Ce que nous a appris le Grand Prix de Hongrie

Rédacteur en chef international de Motorsport.com, Charles Bradley donne son point de vue sur le Grand Prix de Hongrie, remporté par Sebastian Vettel (Ferrari).

Fernando Alonso, McLaren sur une chaise longue

Photo de: Sutton Motorsport Images

Ferrari a transformé le cauchemar en rêve

On peut pardonner la panique sur le muret des stands : Sebastian Vettel, leader du Championnat du monde de F1 pour un point, dominait la course... Mais sa victoire était à risque, sa direction tirant d'un côté. Il rapportait que cela empirait...

Ferrari faisait alors face à un dilemme : le second, Kimi Räikkönen, se plaignait déjà à la radio que ce Vettel ralenti – à qui il a été dit de ne pas trop prendre les vibreurs – le retenait et le mettait involontairement à la merci du duo Mercedes.

Si la Scuderia avait regardé sa timeline Twitter, elle s'éclairait des mots : "LAISSEZ KIMI PASSER !". Et voilà le problème : soit laisser Räikkönen en lieutenant et potentiellement perdre la victoire avec les deux voitures, soit perdre foi en Vettel et abandonner 25 points précieux qu'il aurait pu ramener à la maison.

Mercedes, sentant l'odeur du sang, a correctement interverti ses voitures, Valtteri Bottas étant en souffrance lors d'un second relais difficile. Lewis Hamilton, qui volait sur la piste, a rattrapé facilement Raïkkönen, donc que faire après ?

Ferrari a gardé ses nerfs. La Scuderia a tout misé sur Vettel et il a fait des merveilles. Hamilton n'a pas trouvé le moyen de dépasser Räikkönen, car Ferrari était juste trop fort.

C'était une belle démonstration de la part du Cheval cabré, qui a battu Mercedes à la régulière. Et quelle marque pourrait avoir des regrets concernant sa stratégie dimanche ?

Mercedes s'intéresse plus au fair-play qu'aux chances de titre de Hamilton

C'était un peu surprenant quand Bottas s'est délibérément écarté dans le virage 1 pour permettre à son équipier Hamilton de le passer et de faire la chasse aux Ferrari. Mais le vrai moment étonnant a été quand, dans le dernier tour, Hamilton s'est presque arrêté pour laisser Bottas le repasser, créant la confusion chez les retardataires. Lewis a franchi la ligne d'arrivée avec Max Verstappen à seulement 0"391.

Aussi louable que ce soit de la part de Hamilton, fair-play et tout, le fait est qu'il a volontairement abandonné trois points à Bottas, malgré le fait d'être presque 20 points devant lui au classement.

Je sais qu'il y a encore neuf courses à disputer, mais des titres ont été décidés pour moins de trois points, comme Lewis le sait trop bien avec 2007 puis 2008. Hamilton a dit qu'il était "un homme de parole", ce qui est très beau, mais en fait je ne pense pas qu'il y aurait eu beaucoup de critiques s'il n'avait pas rendu la position (à part venant de ses haters, qui se plaignent de tout ce qu'il fait ou ne fait pas).

Nous entendons souvent que Lewis regarde la course sur les écrans géants quand il le peut, donc il a sûrement vu la proximité de Verstappen avec Bottas. Il s'agissait d'une excuse commode, et il avait même une radio intermittente à blâmer !

Cela ressemble à une équipe qui essaie d'être trop juste, comme si elle désirait éviter les situations des saisons passées avec Hamilton et Rosberg. Je pense également que Bottas n'aurait pas vraiment sonné la charge, étant donné son déficit de rythme par rapport à Hamilton en fin de course. Comme son rythme diminuait, Hamilton ne l'aurait-il pas passé en piste de toute façon ?

Après coup, Mercedes a admis qu'elle pourrait regretter cette décision. Je réfléchis juste à ce que des gens comme Ayrton Senna ou Nigel Mansell auraient fait dans ce cas de figure : j'imagine qu'ils seraient restés devant et ensuite attendu plus tard dans la saison, quand le titre était soit gagné soit perdu, pour rendre à leur équipier des points (ou même une victoire) pour maintenir la bonne ambiance au sein de l'équipe avant la saison suivante...

Donnez à cet homme un meilleur moteur, pas une chaise longue

"Vous voulez vraiment que j'aille m'asseoir dans une chaise longue plutôt que dans une F1 correcte ?" C'est ce que les bouffonneries de Fernando Alonso après la course sous le podium (qui se sont vite propagées sur Internet, évidemment) me disaient.

Nous n'avons pas pris au pied de la lettre ses propos des dernières semaines sur le fait qu'il produisait ses meilleures courses ou qu'il était "le plus rapide dans les virages", mais son pilotage dimanche était véritablement magnifique. Il est facile d'oublier qu'il a aussi signé le tour le plus rapide à Monza l'an passé, mais il a tout de même reconnu que celui-ci était "un peu inattendu".

"Il avait plus le rythme des leaders que du milieu de peloton", a admis Sainz après qu'Alonso lui a brillamment fait l'extérieur au virage 2, après avoir volontairement surconduit dans le virage 1 pour gagner plus de vitesse dans la ligne droite suivante.

Que ne donnerions-nous pas pour voir ce rythme devenir aussi normal que sa faculté de dépassement toujours présentes, et pour qu'Alonso – et McLaren – se battent à nouveau à l'avant.

Magnussen a fait parler son Cartman intérieur
Eric Cartman
Kevin Magnussen, dimanche

Nico Hülkenberg a eu plus qu'il n'espérait lorsqu'il a décidé d'interrompre l'interview d'après-course du Danois. Alors qu'il venait de lancer que KMag était "le plus antisportif des pilotes", la réplique de Kevin a été du pur Eric Cartman de South Park : "Suce-moi les boules, chéri".

Il s'agissait véritablement de la meilleure répartie que j'aie jamais entendu dans le carré des médias, qui est habituellement le lieu de propos sans aucune signification ou de platitudes. Si seulement Hulk avait répondu : "Respecte mon autoritééééé !"

Hélas, non.

Et, en gardant en tête que Nico a poussé dehors l'équipier de Magnussen chez Haas, Romain Grosjean, au premier virage, c'était un peu fort de café !

Di Resta a de plus grands pieds qu'il ne pense
Paul di Resta, Reserve Driver, Williams F1
Paul di Resta parle de chaussures

Nous sommes tous passés par là : avoir acheté de nouvelles chaussures, les porter, pour réaliser quelques heures plus tard seulement qu'elles sont en fait un vrai instrument de torture.

Cela (en quelque sorte) est arrivé à Paul di Resta, suite à son remplacement de dernière minute d'un Felipe Massa malade chez Williams. Sans essais, le pilote Mercedes en DTM a seulement eu 20 minutes dans le cockpit en Q1 pour s'acclimater, temps durant lequel il a réalisé un travail sublime pour terminer à 0"76 de son équipier après seulement deux runs. Bravo !

Mais lors de la course, où il a réussi à boucler 60 tours avant d'être rappelé à son stand pour abandonner à cause d'une fuite d'huile, il a rapporté que "ses pieds le tuaient".

Il y aurait assurément une blague à faire concernant le fait que les chaussures de Massa sont trop grandes à remplir, en dehors du fait que les pieds de Felipe sont aussi petits que le reste de sa personne. Tout cela est d'autant plus admirable que di Resta a serré les dents, et il est dommage qu'il n'ait pas vu l'arrivée.

Au moins, il a pu rappeler ses capacités derrière un volant plutôt que devant une caméra, ainsi que sa capacité à discutailler de tout, comme tous les autres consultants F1 !

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