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Édito - Un nouveau départ pour la F1 ?

Pendant deux semaines, le petit monde de la Formule 1 a repris ses marques pour les essais hivernaux, à Barcelone. Un avant-goût d'une nouvelle ère tant évoquée ces dernières années.

Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB13

XPB Images

Car ces nouvelles F1 ont été le fruit de nombreuses discussions et l'objet de bien des débats. Cette nouvelle réglementation avait pour but de rendre les nouvelles monoplaces plus spectaculaires, cinq secondes plus rapides au tour qu'en 2015 ; de ce côté-là, l'objectif semble être atteint.

L'écart entre le meilleur temps des essais hivernaux 2017 et la pole position du Grand Prix d'Espagne 2015 est de six secondes, et lorsque l'on compare en caméra embarquée le 1'18"634 signé par Kimi Räikkönen en pneus supertendres vendredi dernier à la pole de Lewis Hamilton en 1'22"000 avec les gommes tendres l'an passé, le contraste est frappant. Les monoplaces sont clairement plus rapides et seront particulièrement spectaculaires sur des tracés comme Suzuka.

Au niveau du look, indéniablement, l'objectif est atteint. Certes, la perfection n'est certainement pas au rendez-vous, et la majorité des passionnés déploreront la présence des T-Wings et de nez disgracieux dont on avait espéré la disparition (heureusement, Mercedes et Toro Rosso sont là !). De plus, les ailerons de requin font débat, appréciés par certains, abhorrés par d'autres. Avec parfois même des désaccords au sein d'une même équipe, comme chez Red Bull, où Christian Horner veut faire disparaître les shark fins alors que Max Verstappen les aime !

En ce qui concerne les pneus plus larges, il est intéressant de lire ce qu'écrivait Damon Hill dans son autobiographie publiée en septembre dernier : "Max [Mosley, nouveau président de la FIA] n'a pas perdu de temps pour bousculer certaines règles techniques afin d'améliorer la F1 pour les spectateurs. En 1993, il a fait passer l'introduction de pneus arrière étroits afin non seulement de ralentir les voitures, mais aussi de les faire glisser davantage, dans le but de rendre les courses plus passionnantes à regarder."

Quelle coïncidence ! Il y a 24 ans, les pneus devenaient plus étroits pour favoriser le spectacle ; cette année, ils sont plus larges dans le même but. Faite de cycles, la Formule 1 n'est qu'un éternel recommencement, comme le montrent les changements de réglementation sur les ravitaillements en essence, les changements de pneus, etc. Mais les pneus plus larges de 2017 sont surtout là pour le look, puisqu'ils n'apportent qu'une demi-seconde au tour par rapport à l'an dernier.

Nico Hulkenberg, Renault Sport F1 Team RS17

Hiérarchie similaire mais incertaine

La saison 2017 sera-t-elle le théâtre d'une nouvelle hiérarchie après trois années de suprématie pour Mercedes ? Il semble que les flèches d'argent aient bien abordé le virage de la nouvelle réglementation, mais à l'heure actuelle, la seule certitude qu'ont les acteurs du paddock est que Mercedes, Ferrari et Red Bull seront à l'avant.

La Scuderia s'est illustrée avec un tour canon de Kimi Räikkönen en pneus supertendres, mais on ne peut s'empêcher d'espérer que Mercedes et Red Bull ont quelque peu caché leur jeu en Catalogne et seront au niveau de la SF70H pour ce qui deviendrait une lutte à six pour la victoire et le titre, entre trois champions du monde et un trio de jeunes loups affamés !

Tandis que Williams semble être au rendez-vous en étant la quatrième force du plateau, bien malin qui peut départager Toro Rosso, Renault, Force India et Haas selon ce qu'on a vu en essais. McLaren devrait surmonter ses maux à un moment ou à un autre, et Sauber n'est pas si loin derrière. De bon augure pour une saison où la majorité des records des circuits devraient en tout cas tomber, même si l'on espérera d'un autre côté que les dépassements ne se limiteront pas à l'actionnement du DRS.

Car la Formule 1 a besoin de courses passionnantes pour développer sa base de fans. La catégorie reine du sport automobile demeure un sport majeur, mais est de moins en moins connue parmi les non-initiés, en partie parce qu'elle est désormais diffusée sur des chaînes payantes dans de nombreux pays. L'ouverture de la F1 vers les réseaux sociaux, lancée par Liberty Media avec l'autorisation pour les pilotes et les équipes de filmer des vidéos au circuit, est un premier pas dans la bonne direction, mais le plus dur reste à faire.

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W08

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