tatiana Calderón est consciente de devoir obtenir des résultats en GP3 cette saison afin de réaliser son rêve de devenir la première femme sur la grille de départ en Formule 1 depuis plus de 40 ans.

Tatiana Calderon, pilote d'essais Alfa Romeo Sauber F1

Tatiana Calderon, pilote d'essais Alfa Romeo Sauber F1

Sutton Motorsport Images

Tatiana Calderón a rejoint la famille Sauber l'an dernier en tant que pilote de développement, et il a été annoncé la semaine dernière qu'elle allait rester au sein de la structure de Hinwil comme pilote d'essais. Elle aura ainsi l'opportunité de piloter une Formule 1 datant de l'ère pré-2017, ce qui ferait d'elle la première femme à tester une F1 depuis Susie Wolff en Essais Libres 1 au Grand Prix de Grande-Bretagne 2015.

Motorsport.com a discuté avec Calderón pour évoquer ses objectifs pour la saison à venir en GP3 Series et sa place unique dans le paddock de la F1.

Votre titre chez Sauber a changé, mais en quoi votre rôle est-il différent ?

Je vais continuer à travailler sur le simulateur, à voyager avec l'équipe, à contribuer à toutes les réunions techniques, et la prochaine étape est évidemment de tester une Formule 1. Il faut que je prouve le mériter en GP3.

Frédéric Vasseur a dit que vous deviez vous concentrer sur le GP3 cette année. À quel point est-ce difficile quand on a un tel rôle chez Sauber ?

Ce n'est pas facile, mais je pense qu'avec mon expérience de l'année dernière, mes priorités sont très claires pour cette année. Fred s'est aussi montré très clair, nous devons obtenir des résultats, et c'est pour cette raison que je ne serai pas avec l'équipe lors des week-ends GP3. Je suis pleinement focalisée sur mon programme, et l'année dernière m'a vraiment aidée à être prête mentalement pour cette nouvelle étape.

Avez-vous imaginé vos premiers tours de roue au volant d'une F1 ?

Bien sûr, je rêve de ce moment depuis des années ! Tout est arrivé si vite que je n'ai pas vraiment eu le temps de réaliser, mais j'essaie d'être aussi préparée que possible physiquement, mentalement et de vraiment me concentrer sur le GP3 pour l'instant. J'attends que l'équipe me donne cette opportunité de prouver que je peux être performante.

Tatiana Calderon, Jenzer Motorsport

Vous avez dit que vous vous sentiez prête à être la prochaine femme sur la grille en F1. Vous reste-t-il des faiblesses, des choses que vous devez améliorer pour être complètement prête ?

Je pense que ce sont les qualifications, bien qu'elles s'améliorent d'année en année. Mais je pense que c'est l'élément clé d'une course courte comme en GP3, la moitié de la course se joue en qualifications et au départ. Ce sont les domaines sur lesquels je dois me concentrer davantage, améliorer les qualifications et les départs afin d'être dans une position où on ne peut pas se faire percuter ! On a moins de soucis ainsi. On est plus respecté quand on se bat dans le top 5. C'était ma priorité pour les essais de pré-saison.

Est-ce cette année que vous allez concrétiser après les éclairs de vitesse que vous avez montrés ces deux dernières saisons ?

Je le souhaite. Les essais ont vraiment bien commencé, mais ce ne sont que des tests et nous avons encore beaucoup à découvrir au sujet de la voiture, de mes coéquipiers et de notre niveau de compétitivité. Bien sûr, l'objectif est de faire mieux que l'an dernier, de se battre pour le podium et d'être dans le top 5. Je pense que c'est réalisable, je me sens à l'aise avec l'équipe jusqu'à présent, je pense que nous pouvons faire du bon travail.

Ça fait une différence, d'être le pilote le plus expérimenté chez Jenzer ?

Je pense que oui. C'est agréable quand les gens vous écoutent, quand vous influencez les réglages de la voiture et le déroulement des choses. C'est un sentiment agréable et je suis convaincue que Jenzer me donne les outils pour être à l'aise et confiante dans la voiture. Ils m'écoutent, c'est le principal.

Vous dites que vous faites des "petits pas". Est-ce suffisant, ou avez-vous besoin d'un bond en avant cette année pour atteindre vos objectifs ?

Je pense que les gens se développent parfois à un rythme différent. Peut-être que je n'ai pas passé suffisamment de temps en Formule 4 par exemple et qu'il faut rester un peu plus pour être prêt pour l'étape supérieure. Je serais inquiète si je ne m'améliorais pas tous les ans.

Bien sûr, j'aurais aimé progresser plus vite, mais pour différentes raisons... Ça ne dépend pas seulement des performances du pilote mais aussi de la voiture, de l'équipe qu'on choisit. C'est comme ça, le sport automobile. En fin de compte, l'âge n'est pas aussi important que les gens ne le pensent. C'est le chronomètre qui compte dans ce sport, et j'essaie de m'améliorer un peu plus vite cette année.

Tatiana Calderon, Jenzer Motorsport

Êtes-vous toujours en contact avec Juan Pablo Montoya ?

Nous nous sommes vus à Austin, il était là pour le Grand Prix. Il a toujours été très ouvert et aimable, et il a un fils maintenant [Sebastian, pilote de karting], donc il est très occupé avec tous les programmes de course. Mais je suis sûr que quand nous nous reverrons, nous rattraperons le temps perdu, et c'est toujours un privilège d'apprendre des choses de son idole.

Les commentaires de Carmen Jordá dans la presse la ont créé la polémique. Vous n'avez jamais caché que vous étiez toutes deux en désaccord, aimeriez-vous la rencontrer pour essayer de la faire changer d'avis sur certains sujets ?

Nous ne sommes pas du même avis, et comme je l'ai dit, je ne la connais pas très bien. J'entends juste ce qu'elle dit dans la presse. Je ne sais pas vraiment ce qu'elle pense, donc ce serait assez intéressant de la rencontrer et d'en discuter, pour savoir comment nous pouvons nous aider les unes les autres. Les femmes devraient travailler ensemble pour se faciliter la vie, surtout ici en sport auto.

On imagine que vous allez en discuter avec elle cette année, au sein de la Commission des Femmes en Sport automobile de la FIA ?

Oui, nous avons déjà participé à la première réunion cette année, mais rien de polémique ne s'est présenté. Nous n'avons certainement eu aucun problème, nous essayions d'aider et de faire avancer la Commission. Nous verrons bien ce qui se passera dans les prochaines réunions.

Susie Wolff a aussi une grande influence sur votre carrière. Dans quelle mesure a-t-elle contribué à votre trajectoire et aux opportunités que vous avez maintenant ?

Elle m'a beaucoup aidée et m'a ouvert beaucoup de portes depuis l'époque où je courais en Formule 3. Elle a vraiment vu quelque chose en moi depuis le début, et pas juste depuis que je suis ici en F1. Pour moi, ça a eu un grand impact d'avoir le soutien de quelqu'un dont le rôle me faisait rêver. Être là aujourd'hui et avoir son soutien aussi, c'est vraiment spécial. Ce qu'elle a fait pour les femmes en sport auto avec Dare to be Different est incroyable et elle persévère. J'espère pouvoir l'aider aussi et la remercier de ce qu'elle a fait pour moi.

Avez-vous déjà des projets pour 2019 ?

C'est trop tôt pour le dire... Je suis entièrement focalisée sur cette année pour faire une très bonne saison en GP3, et sur ce que j'ai à faire avec l'équipe. Tout peut arriver en sport auto, donc je dois me concentrer sur l'obtention de ces résultats. Espérons que j'aurai de nouvelles opportunités.

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