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Dossier Schumacher #4: Le défi Ferrari

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Toute cette semaine, ToileF1.com revient sur les moments forts de la carrière de Michael Schumacher. Aujourd'hui, découvrez la quatrième partie de ce dossier spécial.

- Le défi Ferrari


En engageant le double champion du monde allemand, le message de Jean Todt aux tifosis était clair : 96 devait marquer un pas décisif vers le sommet de la hiérarchie. Mais avoir le meilleur pilote du plateau ne sert à rien si on ne lui fournit pas une monoplace à la hauteur de son talent (Alonso et Hamilton peuvent en témoigner cette saison). Pour ce faire, la Scuderia Ferrari décide d’équiper sa F310 (3 pour 3 litres et 10 pour 10 cylindres) d’un tout nouveau moteur V10, suivant l’exemple de Renault, Mercedes et de Peugeot. Ce moteur constituait la principale nouveauté d’une monoplace de facture finalement relativement conventionnelle. Autre nouveauté, une boîte de vitesses à carter en fibre de carbone. Boîte dont la mise au point prend plus de temps que prévu et obligea Ferrari à utiliser le train arrière de la 412T2 lors des trois premières manches du championnat. Pour seconder Schumacher, Jean Todt engage Eddie Irvine qui avait réalisé de belles performances la saison précédente sur sa Jordan, dont une troisième place au Canada.

Avec toutes ces nouveautés, la saison 96 s’annonce comme une année de transition pour Ferrari. En Australie, sur le nouveau circuit de Melbourne, Schumacher et Irvine occupent la deuxième ligne de la grille de départ derrière les deux Williams-Renault. Si l’Irlandais termine l’épreuve à une belle troisième place, Schumacher sera malheureusement contraint à l’abandon. En mai, Michael Schumacher s’impose sous le déluge, en Espagne. Qualifié sur la deuxième ligne de la grille de départ, il manque son envol et se retrouve sixième à l’issue du premier tour. Mais dans des conditions dantesques, Schumacher fait, une nouvelle fois, parler son talent et rattrape ses adversaires un à un.

Michael laisse sur place la Williams du leader, Jacques Villeneuve, et s’envole vers la victoire. L’Allemand tourne à un train d’enfer et remporte l’épreuve avec 45 secondes d’avance sur Jean Alesi.

Après une première partie de saison plutôt bonne la Scuderia connait un incompréhensible passage à vide durant l’été. Il faudra attendre la Belgique pour revoir un pilote Ferrari sur la plus haute marche du podium. Schumacher s’impose une nouvelle fois en Italie devant les tifosis, tout un symbole. Malgré les difficultés, il achève tout de même le championnat à la troisième place, loin derrière les intouchables Williams-Renault. Cependant le bilan est plutôt positif puisque Ferrari ne s’était plus imposée trois fois sur une saison depuis 1990 (six victoires au total).

Pour la saison 97, Ferrari se donne les moyens de ses ambitions. Ross Brawn, ancien collaborateur de Michael Schumacher chez Benetton rejoint la Scuderia, suivi par Rory Byrne. En 1997, les progrès de Ferrari se confirment et Schumacher est remonté comme jamais. Il remporte cinq victoires (Monaco, Canada, France, Belgique et Japon) et fait jeu égal avec Jacques Villeneuve (qui bénéficie pourtant d’une monoplace supérieure à la Ferrari) jusqu'à la dernière manche de la saison, à Jerez. Là, il commet une nouvelle erreur qui va entacher sa carrière. En arrivant en Espagne, l’Allemand possède un point d’avance sur son rival pour le titre. Au terme de qualifications, la Ferrari et les deux Williams sont accréditées du même chrono ! Le lendemain, la chance semble être du côté de Maranello.

Schumacher prend le meilleur envol et gère parfaitement ses ravitaillements. Mais au 48ème tour, Villeneuve profite de ses pneus neufs pour retarder son freinage et porter une attaque sur le pilote Ferrari. Alors que Villeneuve allait le passer, Michael se rabat et vient harponner la Williams (un peu comme en 94 à Adélaïde). Schumacher abandonne mais Villeneuve termine la course et devient champion du monde. Après l’épreuve Villeneuve déclare : "Cela ne m’étonne pas que Michael ait agi de la sorte. Le public connaît maintenant le décalage entre l’image qu’il veut donner de lui et sa nature profonde. " Cette manœuvre antisportive vaudra à Schumacher d’être déclassé du championnat.

