Rétro F1 - Dernier casque ouvert et premier intégral

Même si la mode des casques fermés, ou intégraux, avait gagné le monde de Formule 1 depuis un certain temps, c'est en 1974 que fut utilisé le dernier casque ouvert.

Leo Kinnunen, Surtees TS16 Ford

Photo de: Rainer W. Schlegelmilch

Au tout début du Championnat du monde de Formule 1, les pilotes, immensément courageux, portaient des casques de protection en métal, en forme de bol, issus de ceux portés par les soldats durant la Seconde Guerre mondiale. Puis, des matériaux composites, comme la fibre de verre, plus légère que le métal, servirent à fabriquer les casques de motos et ceux destinés aux courses de voitures.

Lire aussi :

Durant les années 80, le Kevlar fut employé dans la fabrication des coquilles rigides des casques intégraux, soulageant le poids de façon significative et offrant une bien meilleure protection en cas de choc. Au début des années 2000, la fibre de carbone fit son chemin dans les ateliers de fabrication des casques. Il s’agit du même matériau que celui utilisé pour produire une monocoque de F1, fait de filaments noirs de carbone incroyablement fins, tissés et noyés dans de la résine, puis cuits sous pression.

Le premier pilote à porter un casque intégral en F1 fut l’Américain Dan Gurney en 1968. Il commença à porter un heaume de la compagnie Bell, dérivé de celui conçu pour les courses d’IndyCar.

Le dernier pilote à avoir porté un casque ouvert fut le Finlandais Leo Kinnunen. Bon pilote d’Endurance, ancien vainqueur des 24 heures de Daytona, il pilota une Surtees TS16-Ford durant la saison 1974 de Formule 1 avec, sur sa tête, un casque ouvert et des lunettes de protection du pur style des années 60.

Cliquez sur les photos pour passer d’une à la suivante.

Casque de 1952 ayant appartenu à Juan Manuel Fangio

Voici le casque dur qu’a porté Juan Manuel Fangio durant la saison 1952 alors qu’il courait chez lui en Argentine et en Amérique du Sud aux commandes d’une Ferrari 166 FL. Son casque était maintenu en place par des sangles de cuir.

Stirling Moss, Lotus 18

En 1961, Stirling Moss portait ce casque ouvert, en forme de bol, à peine plus aérodynamique que celui de Fangio. Des lunettes de protection couvraient les yeux, mais tout le visage restait exposé aux éléments, comme la pluie et surtout les cailloux.

Jim Clark, Lotus 25-Climax, première position

Jim Clark porte fièrement son fameux casque ouvert. Ce casque ressemble fortement de ceux de motos et couvrait les oreilles. Il s’attachait avec une jugulaire en nylon et était orné d'une courte visière de plastique.

Dan Gurney en discussion avec des amis
Courant 1968, le pilote américain Dan Gurney cause une grande surprise en Formule 1 en apportant avec lui un casque intégral de marque Bell. Ayant souvent eu le visage bombardé de débris et de pierres lors de courses américaines, il eut vite compris les avantages que présentait un casque fermé.
Dan Gurney
Lors du Grand Prix d’Allemagne sur le terrible Nürburgring, Gurney devint le premier pilote de F1 à porter un casque intégral. Un an plus tôt, Swede Savage fut le premier pilote à porter un casque fermé lors d’une course d’IndyCar.
Dan Gurney, McLaren M7A

On voit ici Gurney au volant de sa McLaren M7A-Ford en action au Grand Prix des États-Unis sur le circuit de Watkins Glen. Gurney a porté ce casque noir durant toute la seconde moitié de saison 1968.

Dan Gurney, McLaren Cosworth M7A
La visière qui protégeait les yeux n’offrait pas une grande protection à cette époque. D’ailleurs, Helmut Marko a perdu un œil quand une pierre, projetée à grande vitesse par un pneu de la voiture qui roulait devant lui, a perforé la visière de son casque. Par la suite, de nouvelles visières, plus épaisses et fabriquées en Lexan, ont offert une protection nettement supérieure.
Leo Kinnunen, Surtees TS16 Ford
En 1974, soit six ans après que Gurney ait porté un casque intégral en F1, le Finlandais Leo Kinnunen débarque en Grand Prix avec un casque... ouvert et des lunettes de protection !
Pedro Rodriguez, Leo Kinnunen, Porsche 917K
Kinnunen était un très bon pilote d’Endurance. Associé à Pedro Rodriguez, il a gagné les 24 heures de Daytona, les 1000 km de Monza et de Brands Hatch sur une Porsche 917 en 1970. Il fut nettement moins performant en F1. Ses six participations se soldent par cinq non-qualifications et un abandon en Suède sur bris mécanique.
Leo Kinnunen, Surtees TS16 Ford

Kinnunen aux commandes de sa Surtees Racing TS16 à moteur Cosworth. Le Finlandais a déclaré : “Selon moi, les pilotes qui portaient un casque intégral étaient fous. Ces casques étaient lourds. J’étais sensible du cou et en portant un casque intégral, j’avais peur de me fracturer une vertèbre en cas d’accident. De plus, avec ce casque fermé, j’avais l’impression de manquer d’air”.

Leo Kinnunen, Surtees TS16 Ford

Fait intéressant : Leo Kinnunen se faisait surnommer “The Flying Finn” longtemps avant que Keke Rosberg, Champion du monde en 1982, et Mika Hakkinen, double Champion du Monde de F1, ne fassent de même.

11

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent McLaren salue le feedback, la rapidité et le talent de Sainz
Article suivant Rosberg : Le talent de Verstappen "n'a rien à envier à celui de Senna"

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France