Comment Red Bull a aidé Verstappen à remporter une victoire choc

La victoire de Max Verstappen en Espagne pour sa première apparition avec Red Bull a été une extraordinaire réussite, et sa signification totale pourrait prendre du temps à émerger. Adam Cooper analyse comment le rêve est devenu réalité.

Le vainqueur Max Verstappen, Red Bull Racing fête sa victoire avec son équipe

Photo de: XPB Images

Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB12, devant son équipier Max Verstappen, Red Bull Racing RB12
Kimi Räikkönen, Ferrari SF16-H
Kimi Raikkonen, Scuderia Ferrari, Max Verstappen, Red Bull Racing et Sebastian Vettel, Scuderia Ferrari
Max Verstappen, Red Bull Racing RB12 et Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB12
Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB12 victime d'une crevaison
Sebastian Vettel, Scuderia Ferrari et Daniel Ricciardo, Red Bull Racing
Max Verstappen, Red Bull Racing et Kimi Raikkonen, Scuderia Ferrari
Daniel Ricciardo, Red Bull Racing
Sebastian Vettel, Scuderia Ferrari et Daniel Ricciardo, Red Bull Racing
Kimi Raikkonen, Ferrari SF16-H
Kimi Raikkonen, Ferrari SF16-H
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H
Le vainqueur Max Verstappen, Red Bull Racing fête sa victoire avec l'équipe et Daniel Ricciardo, Red Bull Racing
Deuxième place pour Kimi Raikkonen, Scuderia Ferrari SF16-H et victoire pour Max Verstappen, Scuderia Toro Rosso STR11
Kevin Magnussen, Renault Sport F1 Team R.S.16
Le vainqueur Max Verstappen, Red Bull Racing fête sa victoire avec son équipe
Sergio Perez, Sahara Force India F1 VJM09
Jolyon Palmer, Renault Sport F1 Team R.S.16
Daniel Ricciardo, Red Bull Racing sur la grille
Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB12
Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB12 au départ
Le vainqueur Max Verstappen, Red Bull Racing fête sa victoire avec son équipe
Max Verstappen, Red Bull Racing
Le vainqueur Max Verstappen, Red Bull Racing fête sa victoire avec les fans
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H
Daniel Ricciardo, Red Bull Racing et Sebastian Vettel, Scuderia Ferrari
Sebastian Vettel, Scuderia Ferrari et Daniel Ricciardo, Red Bull Racing

Évidemment, le fait que l’équipe Mercedes se soit éliminée elle-même dans le premier tour a ouvert la porte au tout jeune Néerlandais, mais il devait quand même battre les deux Ferrari et son équipier Daniel Ricciardo.

Si cela avait été une bataille pour la troisième place, en admettant que les deux Flèches d’Argent soient loin devant, cela aurait quand même été une course fascinante, et qu’il mérite pleinement d'avoir remportée.

Ce qui a rendu cela si intriguant a été le fait que deux stratégies s'appliquaient, avec Red Bull et Ferrari qui ont réparti leurs voitures entre trois et deux arrêts. Il était question de jouer, avec la dernière option, en ayant l’avantage de la position de piste et en étant devant dans les derniers instants, alors que ceux qui s’étaient arrêtés trois fois devraient revenir. Ils auraient des gommes plus neuves, mais ils auraient à dépasser. Et comme nous le savons, c’est loin d’être simple à Barcelone, même avec un avantage de vitesse potentiel.

En effet, dans ses prédictions d’après-qualifications, Pirelli disait qu’alors que trois arrêts auraient été le choix le plus rapide, la difficulté à dépasser aurait rendu la stratégie à deux arrêts plus populaire. Et c’est comme cela que Verstappen a gagné la course, même si le schéma qu’il a utilisé était très différent de celui suggéré par Pirelli.

Alors que le manufacturier a proposé des arrêts aux 20e et 40e tours, avec des mediums pour un dernier relais de 26 tours jusqu’au drapeau à damier, Max a en fait changé de pneus aux 12e et 34e tours, et a ensuite couru un marathon de 32 tours sur les mediums. Et ces arrêts précoces ont eu lieu malgré la voiture de sécurité qui a neutralisé la course pendant trois tours, et qui permettait théoriquement d’aller plus loin.

Un bon départ crucial

Donc, comment Verstappen a-t-il remporté la course ? Sa première tâche a été de prendre un bon départ et de rester en dehors des problèmes. Pas facile, étant donné que les voitures ont des procédures différentes, même s’il a quelques connaissances du Renault de l’année dernière sur lesquelles se reposer. Les Mercedes éliminées, il s’est immédiatement installé en seconde position, derrière Ricciardo.

Son ancien équipier Carlos Sainz lui a fait une faveur en se hissant devant les deux Ferrari. Après avoir été mortifiée par Red Bull en qualifications, l’équipe de Maranello avait une chance de se rattraper si ses pilotes produisaient de très bons premiers tours, mais cela n’est pas arrivé. Après la voiture de sécurité, les deux hommes ont perdu un peu de terrain en essayant de passer Sainz, donnant aux pilotes Red Bull un matelas crucial dans ce premier relais.