Lors de la présentation de la F300, qui disputera la saison 98, devant la soufflerie échelle 1 de la Scuderia, Luca di Montezemolo et Jean Todt ne cachent pas leur ambition. Cette année Ferrari doit remporter un titre ! Mais si Renault s'est retiré de la compétition, c'est un autre sérieux rival que Schumacher va rencontrer sur sa route: le Finlandais Mika Hakkinen et son invincible Mclaren-Mercedes. Le premier Grand Prix de la saison, en Australie, est catastrophique. Ferrari se remet donc en question et fait profil bas. Pendant ce temps Hakkinen engrange les gros points.

A Monaco, Schumacher fustige le fournisseur de pneumatique de la Scuderia (Goodyear) déclarant que 70% des performances qu’il recherche se trouvent dans les pneus. Les américains se retroussent les manches pour fournir des enveloppes du niveau des Bridgestone qui équipent les McLaren-Mercedes. Durant l’été le duo Schumacher-Ferrari s’impose à trois reprises : Canada, France et Grande-Bretagne. Il s’impose encore en Hongrie avec une stratégie à trois arrêts, ainsi qu’en Italie devant les tifosis. Au total, l’Allemand remporte six courses contre huit pour Hakkinen. Malgré tout le titre se joue une nouvelle fois lors de la dernière épreuve, à Suzuka. Ferrari ne veut pas perdre une nouvelle fois, alors elle sort le grand jeu. Tout Maranello est sur le pied de guerre. Samedi, Schumacher réalise le meilleur temps des qualifications, faisant un premier pas vers un premier sacre en rouge. Oui mais, la machine va s’enrayer, encore une fois. Schumacher cale sur la grille de départ et doit partir dernier. "Ferrari a surinvesti dans son travail préparatoire, " explique Eddie Irvine au soir de Suzuka. Réalisant 20% de son kilométrage annuel d’essais sur ce dernier mois de travail. " Avant Suzuka, les stratèges maison ont imaginé 16 scénarios de course différents, avec une réponse technique et une stratégie d’équipe pour chacune de ces hypothèses d’école. Mais Michael, partant de la dernière ligne, nous n’y avions pas pensé ! " Schumacher tente alors de revenir sur son rival finlandais, en vain. L’éclatement d’un de ses pneus l’oblige à rentrer aux stands, c’est l’abandon et Mika Hakkinen est sacré champion du monde.

L'Allemand se remet vite de cette défaite et est prêt à en découdre avec les Mclaren-Mercedes en 1999. Le lendemain de sa défaite à Suzuka il est d’ailleurs déjà au volant de sa Ferrari. Après de très belles victoires à Imola et Monaco, Schumacher sait que cela pourrait être enfin son année au volant d'une Ferrari.

Il y croit jusqu'au Grand Prix de Grande-Bretagne. L’Allemand s’élance de la première ligne juste derrière Hakkinen et sa McLaren. Lorsque les feux s’éteignent Michael rate son départ et se fait doubler par son équipier. Le Kaiser tente de repasser Irvine, mais est victime d’un problème mécanique et tire tout droit à Stowe. La Ferrari va s’encastrer dans le mur de pneumatiques. Verdict, fracture du tibia et du péroné de la jambe droite. Indisponible pendant trois mois, les chances de titre sont compromises. Il décide donc d'aider son coéquipier Eddie Irvine comme il le peut. A son retour, en Malaisie, il montre sa force de caractère: il signe la pole-position, et alors qu'il est bien plus rapide que tout le monde, il laisse la victoire à Irvine, pour que ce dernier ait encore des chances de titre. Cela s'avérera inutile puisqu' Hakkinen remporte une nouvelle fois le championnat au Japon...Cette année-là, Ferrari remporte quand même le titre constructeur qui lui échappait depuis 15 ans.

Dés demain retrouvez la suite de ce dossier intitulé: Dans la légende du Cheval Cabré !

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