La F1 qui a permis à Damon Hill d'entrer dans un club VIP
Outre le fait que la Williams FW18 lui a permis de remporter le Championnat du monde de Formule 1 en 1996 et d'entrer dans un club composé de 33 autres pilotes, Damon Hill a plusieurs autres raisons d'aimer cette F1.
Ces dernières années, Mercedes a clamé haut et fort que même les voitures les plus dominatrices pouvaient avoir des points faibles ou un comportement de "diva". Mais si l'on prend exemple sur la Williams FW18 de 1996, rares sont ses points faibles. Damon Hill l'a menée à huit victoires, neuf pole positions et deux titres mondiaux cette année-là. Le Britannique a également été l'auteur d'une performance que seuls deux autres pilotes ont pu réaliser depuis la création du Championnat du monde : comme Ayrton Senna en 1989 et Alain Prost en 1993, Hill s'est qualifié en première ligne durant toute l'année 1996.
Assez logiquement, la FW18 a une place toute particulière dans le cœur de Hill. Dans un entretien avec Motorsport.com, le fils de Graham, double Champion du monde F1, a expliqué à quel point cette monoplace était "tout simplement une bonne voiture, bonne dans tous les sens du terme".
"Chaque année, lorsque l'on a une nouvelle voiture, le feedback [sur son potentiel] est immédiat. Et [avec la FW18], les sensations ont été d'emblée bonnes", a-t-il poursuivi. "Lorsque l'on montait à bord, on se disait simplement : 'Waouh, c'est incroyable'. Elle est vraiment agile, compacte et superbement conçue."
Hill s'est imposé à Magny-Cours et sur sept autres circuits en 1996
L'année 1996 marquait l'aboutissement d'un long périple pour Williams, l'écurie étant tombée de son piédestal en 1994 lorsque les suspensions actives et les différentes aides électroniques ont été interdites. "Une fois que [la FIA] a retiré le truc actif, Williams a dû revenir en arrière et réapprendre ce qu'ils pensaient avoir jeté à la poubelle pour de bon", a ajouté Hill.
Mais l'équipe britannique n'a pas été la seule à travailler d'arrache-pied pour dominer de nouveau les débats. Renault, le partenaire moteur de l'époque a développé son V10 pour pouvoir extraire plus de couple à bas régime, grâce à l'étroite collaboration entre Hill et Bernard Dudot, accompagné de l'équipe d'ingénieurs de Viry-Châtillon.
"[Dudot] organisait des réunions et disait : 'Parle aux ingénieurs, dis-leur ce que tu veux', et d'autres choses du genre", s'est-il rappelé. "Alors qu'[en 1994] Ayrton [Senna] ne voulait que de la puissance et s'occupait du reste – il ne se souciait pas de savoir si [le régime] était trop pointu ou si c'était impossible à piloter – j'ai demandé un couple contrôlable afin de l'utiliser pour équilibrer la voiture. Je pense que c'est très important, surtout sur le mouillé."
"Si l'on a des régimes bas et moyens exploitables, on peut jouer avec. [Ce n'est pas utile] d'avoir un gros délai [avec la puissance] et qu'elle arrive tout d'un coup à la fin, alors [Renault] a travaillé pour créer cette répartition de puissance géniale. J'ai beaucoup travaillé avec Renault, et j'ai explosé beaucoup de moteurs !"
"Elle était confortable, elle était magnifique. C'est la première voiture dans laquelle j'ai pu me glisser sans avoir à me serrer ou me faire mal aux articulations."
C'est aussi en 1996 que Goodyear a fourni des pneumatiques à l'ensemble de la grille pour la dernière fois, Bridgestone venant concurrencer le manufacturier américain l'année suivante. Même si l'Histoire a fini par prouver que les gommes Bridgestone étaient supérieures, permettant à Hill de viser la première place au GP de Hongrie 1997 dans une modeste Arrows, le Britannique n'a rien à reprocher aux Goodyear chaussés sur la FW18.
"J'ai toujours pensé que Goodyear était excellent", a-t-il indiqué. "Ils ont produit un pneu qui était génial. Je me sentais assez bien avec les Goodyear, c'était tout ce que nous avions de toute façon."
Adrian Newey a conçu une voiture plus confortable en 1996
Ayant auparavant fait les frais de la philosophie radicale du designer Adrian Newey, qui privilégiait la recherche de la performance à l'ergonomie, le pilote a savouré le fait de pouvoir être à l'aise dans le cockpit de la FW18. "J'ai dû me débrouiller et ça a toujours été difficile pour un homme de 1,80 m chaussant du 45 de se sentir à l'aise", a-t-il dit. "Et puis, pour [1996], Adrian savait que j'étais le pilote principal, [l'équipe] ne savait pas quoi attendre de Jacques [Villeneuve], alors ils se sont dit : 'Ok, nous devons faire en sorte que ce type soit à l'aise dans la voiture'."
"Elle était confortable, elle était magnifique. C'est la première voiture dans laquelle j'ai pu me glisser sans avoir à me serrer ou me faire mal aux articulations. On souhaite être en harmonie avec la voiture, pas la maudire tout le temps parce que l'on ne peut pas faire ce que l'on veut. On ne ressent pas vraiment de la sympathie pour [la voiture] mais si l'on a des crampes ou des bleus à chaque fois que l'on en sort, on commence à se faire de mauvaises réflexions à son sujet."
"Si l'on pense que tout est à la bonne place et que l'on peut bouger ses bras, on peut prendre plus de libertés avec la voiture. Elle ne nous échappera pas parce que l'on s'est cogné le coude sur quelque chose ou que l'on a manqué la pédale de frein parce que le pied a touché la colonne de direction ou quelque chose comme ça. Lorsque l'on a soudainement de l'espace pour travailler, c'est vraiment libérateur."
Hill a conclu l'année avec 19 points d'avance sur son dauphin, Jacques Villeneuve
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