Contenu spécial

Les 11 défaites les plus cruelles dans le dernier tour

Retour sur certaines des plus cruelles défaites de l'Histoire de la Formule 1 survenues dans le dernier tour d'une course, à l'occasion des 21 ans du GP d'Espagne 2001.

Mika Hakkinen, McLaren est ramené par David Coulthard, McLaren

Mika Hakkinen, McLaren est ramené par David Coulthard, McLaren

LAT Images

L'Histoire de la Formule 1 est constellée de victoire heureuses et de défaites cruelles. Nous avons sélectionné 11 courses lors desquelles un pilote était au seuil du succès, parfois au terme d'une performance admirable, avant de finalement perdre dans l'ultime boucle.

GP d'Italie 1967

Le finish serré entre John Surtees et Jack Brabham

Le finish serré entre John Surtees et Jack Brabham

Le Grand Prix d'Italie 1967 a produit l'une des arrivées les plus serrées de l'Histoire et l'un des plus grands chefs-d'œuvre incomplets de Jim Clark. Sur la ligne, John Surtees et Jack Brabham n'étaient séparés que de 0"2.

Parti de la pole position, Clark mena neuf des 12 premiers tours dans un début d'épreuve où une course d'aspiration s'était mise en place, comme d'habitude à Monza. Au 13e tour, il rentra au stand, victime d'une crevaison. À une époque où les arrêts au stand étaient bien moins aisés qu'aujourd'hui, il reprit la piste avec plus d'un tour de retard sur les leaders.

Lire aussi :

Mais sur une autre planète en termes de rythme, au volant d'une Lotus 49 bien au-dessus de la concurrence, Clark remonta progressivement et sûrement jusqu'au trio de tête où figurait son équipier Graham Hill, pour retrouver les commandes de l'épreuve. Quand ce dernier abandonna, à 10 tours du but, le succès semblait alors promis au Champion du monde 1963 et 1965. Mais dans l'ultime boucle, à court d'essence, il dut finalement mettre pied à terre.

GP de Belgique 1968

Jackie Stewart au GP de Belgique 1968

Jackie Stewart au GP de Belgique 1968

Manque de carburant, c'est également ce qui arriva à Jackie Stewart au Grand Prix de Belgique 1968. Dans une course dans un premier temps menée par Chris Amon, dont la légendaire malchance le conduira à un abandon après qu'un caillou ait percé son radiateur, puis par John Surtees, victime d'un problème de suspension, la suite s'est résumée sur l'ancien long tracé de Spa à un duel entre Stewart et le Champion en titre Denny Hulme.

Le Néo-Zélandais connut alors à son tour un problème, d'embrayage pour sa part, laissant à l'Écossais la tête et, assurément, la première victoire pour Matra... Sauf qu'un mauvais calcul de consommation d'essence vint tout gâcher à la toute fin de l'avant-dernier tour et obliger Stewart à passer par les stands au moment d'entamer le dernier tour. Il se fera alors dépasser par Bruce McLaren, qui avait été en duel avec Pedro Rodriguez toute la course, et fut le premier étonné d'apprendre qu'il venait de signer sa quatrième victoire, la toute première de l'écurie portant son nom. Stewart sera tout de même classé, en quatrième position.

GP de Grande-Bretagne 1970

Départ du GP de Grande-Bretagne 1970

Départ du GP de Grande-Bretagne 1970

Jack Brabham menait confortablement la course à Brands Hatch sur sa propre voiture, la Brabham BT33 bleue et jaune, jusqu'à... une panne d'essence. Dans l'avant-dernier virage, sa monoplace a commencé à ratatouiller, après quoi il a tout tenté pour rallier l'arrivée. 

Il y est parvenu, mais seulement après que Jochen Rindt (Lotus) l'ait dépassé pour l'emporter. Il s'agira du dernier podium de "Black Jack" en F1 et de l'avant-dernier succès de Rindt. L'Autrichien fut initialement disqualifié pour un aileron arrière illégal, avant que la victoire lui soit rendue au bout de trois heures.

Lire aussi :

Ce dénouement était particulièrement cruel pour Brabham qui, plus de deux mois auparavant, avait laissé échapper la victoire à Monaco dans le dernier tour, à nouveau au profit de Rindt, en commettant une erreur au freinage de l'ultime virage, au moment de doubler un retardataire, alors qu'il se trouvait sous la pression de l'Autrichien... Il avait là aussi terminé second.

