Le dernier Grand Prix de F1 sans Halo

Il y a 5 ans, le Grand Prix d'Abu Dhabi 2017 de Formule 1 marquait la fin d'une ère, celle des monoplaces non équipées du Halo, devenu obligatoire dès la saison suivante et qui a depuis contribué à éviter plusieurs drames.

Lewis Hamilton, Mercedes-Benz F1 W08

Photo de: Sutton Motorsport Images

Sur le plan sportif, l'enjeu de l'ultime manche de la saison 2017 était bien réduit : le titre pilotes avait été scellé deux Grands Prix auparavant, au Mexique, par Lewis Hamilton, qui égalait alors Sebastian Vettel au nombre des couronnes de Champion du monde. Le Britannique et l'Allemand s'étaient livré un duel à couteaux tirés jusqu'à une désastreuse tournée asiatique qui annihila purement et simplement les chances du pilote Ferrari de succéder à son équipier Kimi Räikkönen au rang des pilotes sacrés au sein de la Scuderia. Quant au titre constructeurs, Mercedes l'avait accroché dès Austin, juste avant Mexico.

Il restait pour Vettel à assurer l'honorifique et forcément décevant titre de vice-Champion du monde face à Valtteri Bottas, qui devait l'emporter à Yas Marina pour espérer conclure sa première saison chez Mercedes, meilleure qu'attendu par de nombreux observateurs, sur une excellente note. Le Finlandais n'allait pas fléchir et mener une épreuve sérieuse, en signant la pole puis la victoire et le meilleur tour en course en résistant sans trop de problèmes à son équipier Hamilton. Toutefois, Vettel montant sur l'ultime marche du dernier podium, il scellait du même coup sa place de dauphin.

Valtteri Bottas devant Lewis Hamilton et Sebastian Vettel au départ du GP d'Abu Dhabi 2017.

Valtteri Bottas devant Lewis Hamilton et Sebastian Vettel au départ du GP d'Abu Dhabi 2017.

L'autre événement d'une course par ailleurs très peu animée était la (vraie) retraite de Felipe Massa. Un an après une émouvante tournée d'adieux qui, en fait, n'en étaient pas, la faute à la retraite surprise de Nico Rosberg fin 2016 et au transfert de Bottas de Williams vers Mercedes pour remplacer le Champion en titre. Le Brésilien, qui avait été retenu par la structure de Grove pour accompagner les débuts en discipline reine de Lance Stroll, tirait cette fois-ci bien sa révérence au terme de son 269e départ en F1, en s'offrant au passage le point de la dixième place.

Mais en voyant défiler les images de cette dernière épreuve de la saison 2017, la première sous l'égide d'une réglementation technique renouvelée pour rendre les monoplaces plus rapides en virages et plus "agressives" sur le plan du look, avec notamment le retour des pneus plus larges, notre œil désormais habitué à l'apparence générale des monoplaces contemporaines ne peut évidemment pas rester insensible à l'absence du Halo.

L'épreuve d'Abu Dhabi cette année-là était en effet la dernière avant l'installation obligatoire, imposée par la FIA en dépit des réticences, de ce dispositif de sécurité la saison suivante. L'instance avait annoncé sa décision au mois de juillet 2017, à l'époque malgré l'opposition de neuf des dix écuries engagées dans la discipline. Par la suite, la fédération avait pris le parti de se montrer pédagogue concernant les apports théoriques du dispositif, en listant notamment les accidents pris en compte dans son étude globale.

Felipe Massa lors de son 269e et ultime Grand Prix de F1.

Felipe Massa lors de son 269e et ultime Grand Prix de F1.

Les images de cette époque pas si lointaine sont forcément accueillies aujourd'hui avec des réactions différentes : de la nostalgie de l'époque où les monoplaces n'étaient pas "défigurées" par le Halo à l'impression de vulnérabilité des casques des pilotes qui, malgré leur enfoncement dans le baquet, étaient bien plus visibles que de nos jours, en passant par l'impression de vide laissée dans une zone aujourd'hui largement peuplée de dispositifs aéro, chacun aura sa manière de percevoir la fin de cette ère.

Pourtant, cinq ans plus tard, rares sont désormais les sceptiques à n'avoir pas mis d'eau dans leur vin et nombreux sont ceux qui ont "changé de camp" : sur le plan esthétique, nos yeux et cerveaux se sont habitués à la présence du Halo sur les F1 (et sur la plupart des autres monoplaces du monde su sport auto), d'autant plus qu'ils ont progressivement été mieux intégrés dans le design de base des voitures et dans les livrées des écuries. Et surtout et avant tout, sur le plan de la sécurité, il a multiplié les preuves de son efficacité.

L'accident entre Charles Leclerc et Fernando Alonso à Spa en 2018, la sortie de piste effroyable de Romain Grosjean à Bahreïn en 2020, l'accrochage entre Lewis Hamilton et Max Verstappen à Monza en 2021 et, plus récemment, les tonneaux de Zhou Guanyu à Silverstone cette saison, autant de situations dans lesquelles le Halo a joué son rôle, voire plus, pour permettre à tous les pilotes de sortir eux-mêmes de leur monoplace et de pouvoir continuer leur carrière.

(Cliquez sur les flèches ci-dessous ou utilisez celles de votre clavier pour passer d'une image à l'autre.)

Grand Prix de Belgique 2018
Grand Prix de Bahreïn 2020
Grand Prix d'Italie 2021
Grand Prix de Grande-Bretagne 2022
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