Le leader Ricciardo est rentré dans le 11e tour, Verstappen et Räikkönen ont suivi un tour plus tard, et à ce moment-là, les options stratégiques étaient encore ouvertes pour tous les trois. Cependant, Vettel est resté en piste jusqu’au 15e tour, et il est apparu qu’il bordait le territoire des deux arrêts, même si cela n’a pas été le cas. Les deux équipes ont beaucoup travaillé pour soupeser les options tout en essayant de deviner ce que leurs rivaux allaient faire, et au final, elles ont toutes deux divisé leurs stratégies.

"Nous savions évidemment qu’il y avait une chance d’avoir un gros score aujourd’hui après que Nico et Lewis se sont accrochés au virage 3", a déclaré Christian Horner. "Mais Ferrari a une voiture vraiment compétitive cette année et elle l'était en essais libres. Ça allait tout de même être difficile de les garder derrière nous, et il est certain que dans l’air propre, ils auraient probablement eu un avantage sur nous."

"Il est évidemment très délicat de dépasser ici, et c’est pourquoi nous avons choisi de différencier les stratégies, parce qu’il n’était pas évident de dire après le premier arrêt quel allait être le chemin le plus rapide entre les trois ou les deux arrêts."

"Il nous semblait que Sebastian, dans l’air propre, avait la voiture la plus rapide sur la piste à ce moment-là, et ensuite la question était : comment allons-nous battre Vettel ? Et nous sentions que différencier nos stratégies au niveau de l’équipe nous donnait deux options, parce que ce n’était pas limpide. Nous savions que deux arrêts allaient mettre beaucoup de pression à la fin de la course en termes de dégradation."

Stratégies différenciées

Rétrospectivement, il est facile de dire que chez Red Bull, Ricciardo a eu droit à un traitement inéquitable, étant donné qu’il menait et a terminé quatrième et donc dernier des leaders. En fait, l’équipe a donné à l’Australien ce qui, à ce stade, était considéré comme la meilleure opportunité de gagner la course.

"Sebastian, une fois qu’il avait passé Carlos Sainz et roulait dans l’air propre, vous pouviez voir que son rythme était plus fort que le nôtre", a dit Horner. "La façon évidente dont ils allaient nous dépasser était de passer par trois arrêts."

"Donc nous devions prendre une décision tactique à ce moment-là. Devions-nous essayer de couvrir Vettel avec une de nos voitures, en conséquence la meilleure voiture dont nous croyions qu’elle avait la meilleure chance de gagner la course, qui était la voiture du leader ? Nous avons choisi de partir sur trois arrêts. Il semble que Ferrari a fait le même choix à ce moment-là."

Une source de Red Bull a suggéré que Ricciardo usait ses pneus un petit peu plus et que cela a aidé à justifier le choix des trois arrêts, même si Horner a démenti.

"Je pense que les deux pilotes étaient sur un rythme très similaire, leurs températures pneumatiques étaient très similaires. C’était purement un choix stratégique. OK, du point de vue de l’équipe, la voie la plus rapide n’est pas évidente, avec la dégradation et la chaleur qui étaient légèrement plus importantes aujourd’hui. Donc d’un point de vue stratégique, nous avons divisé nos options."

Ricciardo était seulement 1’’1 devant Verstappen quand il est rentré pour monter un train de pneus tendres au 28e tour, l’engageant sur trois arrêts. Vettel a couvert cela en s’arrêtant un tour plus tard. Max, pendant ce temps, a avancé vers la zone des deux arrêts quand il a ravitaillé pour monter des mediums au 34e tour, avant d’être suivi par Räikkönen un tour plus tard. Des relais de 32 et 31 tours vers le drapeau à damier étaient très exigeants pour les deux pilotes, mais ils savaient quel était le challenge.

"Dès que nous nous sommes arrêtés, je savais que nous irions au bout", a déclaré Versappen. "Donc, les premiers tours, je n’ai pas vraiment poussé. Je savais que la Ferrari était un peu plus rapide que nous mais je l’ai juste laissée me rattraper, et ensuite on contrôle seulement l’écart."

La dernière bataille

Bien sûr, il n’était pas seulement question de Räikkönen, parce que Vettel et Ricciardo étaient toujours dans le jeu aussi. Seb a fait un troisième arrêt inattendu, rentrant dans le 37e tour après seulement huit tours sur son train de tendres, deux tours après son équipier sur deux arrêts.

Red Bull a choisi de ne pas répondre et, au lieu de ça, Ricciardo a changé de pneus six tours plus tard, au 43e tour sur des pneus maintenant usés, tout en sachant qu’il ne perdrait pas seulement sa place mais aussi un temps significatif sur Vettel – plus de sept secondes, en réalité. Mais d’un autre côté, ses pneus seraient six tours plus neufs pour la ruée vers le drapeau à damier.

