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Comment l'accident de Bianchi a contraint Ecclestone à sauver Sauber

Bernie Ecclestone

Photo de: XPB Images

Giedo van der Garde, Sauber F1 Team
Bernie Ecclestone
Monisha Kaltenborn, directrice Sauber F1 Team
Nicolas Todt et son poulain Jules Bianchi
Le stand de Jules Bianchi, Marussia F1 Team
Monisha Kaltenborn, Sauber, et Nicolas Todt
Ferrari logo

Sauber disposait de nombreux pilotes sous contrat pour la saison 2015, et l’un d’entre eux était Jules Bianchi.

Comme vous le glissait Motorsport.com ce lundi au moment de donner des nouvelles du Niçois, celui qui a inscrit les seuls et uniques points de l’équipe Marussia, l’an dernier lors du Grand Prix de Monaco, disposait bien d’un volant pour la saison 2015 avec l’équipe Sauber.

Selon nos informations, le deal du Français pour piloter en tant que titulaire avec l’équipe suisse était intimement lié à une condition de placement de Ferrari, le fournisseur moteur de l’équipe pour qui Bianchi roulait en tant que pilote d’essais et membre de l’Academy depuis de nombreuses années. 

Un moteur Ferrari moins cher en échange de Bianchi au volant

L’idée de la Scuderia Ferrari consistait à dicter à Sauber le placement de son jeune protégé en échange d’une (très) importante ristourne sur le prix de la fourniture du V6 hybride Ferrari, est en mesure de détailler Motorsport.com.

Les tragiques événements du Grand Prix du Japon ont toutefois engendré un important remue-ménage politico-financier comme seule la F1 sait en étouffer dans ses coulisses : contrainte de payer la facture "plein pot" pour la coûteuse unité de puissance du fait de ne plus pouvoir aligner Bianchi pour les raisons que l’on sait, Sauber a dû accepter de céder à Ferrari le pilote mexicain Esteban Gutierrez  et ses soutiens financiers, ainsi que de faire appel à plusieurs pilotes accompagnés d’un solide appui commercial dans le but de ne pas se retrouver gravement dans le rouge…et à ainsi signer plus de contrats 2015 que l’équipe ne disposait de baquets. 

Le coup de bluff de Bernie Ecclestone

L’histoire se serait arrêtée là si elle n’était intimement liée à l’affaire Van der Garde ayant agité le paddock de Melbourne.  Avec le pilote néerlandais encore sous contrat pour un poste de titulaire, l’équipe Sauber s’est trouvée dans une embarrassante situation en devant laisser l’ex-pilote Caterham sur le carreau et honorer les ententes conclues avec Marcus Ericsson et Felipe Nasr, qui apportent un solide budget.

Ce que l’histoire publique ne racontait pas en Australie est que le Néerlandais et ses avocats ont selon nos informations été encouragés par Bernie Ecclestone lui-même dans leur quête de justice publique.

 

C’est bien un sauvetage du nombre d’autos sur la grille 2015 -et de sa propre place- qu’a orchestré Ecclestone de manière indirecte

Si, en apparence, la victoire de Van der Garde accompagnée d’une compensation financière par l’équipe Sauber met encore plus à mal le fragile équilibre financier de l’équipe suisse et place le petit team en péril de disparition, la partie d’échecs jouée par Ecclestone a en réalité été des plus fines et a doublement servi l’équipe comme le Grand Argentier de la F1. Car c’est bien un sauvetage du nombre d’autos sur la grille 2015 - et de sa propre place - qu’a orchestré Ecclestone de manière indirecte en donnant sa bénédiction au Néerlandais.

Régulièrement débattue au sein du groupe CVC (détenteur des droits de la F1) de Mr McKenzie, la légitimité de Bernie Ecclestone à son poste "dictatorial" est de plus en plus sensible pour les actionnaires du sport, qui voient en Ecclestone un élément chassant les investisseurs intéressés par un sport ficelé de manière opaque.

En permettant à Sauber de se sortir d’une embarrassante situation et permettant à l’équipe d’oublier l’encombrant Van der Garde en échange de quelques millions, tout en permettant à Ferrari de voir sa facture honorée à l’heure où Manor/Marussia a également des difficultés à payer le Cheval Cabré qui rentabilise à peine ses frais de R&D, Ecclestone a ainsi non seulement sauvé Sauber de la faillite, mais a également montré à quel point un Grand Manitou tirant les ficelles de manière non conventionnelle est encore indispensable dans le microcosme politico-financier de la F1, pour maintenir un nombre acceptable d'autos sur la grille, pour le bien de tous…

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