GP d'Afrique du Sud 1978

Patrick Depailler au GP d'Afrique du Sud 1978

Patrick Depailler au GP d'Afrique du Sud 1978

Après un problème moteur pour le surprenant Riccardo Patrese au volant d'une Arrows en verve, Patrick Depailler semblait proche de remporter sa toute première victoire lors du Grand Prix d'Afrique du Sud 1978 à Kyalami, en se retrouvant aux commandes à une quinzaine de tours du but. Malheureusement pour lui, la Tyrrell connut peu de temps après des problèmes de boîte de vitesses.

Lire aussi :

Obligé de ralentir, Depailler vit fondre sur lui Ronnie Peterson. La jonction allait être faite dans les derniers instants et une passe d'armes âpre mais correcte allait s'engager dans l'ultime tour du Grand Prix. Ce superbe duel sera finalement remporté par le Suédois.

GP de Monaco 1982

Le Grand Prix de Monaco 1982

Le Grand Prix de Monaco 1982

Personne n'a semblé vouloir remporter le GP de Monaco 1982, avec un scénario de fin de course ô combien improbable.

Alain Prost menait les débats jusqu'à ce qu'il commence à pleuvoir. Le Français perdit le contrôle de sa Renault entre la chicane du Port et le Tabac, permettant à Riccardo Patrese de prendre la tête. Le pilote Brabham partit à la faute à l'épingle, offrant les commandes à la Ferrari de Didier Pironi, suivi par Andrea De Cesaris sur l'Alfa Romeo.

Lire aussi :

Dans l'ultime boucle, Pironi et De Cesaris tombèrent en panne d'essence. Derek Daly semblait en lice pour la victoire au volant d'une Williams abîmée par un incident, mais il dût garer sa voiture en raison d'un problème de boîte de vitesses. 

Finalement, quelqu'un se décida à franchir la ligne d'arrivée. Patrese réussit à faire repartir sa Brabham et à se traîner jusqu'à l'arrivée pour signer sa toute première victoire. Pironi et De Cesaris furent tout de même classés second et troisième ; les quatre autres monoplaces restantes étant classées à un tour ou plus.

GP du Canada 1991

Nigel Mansell au GP du Canada 1991

Nigel Mansell au GP du Canada 1991

Qu'y a-t-il de pire qu'un crève-cœur ? Peut-être de se l'infliger soi-même. Dans le dernier tour du Grand Prix du Canada 1991, Nigel Mansell avait clairement baissé le rythme sur le Circuit Gilles Villeneuve, certain de sa victoire.

Alors qu'il commençait à saluer la foule, sa Williams s'arrêta à l'épingle. L'équipe assura qu'il avait souffert de problèmes électriques, mais après la course tout semblait fonctionner correctement.

Il semble en fait que Mansell ait laissé le régime moteur tomber trop bas dans son tour de parade et ait fait caler la monoplace. Nelson Piquet en profita pour s'emparer de sa toute dernière victoire en Grand Prix.

GP de Hongrie 1997

Jacques Villeneuve suivi par Damon Hill au GP de Hongrie 1997

Jacques Villeneuve suivi par Damon Hill au GP de Hongrie 1997

Damon Hill a connu plusieurs coups durs lors de sa carrière en F1, mais aucun n'a été plus cruel que le Grand Prix de Hongrie 1997. Pilotant la modeste Arrows après avoir été chassé de Williams, le Champion du monde en titre s'est montré étonnamment très performant sur le Hungaroring.

Hill s'est ainsi qualifié troisième et a dépassé Jacques Villeneuve au départ. Quelques tours plus tard, il a dépassé le leader Michael Schumacher avant de s'échapper, ses pneus Bridgestone composant clairement mieux avec la chaleur que les Goodyear de la Ferrari.

Lire aussi :

Personne n'aurait refusé à Hill une victoire en forme de conte de fées après son départ de chez Williams, mais ce triomphe improbable s'est transformé en nouvelle désillusion pour Arrows. Trois tours avant le drapeau à damier, Hill rapporta des problèmes d'accélérateur, qui ont peu à peu empiré. Le Britannique a dû ralentir au point que Villeneuve a fini par le rattraper puis le dépasser dans le dernier tour. 

Mika Häkkinen ramené au stand par David Coulthard lors du GP d'Espagne 2001

Mika Häkkinen ramené au stand par David Coulthard lors du GP d'Espagne 2001

Après avoir été battu par Michael Schumacher en 2000, Mika Häkkinen et McLaren espéraient rebondir en 2001 avec la nouvelle MP4-16. La saison du Finlandais démarra mal, avec un abandon lors du Grand Prix d'Australie et un calage sur la grille au Brésil.

