Ce que nous a appris le Grand Prix de Grande-Bretagne

Rédacteur en chef international de Motorsport.com, Charles Bradley donne son point de vue sur le Grand Prix de Grande-Bretagne, remporté par Lewis Hamilton.

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W08, Kimi Raikkonen, Ferrari SF70H, Max Verstappen, Red Bull Racing RB13, Sebastian Vettel, Ferrari SF70H

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W08, Kimi Raikkonen, Ferrari SF70H, Max Verstappen, Red Bull Racing RB13, Sebastian Vettel, Ferrari SF70H

Steve Etherington / Motorsport Images

1 : Hamilton un peu plus dans son jardin à Silverstone 

Le vainqueur Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1, surfe sur la foule

La domination de Lewis Hamilton à Silverstone ne le place pas seulement à un point de Sebastian Vettel au championnat, mais cela le hisse aussi au niveau des légendes Jim Clark et Alain Prost, avec cinq victoires au Grand Prix de Grande-Bretagne. 

Il égale également la série de quatre victoires consécutives à domicile de Clark. Quel accomplissement !

Quelques jours après avoir été le "vaurien" de la F1 en étant le seul pilote du plateau à ne pas participer au F1 Live de Londres (alimentant des critiques telles que "il pense être plus important que la F1"), il était tout sourire à Silverstone en saluant la foule qui n'attendait que ça. Ici, au moins, il ne peut rien faire de mal. 

Et pendant que le week-end de Hamilton s'est déroulé comme dans un rêve, celui de Ferrari a été fait de cauchemars. 

Même si l'on oublie les défaillances pneumatiques de la fin de course, Mercedes était sur une autre planète, Valtteri Bottas offrant le doublé même en étant parti plus loin sur la grille de départ.

Hamilton a signé la pole position avec plus d'une demi-seconde d'avance, mais son rythme d'attaque en course avant son arrêt au stand était plus d'une seconde au tour plus rapide que celui de son poursuivant Kimi Räikkönen, tandis que Sebastian Vettel se battait derrière la Red Bull de Max Verstappen. 

Cela a forcé Vettel à s'arrêter plus tôt pour faire l'undercut, résultant en un difficile tour de sortie pour mettre ses pneus Pirelli immédiatement en ordre de marche. Un gros blocage de roue au Club Corner, alors qu'il essayait de rester devant Bottas, a peut-être été de trop, son pneu avant-gauche ayant crevé dans l'avant-dernier tour pour le faire chuter au septième rang. 

Au-delà de ça, l'humeur sombre de Hamilton lors des deux dernières courses a évolué, et selon toute vraisemblance, il égalera en Hongrie le record des 68 pole positions de Michael Schumacher. 

À partir de maintenant, sa dynamique pourrait être difficile à arrêter pour quiconque. 

2 : Pirelli doit à nouveau oublier Silverstone 

Sebastian Vettel, Ferrari SF70H, avec une crevaison à l'avant

Quatre ans après une désastreuse série de crevaisons à haute vitesse, qui avait presque ruiné la course, Pirelli s'est à nouveau retrouvé sous le feu des projecteurs à Silverstone, quand les deux Ferrari ont souffert de défaillances en fin de course. 

Cependant, les premières investigations ont indiqué que les problèmes n'étaient pas liés : pour Räikkönen, c'était une forme de délamination, tandis que Vettel a subi une crevaison, potentiellement à cause de son énorme blocage de roue lorsqu'il a tenté de défendre sa position devant Valtteri Bottas. Il a également été forcé de suivre une stratégie agressive pour se débarrasser de Verstappen. 

Le pneu avant-gauche a été fortement mis à l'épreuve par ces nouvelles monoplaces très rapides sur le circuit à haute vitesse de Silverstone, avec des forces de 5 qui ont été enregistrées. Mais ça ne semblait pas bon pour la marque italienne, et ça a coûté très cher à Ferrari dans les deux championnats alors que Mercedes a signé un doublé retentissant. 

"C'était assez soudain quand le pneu a décidé de ne pas m'emmener jusqu'à la fin de la course", a confié Vettel après le Grand Prix. "Kimi a connu quelque chose de similaire, avec un pneu qui avait six tours de moins."

"Les pneus étaient sur la voiture depuis 30 tours, mais par rapport à ce que nous avions prévu au niveau de l'usure, ça n'aurait pas dû être un problème. Le fait que le pneu crève a été une surprise."

