Ecclestone critique "l'égo surdimensionné" des directeurs d'équipe

Peu favorable à l'actuel pouvoir le plus influent en Formule 1 - le Groupe Stratégique, Bernie Ecclestone va plus loin en expliquant pourquoi il est aujourd'hui impossible que les équipes trouvent des accords entre elles. Selon lui, les grandes comme les petites équipes sont coupables.

Aujourd'hui, le Groupe Stratégique réunit la FIA (via Jean Todt), la FOM (Bernie Ecclestone), les Directeurs des quatre grandes équipes (Mercedes, Ferrari, McLaren, Red Bull) ainsi que "le meilleur des autres" selon le classement du Championnat des Constructeurs précédent, cette année Williams.

"Jean Todt travaille très différemment de moi," explique Ecclestone à F1 Racing. "Il aime obtenir le consentement de tout le monde, il veut rendre tout le monde heureux. Nos deux fonctionnements ont déjà fait leurs preuves donc je ne m'en plains pas, même si j'ai affirmé que la F1 était devenue trop démocratique et que je ne suis pas favorable au maintien du Groupe Stratégique."

Certains appellent au secours mais devraient d'abord réviser leurs dépenses!

Bernie Ecclestone

Le Grand Argentier de la discipline estime qu'à l'heure où la F1 est en pleine réflexion sur son avenir, trop de voix se dispersent et trop d'intérêts supérieurs à la compétition entrent en jeu.

"Aujourd'hui, la F1 rencontre des difficultés et certaines personnes parlent trop, dans tous les sens et sans réfléchir. Je songe parfois à cette époque où je disposais d'une équipe de course et où Frank Williams est venu me voir pour me demander s'il pouvait m'emprunter un peu d'argent et un moteur. Nous nous empruntions des moteurs, des boîtes de vitesses, c'était un autre monde."

Certains patrons d'équipe sont-ils de doux rêveurs ?

"Cela arrivait tout le temps, mais aujourd'hui rien ne se passe de telle manière. Les coûts sont bien plus élevés d'une part, et d'autre part trop de personnes impliquées ont des ego surdimensionnés."

"Pas seulement dans les grandes équipes qui, en général, ne défendent que leurs propres intérêts et ceux de la marque qu'ils représentent. Mais dans les plus petites entités, certains rêvent par exemple d'avoir assez d'argent pour rivaliser avec les plus grands. Mais ont-ils vraiment besoin de posséder des motorhomes gigantesques comme cela… ?"

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Le Britannique enfonce le clou : selon lui, certaines équipes en difficultés financières devraient peut-être réviser leurs dépenses avant de l'appeler au secours.

"Des propriétaires d'écuries de F1 ne gèrent pas leur entreprise comme il le faudrait, et selon moi c'est avant tout une question d'ego. Vous ne pouvez pas dépenser plus que ce que vous avez, c'est pourtant simple, mais ce n'est pas ce qu'ils appliquent."

"Parmi eux, certains appellent au secours, mais ils pourraient commencer par trouver de l'argent dans leurs poches ; il y en a qui pourraient facilement le faire s'ils y réfléchissaient."