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Dans le collimateur, PDVSA peut-il encore soutenir Maldonado en F1?

Les choses se compliquent au Venezuela, patrie de Pastor Maldonado et de son sponsor, PDVSA. Une vaste enquête pourrait avoir de lourdes conséquences.

Pastor Maldonado, Lotus F1 E23

Photo de: XPB Images

Pastor Maldonado, Lotus F1 E23
Pastor Maldonado, Lotus F1 Team
Ayao Komatsu, ingénieur de course Lotus F1 Team avec Pastor Maldonado, Lotus F1 Team sur la grille
Pastor Maldonado, Lotus F1 E23
Pastor Maldonado, Lotus F1 Team
Pastor Maldonado, Lotus F1 E23

Soumis à une inflation effrénée, une administration déficiente et une pénurie de biens essentiels, les Vénézuéliens connaissent des moments difficiles. De récentes élections ont changé le paysage politique, mais la vie des habitants du pays tarde à changer. Le parti d'opposition possède maintenant le contrôle de l'Assemblée Nationale du Venezuela et le Président, Nicolas Maduro, a annoncé la création d'un parlement du peuple parallèle, ce qui est perçu comme une façon désespérée de conserver une forme d'autorité.

Toutefois, Maduro et ses alliés font actuellement face à une série d’enquêtes visant à valider des allégations voulant que le gouvernement vénézuélien ait utilisé le pétrolier PDVSA pour "piller des milliards de dollars du pays par le biais de commissions occultes et d'autres mécanismes", tout en "essayant de déterminer si PDVSA et ses comptes bancaires à l'étranger ont été utilisés à d'autres fins illégales, y compris des fraudes de change sur le marché noir et du blanchiment d'argent de la drogue".

Pots-de-vin

Géant de la pétrochimie, PDVSA a été un acteur majeur, quoi que discret, en sport automobile international. En plus de sponsoriser Pastor Maldonado en Formule 1, PDVSA a aussi soutenu Rodolfo Gonzalez en GP2, Ernesto José Viso en IndyCar, tandis qu’en 2012, l’écurie Lazarus était sponsorisée par le pétrolier.

L’enquête américaine ne porte pas sur les différents contrats de sponsoring de PDVSA en sport automobile, mais se concentre sur la corruption survenue à tous les étages de l’entreprise.

Selon le Wall Street Journal, quand des directeurs d’une entreprise de construction espagnole, dont le nom n’a pas été dévoilé, ont rencontré l’ancien président de PDVSA, Rafael Ramírez, pour discuter d’un projet électrique majeur, ils se seraient laissés dire que s’ils n’avançaient pas la somme de 150 millions de dollars en pot-de-vin, il était préférable qu’ils retournent immédiatement chez eux.

Ramírez serait la cible de ces investigations. Allié de l’ancien président Chavez, il aurait menacé de “liquider les ennemis de la révolution” si Chavez perdait l’élection à venir. Ambassadeur à l'ONU, il aurait amassé une belle fortune quand il était à la tête de PDVSA, et serait soupçonné de corruption dans l’entreprise.

Les magistrats de quatre Etats américains se sont rencontrés au début du mois d’octobre afin d’échanger des preuves à propos des enquêtes sur les agissements de PDVSA. Des dirigeants du FBI, de l’agence des drogues et de l’immigration ont aussi participé à cette réunion.

Un Président défiant

Pour Maduro, cette enquête envenime le sentiment anti-américain qui règne dans ce pays socialiste. Comme Chavez avant lui, Maduro trouve bien pratique de blâmer les États-Unis et les opposants à son régime pour créer une sorte de guerre économique qui explique une inflation annuelle de 70% (le FMI parle plutôt de 160%) et une contraction de l’économie nationale de près de 10% cette année.

Ramírez a lui-même adopté cette approche, utilisant Twitter pour nier ces allégations de corruption, et qualifiant les reportages des médias d’attaques de la part des “ennemis du peuple”, voulant déstabiliser le régime en place en représailles à la nationalisation de la pétrolière faite par Chavez afin de redistribuer les profits au peuple.

Les conclusions de cette enquête ne devraient pas avoir de conséquences dans le paddock F1. La juridiction américaine n’a aucune influence sur des entreprises basées au Venezuela. En revanche, l’état déplorable de l’économie du pays sud-américain aura très probablement des effets sur la population puisque le pays a de plus en plus de difficultés à rembourser ses dettes.

Sponsoriser ou pas?

PDVSA a longtemps été perçu comme le bras financier du Parti Socialiste du Venezuela (PSUV). Les ennuis du pétrolier risquent de compliquer, sinon de rendre impossible, l’emprunt des crédits nécessaires afin d’acheter les biens essentiels pour le peuple.

Le manque de produits essentiels dans le pays a causé pas mal de contestation au cours de la dernière année. On rapporte que des gens auraient été tués à coups de couteaux en se battant pour les derniers rouleaux de papier toilette ou des miches de pain restants dans les magasins.

Les membres du PSUV profitent d'un certain soutien de la part de ceux qui ont bien profité des richesses de PDVSA durant les années Chavez. Mais le résultat des récentes élections démontre que le soutien du peuple a bien diminué face au manque de produits essentiels et aux crimes violents commis dans le pays.

Les effets de la création d'un parlement du peuple parallèle restent à voir. Le peuple veut maintenant voir ses politiciens réparer les dommages causés à l'économie nationale. Ainsi, le gouvernement sera forcé de choisir entre utiliser l’argent de PDVSA pour sponsoriser une écurie de Formule 1 et faire la promotion du Venezuela à travers Pastor Maldonado, ou bien consacrer cet argent dans le pays afin de soulager la misère du peuple.

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