Cela a offert un énorme cadeau à Mercedes, et met Ferrari dans l'obligation de répondre rapidement en Hongrie pour que Vettel garde l'avantage avant la pause estivale. 

3 : Verstappen est de retour

Max Verstappen, Red Bull Racing RB13, Sebastian Vettel, Ferrari SF70H

Oh, Max, tu nous a manqué ! De regrettables problèmes fiabilité nous avaient privé du talent en course de Verstappen ces dernières semaines, mais il est revenu. 

Il a remporté sa bataille face à Vettel au départ, en gardant l'avantage dans les premiers virages, aidé par les problèmes de freins de Seb sur la grille, puis il a une nouvelle fois prouvé qu'il était un adversaire obstiné quand il s'agissait de le dépasser. 

Une fois encore, Vettel a essayé, mais s'il semblait en mesure de passer à Stowe et Verstappen – poussé dans la zone de dégagement – n'a pas lâché et l'a poussé à son tour à Club. 

C'était palpitant, le public a adoré, et cela a forcé Vettel à réaliser l'undercut. "Dur mais propre, je pense", a fait savoir Max, sachant que Seb l'avait critiqué. 

"Je ne prends pas ça au sérieux", a-t-il ajouté face aux plaintes de Vettel quant à ses mouvements dans les zones de freinage. "Particulièrement après ce qu'il a fait. Si l'on regarde le nombre de points de pénalité qu'il a eus..."

4 : La "torpille" a frappé

L'arrière du casque de Daniil Kvyat, Scuderia Toro Rosso

Daniil Kvyat semble avoir acquis un surnom depuis qu'il s'est transformé en "torpille" derrière Vettel lors du Grand Prix de Russie l'an dernier. 

Pas seulement parce qu'il a lui-même sur son casque une caricature le représentant sur un missile, mais parce qu'il a réussi à sortir son coéquipier Carlos Sainz dans le premier tour. 

Pour être franc avec Kvyat, Sainz était juste devant lui dans Copse, donc le Russe se battait pour passer l'enchaînement Maggots/Becketts, où le contact a eu lieu. 

Malgré une pénalité de passage par les stands qui lui a été infligée, Kvyat n'a pas admis sa faute et s'en est pris à son coéquipier : "Lors des quatre premières courses, quand il m'a poussé hors de la piste, personne ne lui a rien dit."

"Je lui ai laissé de la place au virage 11, et je m'attendais à ce qu'il collabore avec moi au virage 12. Mais cette collaboration n'a pas eu lieu."

"Je pense que ces choses-là arrivent, ça fait partie du jeu. Et je pense qu'il devrait se tenir à distance de moi dans le premier tour, de manière générale."

Sainz a seulement déclaré : "Je pense qu'une voiture a perdu le contrôle et a heurté l'autre. Les images parlent d'elles-mêmes."

Pendant que Renault a terminé dans le top 6 et que Haas a récemment marqué des points, la situation de Toro Rosso doit être résolue pour éviter tout clash interne qui coûterait plus cher au championnat constructeurs.

5 : Alonso veut une décision rapide sur les moteurs

Fernando Alonso, McLaren

Après avoir connu une nouvelle défaillance à Silverstone, Fernando Alonso insiste toujours sur sa volonté de voir McLaren résoudre la situation de sa motorisation pour l'avenir. 

De nouveau relégué en fond de grille en Grande-Bretagne – pour seulement 30 places cette fois ! – il a une fois encore abandonné, en raison d'un problème de pompe à essence. 

"C'est à eux de voir", a-t-il déclaré quant au choix de McLaren pour son moteur 2018, "mais vraiment, plus tôt l'on prend une décision et meilleure est la préparation que l'on peut avoir pour l'année suivante, donc j'imagine qu'ils vont essayer de prendre une décision tôt"

Il y a quand même eu un coin de ciel bleu au milieu des nuages : il a été le plus rapide de la Q1 – avec 1"3 d'avance – grâce aux pneus slicks sur le circuit séchant, recevant l'ovation du public de Silverstone. 

Et le tracé sinueux du Hungaroring est le prochain rendez-vous, où le déficit de puissance devrait être moins visible. Croisons les doigts pour qu'il puisse arriver au bout. 

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