Donc les relais jusqu’à l’arrivée étaient les suivants : Verstappen 32 tours, Räikkönen 31, Vettel 29 et Ricciardo 23. Vettel avait seulement un avantage marginal en matière de durée de vie du pneu par rapport aux gars de devant, et le plan de Ricciardo – qui avait potentiellement plus de vitesse sous le coude – a été compromis quand il est resté coincé derrière la Ferrari.

"Ferrari a ensuite basculé très tôt vers le dernier relais pour essayer de donner à Sebastian l’avantage de la position en piste", explique Horner. "Et évidemment, nous nous sommes arrêtés cinq ou six tours plus tard, ce qui lui a donné de bien meilleurs pneus, mais Sebastian ne semblait pas capable de rattraper le duo de tête aussi rapidement que nous le pensions, et il a semblé être en difficulté dans le dernier relais."

"Si Daniel avait réussi à passer Seb un petit peu plus tôt, il aurait eu un gros avantage de rythme sur les deux premières voitures. C’est comme ça, il est très facile d'en parler avec le recul. Mais à ce point de la course, la voie la plus rapide à suivre était loin d’être évidente, et nous pensions que Vettel était le plus gros adversaire, nous voulions le mettre face à Ricciardo."

Alors que Ricciardo essayait de trouver un moyen de passer Vettel, que Seb essayait de garder l’Australien derrière lui tout en protégeant ses pneus, et que Räikkönen s’est trouvé coincé dans le sillage de Verstappen, le leader a été capable de contrôler la course, malgré une immense pression. La Red Bull avait juste assez de vitesse pour rester devant la Ferrari.

"Bien sûr, nous avions un niveau d’appui aérodynamique moindre ici", indique Horner. "Vous n’avez pas vu ce que nous appelons le “monkey seat” sur la voiture, et nous utilisions un aileron avec un angle moins important. Et nous avons quand même réussi à avoir une très bonne traction en sortant du dernier virage, ce qui lui donnait toujours 0’’7 d’avance sur la ligne de départ/arrivée. Et même si Kimi pouvait utiliser le DRS et revenir fort, ce n’était pas assez pour dépasser dans le virage 1."

"Max a évidemment réussi à incroyablement bien prendre soin de ses pneus et à s’assurer qu’il en avait juste assez pour repousser Kimi sur les cinq ou six derniers tours."

Cela a semblé facile mais ça n’était pas le cas. Comme noté, Verstappen a essayé de protéger ses pneus, sachant qu’il allait faire face à un relais marathon, mais dans les derniers moments, c’est devenu difficile – la partie compliquée était de s’assurer qu’il avait une entrée propre dans la ligne droite des stands et ne perdait pas cette dynamique.

"Pour être honnête, je savais que ça allait être très difficile", a-t-il expliqué en parlant de ce relais. "Mais à partir de là, vous savez qu’il faut garder la tête froide et essayer de contrôler les pneus, surtout les dix premiers tours. Évidemment, vous ne les poussez pas fort, vous les contrôlez juste, et je dois vous dire, les dix derniers tours, vous pilotez sur de la glace. C’est comme piloter sur de la glace. Beaucoup de glisse, mais tout est question de gestion du dernier secteur et d’avoir une bonne sortie. Je pense que c’est comme cela que beaucoup de courses sont gagnées à Barcelone."

Dans l'histoire

Le garçon a clairement fait ses devoirs ! Et cela a payé car il est resté à distance de Räikkönen.

"Je pense que c’était probablement comme conduire sur de la glace", déclare Horner. "Parce que le relais était vraiment long. Il savait quel était le plan au moment du dernier arrêt. Il était heureux d’avoir Kimi à une seconde de lui, mais n’a quand même pas fait trop patiner les pneus, n’a pas bloqué les roues, n’est pas allé trop large dans un virage. Et avoir ce degré de confiance et de calme est habituellement le signe d’un futur très brillant."

Un dernier adoubement de sa nouvelle superstar par Horner : "Je pense que l’aspect le plus important de sa performance a été son calme. Il a à l’évidence beaucoup de capacités au niveau du pilotage de la voiture. Nous étions tous tendus lorsqu'il restait cinq tours parce que les pneus étaient en fin de vie, avec Kimi qui soufflait sur sa nuque et les avantages évidents qu’il avait."

"Il a juste demandé à la radio : pouvez-vous demander à Charlie [Whiting] de s’occuper des drapeaux bleus rapidement ? Et il n’y avait aucune agitation dans sa voix, il n’y avait aucune panique, il n’y avait aucune tension, c’était un jeune homme totalement en contrôle de ce qu’il était en train de faire. Et c’est ce qu’il a fait dès qu’il est monté dans la voiture…"

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