Ecclestone - "Ce n’est pas possible que tout le monde soit content"

Bernie Ecclestone, et sa femme

Photo de: XPB Images

Jean Alesi
Pasquale Lattuneddu, de la FOM avec Jean Todt, président de la FIA, sur la grille
Michael Schumacher, Mercedes GP

Interviewé ce week-end à Monaco, sur un ton très amical, par Jean Alesi pour nos confrères de Canal+, Bernie Ecclestone s’est exprimé sur les pilotes et les équipes de la Formule 1 actuelle. Concernant ces dernières, il est revenu sur leurs avis divergents au sujet des règlements.

Au début, ce [la F1] n’était pas une démocratie,” considère-t-il, faisant référence à l’époque où il était propriétaire de l’équipe Brabham puis déjà aux manettes de la discipline. “Je parlais avec M. Ferrari ou Colin Chapman [le patron de Lotus], des gens comme ça. Nous nous mettions d’accord sur quelque chose et nous le faisions."

"Aujourd’hui, avec M. Todt, c’est devenu très démocratique. Il veut que tout le monde soit content. Avec des compétiteurs, ce n’est pas possible que tout le monde soit content. On peut comprendre que Mercedes ne veuille aucun changement. Si j’étais propriétaire de cette équipe, je ne voudrais rien changer. Il faut dire : "Voilà les règles. Si vous voulez participer, très bien, sinon, vous feriez mieux de partir." Peu importe qui, au revoir.”

On peut remarquer au passage qu’Ecclestone parle comme si Jean Todt lui avait succédé alors que leurs postes diffèrent grandement. Façon aussi sans doute, et plus ou moins volontaire, d’admettre qu’il avait une plus grande marge de manœuvre quand Max Mosley était à la tête de la FIA.

Le grand argentier de la F1 a alors exprimé son point de vue de façon plus précise : “Je voudrais changer beaucoup de choses. Notre but, ce n’est vraiment pas que des ingénieurs tirent un avantage technique de la Formule 1. Nous sommes une entreprise de divertissement. Nous devons divertir les gens.”

À la question de savoir si les équipes lui étaient reconnaissantes d’avoir fait de la F1 ce qu’elle est aujourd’hui (d’un point de vue économique s’entend), il a répondu froidement : “Je n’en sais rien, vraiment. Je fais ce que je fais parce que c’est mon travail. Je fais de mon mieux!”

"Le seul personnage, c'est Hamilton"

Ecclestone ne s’est pas montré très tendre non plus avec les pilotes : “Le monde a changé. Tout a changé. Les pilotes actuels n’ont pas... [Une hésitation] Il faut que je sois prudent dans mes propos... Ils n’ont pas le caractère qu’on peut attendre d’eux. Le seul, et je suis très content de lui, c’est Lewis [Hamilton]. C’est un vrai personnage.”

Des propos en ligne directe avec ses attaques formulées ce week-end également, à l'encontre des pilotes allemands Nico Rosberg et Sebastian Vettel.

Il reconnaît cependant aux pilotes quelques circonstances atténuantes, tout en ne manquant pas d’égratigner les médias au passage.

“C’est difficile pour eux de s’exprimer comme toi tu le faisais,” dit-il à Jean Alesi. “Quoi que tu aies pensé, sans te soucier de qui tu pouvais fâcher. C’était bien, parce qu’au moins on savait ce que tu pensais. Je pense qu’on a commencé à reculer un peu avec Michael [Schumacher]. Parce qu’il ne voulait pas donner d’interviews, il préférait enregistrer quelque chose. Mais je ne lui reproche rien, parce que personne ne se soucie de poser les bonnes questions. C’est toujours les mêmes banalités, c’est fatigant à la fin. Il savait ce que les gens voulaient, alors il enregistrait ses réponses.”

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