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DTM - Edito : Une belle difficile à conquérir

S’il est un fait facilement notable, c’est que le DTM est une fille qui se laisse difficilement approcher

S’il est un fait facilement notable, c’est que le DTM est une fille qui se laisse difficilement approcher. Les prétendants ont besoin d’un certain nombre de rencards, et de patience, pour enfin décrocher les points convoités.

Cette année encore, les nouveaux arrivants éprouvent les pires peines du monde. Ils sont sept à avoir été jetés dans ce speed-dating géant. Le DTM est une belle qui ne donne pas facilement ses charmes. Tambay n’a conclu qu’au bout du 7è rendez-vous. Merhi est encore en mode Jean-Claude Duce…

BMW est la marque ayant aligné le plus de débutants. Débutants ? Pas vraiment en fait. La marque à l’hélice a eu l’intelligence de se lancer dans l’aventure avec ses pilotes. Ils ont tous un profil relativement identique. Farfus, Priaulx, Hand et Werner ne sont pas des jeunes adolescents boutonneux. Ils font tous partie de la galaxie BMW, venant du WTCC ou de l’ALMS. Ils ont derrière eux un bagage technique important et une expérience solide.

De son côté, Audi a introduit Adrien Tambay à l’issue de tests comparatifs remportés par le jeune français, qui signa au passage son premier contrat professionnel.

Mercedes pour sa part a misé sur deux lauréats de championnats monoplaces, Wickens vainqueur des WSR (devant J.E Vergne) et Merhi, double vainqueur de la F3 EuroSeries et du F3 Trophy.

Le débutant en DTM répond donc à deux profils radicalement différents. Soit c’est un jeune venant de la monoplace, soit c’est un pilote expérimenté et connaissant déjà l’environnement d’une voiture fermée. Il est donc tentant de comparer ces deux profils et ainsi voir qui s’en sort le mieux. Un rapide coup d’œil sur le classement nous donne une victoire sans appel, par KO des pilotes expérimentés face aux jeunes sprinters de la monoplace. Mais au-delà des chiffres comment expliquer cette incontestable supériorité ? Les Farfus, Priaulx, Hand et Werner ont pour eux une palette technique bien plus large et surtout bien plus adaptée au DTM. Ils connaissent toutes les ficelles du fonctionnement d’une voiture fermée. Les années leur ont forgé une envergure, une consistance en course impérative à la réussite en DTM. Parmi ces quatre-là, Farfus et Priaulx sont ceux comptabilisant le plus de points. Le Brésilien a emballé la belle dès le 2è rendez-vous. Pour ces deux, le changement est moins dépaysant. Ils viennent du WTCC, pilotaient déjà une voiture de tourisme (propulsion qui plus est) dans des sprints. Le passage au DTM représente « juste » une montée en gamme mais pas une révolution. Pour Hand et Werner ce n’est pas vraiment le même son de cloche. Ils étaient habitués aux courses d’endurance et doivent passer à des courses sprint bien plus nerveuses. De plus ils découvrent la compétition « made in Europe », bien différente de la culture américaine, bien plus pointue. De leurs côtés les Tambay, Wickens et Merhi débarquent de la monoplace avec pour eux une mince valise d’expérience. C’est sans doute pour ces derniers que le changement fut le plus important. Les jeunes ont dû faire leur mue de pilote monoplace en pilote tourisme. Ce fut une véritable mutation de l’approche technique et des courses à opérer. Ils ont dû assimiler le changement de pilotage qu’exige le passage d’une fine monoplace, animée par un moteur léger à une caisse de plus de 600kg à V8 avant. Même si les deux véhicules ont pour points communs de forts appuis aérodynamiques, ceux-ci fonctionnent totalement différemment. L’apprentissage de la course en paquet, caisse contre caisse fut également très délicat. En monoplace le contact est quasiment proscrit sous peine de bac à gravier immédiat. En tourisme il est la règle. Il faut également souligner un point jamais évoqué qu’est la valeur actuelle d’un titre en formule de promotion. Roberto Merhi s’installe dans le baquet de la Mercedes auréolé de deux titres F3. Mais voilà, que valent-ils vraiment ? L’Espagnol a arraché ces trophées à « l’usure », lors de sa 3è année. Pas vraiment du genre tonitruant… Depuis quelques années on assiste à une prolifération des formules de promotions. Cela a pour résultat un éclatement des disciplines. Les pilotes sont dispatchés et pas vraiment en confrontation directe. On a la désagréable impression que n’importe quel pilote peut prétendre à un titre. Il est indéniable que la F3 est une victime de cette atomisation des disciplines et que son niveau a dramatiquement régressé. Ceci peut expliquer en partie pourquoi Merhi est le plus à la peine parmi les débutants. Ces débutants réclament du temps pour engranger l’expérience nécessaire et confirmer leurs prétentions. On ne devient pas un Casanova sans connaître quelques déconvenues. Mais, une question se pose, les marques leur laisseront-elles le temps de s’aguerrir ?

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