Lire aussi :

En Espagne, Häkkinen était en forme et produisit une performance dominante. Sa première victoire de la saison lui tendait les bras, avec 40 secondes d'avance sur Michael Schumacher, jusqu'à ce que son moteur lâche dans le tout dernier tour.

Un Häkkinen effondré fut ramené aux stands par son coéquipier David Coulthard. Schumacher remportait sa troisième victoire en cinq courses, consolidant ainsi le chemin vers sa domination dans la défense du titre.

La suspension de Kimi Râikkönen se brise à l'entame du dernier tour au GP d'Europe 2005

La suspension de Kimi Râikkönen se brise à l'entame du dernier tour au GP d'Europe 2005

Quatre ans plus tard, McLaren se retrouvait à nouveau au centre d'un dernier tour dramatique. Kimi Räikkönen menait le GP d'Europe 2005 mais Fernando Alonso (Renault) revenait sur lui dans les derniers tours.

Plus tôt, Räikkönen avait fait un plat sur son pneu avant droit en prenant un tour à Jacques Villeneuve. Or, le règlement 2005 imposait de faire les qualifications et la course entière avec les mêmes pneus. Il ne pouvait donc pas en changer et devait continuer malgré les vibrations qui empiraient et lui coûtaient du temps.

Lire aussi :

De retour très près du Finlandais dans le dernier tour, Alonso n'eut même pas à dépasser son rival. Au freinage du virage 1, la suspension de ce dernier explosa finalement après avoir subi 30 tours de vibrations. Par la suite, la FIA modifia la règle pour que les pilotes puissent changer un pneu endommagé par course.

Les larmes de Felipe Massa après sa victoire au GP du Brésil 2008

Les larmes de Felipe Massa après sa victoire au GP du Brésil 2008

Lors d'une confrontation inoubliable pour le titre à São Paulo en 2008, Felipe Massa n'a fait aucun faux pas de tout le week-end, malgré la pression et les attentes du public local. Le pilote Ferrari a mené de la pole au drapeau à damier, tandis que son rival pour le titre, Lewis Hamilton, a connu une course difficile en partant de la quatrième place sur la grille.

Avec Hamilton en sixième position, Massa semblait prêt à offrir aux fans brésiliens un titre mondial à le célébrer, mais dans le dernier virage du dernier tour, Hamilton a dépassé Timo Glock – en difficulté avec des pneus slicks sur une piste humide – pour prendre la cinquième place et remporter son premier Championnat du monde d'un seul point.

Le malheur de Massa était évident pour tous, mais il est resté digne dans la défaite, ce qui lui a valu beaucoup de respect de la part du paddock.

GP d'Abu Dhabi 2021

Lewis Hamilton félicite Max Verstappen après le GP d'Abu Dhabi 2021

Lewis Hamilton félicite Max Verstappen après le GP d'Abu Dhabi 2021

Dans l'une des saisons les plus disputées et intenses de l'Histoire de la discipline, longue de 22 Grands Prix, marquée par l'âpre duel entre Lewis Hamilton et Max Verstappen, la dernière épreuve décisive se déroule quasiment sans accroc pour le Britannique qui a pris la tête dès l'envol aux Néerlandais et, résistant à une passe d'armes dans le premier tour, s'est envolé aux commandes.

Il faudra un barrage total de la part de l'équipier de Verstappen, Sergio Pérez, pour voir le pilote Mercedes perdre du temps et permettre à son rival de se rapprocher, mais là encore en conservant ce précieux avantage qui semblait devoir suffire à lui offrir la victoire et donc le titre mondial.

Lire aussi :

Mais dans les derniers tours, un accident de Nicholas Latifi provoqua une voiture de sécurité qui allait tout changer : Verstappen put passer par les stands pour changer de pneus alors que Hamilton ne s'y est pas risqué, pour conserver la tête de course. La neutralisation dura plusieurs tours et la course semblait proche de s'achever dans ces conditions, mais à l'encontre du règlement, la direction de course décida d'effacer uniquement les retardataires entre les deux hommes et de relancer précipitamment l'épreuve pour un dernier tour.

Le déséquilibre pneumatique fut alors trop grand pour Hamilton qui tenta malgré tout de résister à son adversaire, en vain. Dans un final polémique, Verstappen accrocha son premier titre de Champion du monde face à un Hamilton qui demeura fair-play après la course en dépit des circonstances.

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Mercedes explique le problème qui a handicapé Russell à Imola
Article suivant Ferrari apportera une solution avec moins d'appui à Miami

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France