Cinq bonnes raisons de suivre le Grand Prix d’Abu Dhabi

Même s’il s’agit de la dernière course de la saison, plusieurs écuries seront occupées à tester de nouvelles pièces destinées à leurs voitures de l’an prochain. Voici cinq raisons de suivre cette course ce week-end.

1 – L’implacable lutte opposant Hamilton à Rosberg

La lutte féroce qui oppose Nico Rosberg à son coéquipier Lewis Hamilton va se poursuivre sur le tracé de Yas Marina. Rosberg est sur sa lancée : il a décroché cinq pole positions successives et deux victoires. Hamilton souhaitera certainement minimiser la portée de ces exploits, mais le résultat de la course de ce week-end aura certainement des effets.

Rosberg voudra sans nul doute imposer son rythme avec une autre pole et une victoire afin de semer un doute dans l’esprit de son rival et commencer la saison 2016 avec un avantage et peut-être une bonne chance dans la course au titre.

L’Allemand sait très bien qu’il doit déstabiliser la confiance qu'a son adversaire afin de passer l’hiver dans la position du meneur et commencer la nouvelle saison sur sa lancée. On risque donc d’assister à une autre victoire d’une Mercedes W06, mais le vainqueur en tirera sans doute un avantage psychologique.

2 – Les Ferrari sont-elles presque au niveau des Mercedes?

Ferrari s’est félicité du rythme en course de ses SF15-T au Brésil, Sebastian Vettel ayant forcé les Mercedes à changer de stratégie et à stopper trois fois durant la course. Vettel a mis une réelle pression sur Hamilton et Rosberg. Après la course, Maurizio Arrivabene, directeur de la Scuderia, a affirmé qu’il avait assisté à l'une des meilleures courses de son équipe cette saison sans remporter la victoire.

La course d’Abu Dhabi nous donnera une réponse juste sur les progrès réalisés par Ferrari au cours des dernières semaines, et si l’écurie italienne possède une chance d’être une rivale sérieuse de Mercedes en 2016. Directeur général de Mercedes Motorsport, Toto Wolff fait partie de ceux qui sont convaincus que Ferrari sera une menace l’an prochain.

“Je m’attends à un défi de taille proposé par Ferrari, car ses dirigeants ont pris plusieurs décisions éclairées et ses voitures ont comblé leur retard”, a déclaré Wolff après le Brésil. “Sebastian n’était pas très loin derrière nos pilotes en fin de la course au Brésil. Quand Lewis et Nico poussaient au maximum, l’écart n’était que de sept secondes. Nous n’avons pas gagné en dominant. Selon moi, il est évident que Ferrari sera un rival sérieux”.

3 – L’orgueil des pilotes

Les trois premières places au championnat sont désormais attribuées, mais derrière, on assiste à une lutte féroce pour décrocher les meilleures places au championnat. Les deux Finlandais, Kimi Räikkönen et Valtteri Bottas, se sont accrochés à deux reprises et ils se disputent la quatrième place au classement.

Au Brésil, Räikkönen a déclaré ne pas se préoccuper de sa place au championnat. Par contre, Bottas voudra certainement terminer devant son compatriote et perturber un peu la domination exercée par Mercedes et Ferrari.

La lutte pour la 10e place au classement implique trois pilotes : Nico Hülkenberg, Romain Grosjean et Max Verstappen. Pour eux, cette bataille n’est pas la plus importante de leurs carrières respectives, mais conclure la saison dans le top 10 représenterait une belle façon d’amorcer l’hiver.

4 – L’aérodynamique ruine-t-elle le spectacle?

Paddy Lowe, directeur technique chez Mercedes, nous a appris au Brésil que les F1 avaient récupéré presque tout l’appui aérodynamique que le règlement avait retranché au début de la saison 2014. Les monoplaces actuelles sont toutefois incapables de briser les records du tour, ce qui laisse croire qu’elles ne sont pas assez puissantes ou ne disposent pas d’assez de grip.

La réalité est toutefois très différente, car il ne faut pas oublier que c’est plutôt un handicap de poids, 140 kg, qui les pénalise.

“Nous disposons aujourd’hui d’un appui aérodynamique record”, explique Lowe. “Par contre, la rumeur veut que nous ayons peu d’appui alors qu’en fait, nous en avons autant ou presque autant qu’avant le changement de règlement”.

Un appui maximal signifie toutefois un écoulement d’air très pointu, ce qui empêche les voitures de se suivre de très près et réduit énormément les possibilités de dépassements.

Lors des deux dernières courses, Hamilton s’est plaint d’être incapable de suivre Rosberg de près, ce qui l’a empêché de le doubler. Sommes-nous de retour à l’époque où il est presque impossible de doubler un rival?

Grâce à l’intervention du DRS, il est désormais possible de doubler sur la longue ligne droite du circuit de Yas Marina. Par contre, si la course de ce week-end tourne en procession, cela voudra dire que l’aérodynamique joue un rôle beaucoup trop important.

5 – Le temps des contrats

Le paddock du circuit de Yas Marina sert aussi d’immense salle de réunion avec des dirigeants de grosses entreprises et des sponsors majeurs.

Plusieurs décisions importantes doivent être prises ce week-end. L’une d’elles est sans contredit ce qui arrivera des écuries Lotus et Red Bull Racing suite à la décision que prendra Renault.

Red Bull devrait dévoiler l’identité de son motoriste 2016 à Abu Dhabi. Lotus espère que Carlos Ghosn, chef de la direction de Renault, donnera son feu vert pour procéder au rachat de l’écurie.

Force India espère aussi annoncer un partenariat avec Aston Martin tandis que le moteur indépendant et à bas coût, recalé par la Commission F1, sera le grand sujet de conversation.