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Enrique Bernoldi, le rookie oublié de la cuvée 2001

En 2001, Kimi Räikkönen, Juan Pablo Montoya et Fernando Alonso, ayant tous mis fin au règne de Michael Schumacher, ont fait leurs débuts en Formule 1. Le quatrième rookie de l'année, Enrique Bernoldi, n'a pas connu une carrière aussi heureuse.

Les rookies Kimi Raikkonen, Sauber, Juan Pablo Montoya, Williams, Fernando Alonso, Minardi, et Enrique Bernoldi, Arrows

Les rookies Kimi Raikkonen, Sauber, Juan Pablo Montoya, Williams, Fernando Alonso, Minardi, et Enrique Bernoldi, Arrows

Sutton Motorsport Images

Au coup d'envoi de la saison 2022 du Championnat du monde de Formule 1, Fernando Alonso sera le seul représentant de l'incroyable promotion 2001. Vingt ans plus tôt, le double Champion du monde était accompagné sur la grille de départ du Grand Prix d'Australie par Kimi Räikkönen, sacré en 2007, et Juan Pablo Montoya, qui a brièvement ébloui le paddock par son coup de volant et ses coups de sang avant de retourner aux États-Unis.

Mais ces mousquetaires n'étaient pas au nombre de trois. Un quatrième membre, très souvent oublié, faisait lui aussi ses débuts en catégorie reine en 2001. Et il est bien facile d'oublier l'existence d'Enrique Bernoldi, puisque l'un des premiers protégés de Red Bull n'a pas brillé au volant de sa modeste Arrows. En 28 Grands Prix, qui se sont étalés jusqu'en 2002, le Brésilien n'a inscrit aucun point. Pourtant, il n'a pas eu le temps de s'ennuyer en F1. Bernoldi a dû affronter le courroux de Ron Dennis, éviter une roue volante en Allemagne ou encore convaincre son directeur de lui donner une seconde chance.

À vrai dire, l'arrivée du pilote en Formule 1 était une surprise. Pedro de la Rosa semblait avoir fait tout le nécessaire pour conserver sa place chez Arrows tandis que Bernoldi achevait la saison 2000 de Formule 3000 à une anonyme 16e place. Mais il ne faut jamais se fier aux statistiques uniquement : une quatrième place à Imola a été perdue à cause d'une boîte de vitesses défectueuse et deux victoires à Barcelone (où il avait signé la pole position) et au Nürburgring ont été rayées de la carte en raison d'une crevaison et d'une casse de suspension, respectivement.

Avec ces points perdus, qui ont ruiné ses chances de titre et l'ont poussé à se concentrer davantage sur son rôle de pilote essayeur dans l'équipe de F1 Sauber, sponsorisée par Red Bull, Bernoldi aurait terminé à la troisième place du championnat devant les illustres Mark Webber et Fernando Alonso.

Si l'on remonte encore plus dans le temps, en 1998, Bernoldi aurait également pu remporter le titre en British F3 : "J'aurais dû gagner mais j'ai commis trop d'erreurs, je ne manquais pas de vitesse", a commenté le Brésilien sur cette campagne achevée à la deuxième place, derrière Mário Haberfeld. Malgré cela, Helmut Marko l'a pris sous son aile, ou plutôt dans le Red Bull Junior Team, en F3000. 

Une place chez Sauber lui était réservée, mais Bernoldi fut doublé sur la ligne par le Champion de Formule Renault britannique, un certain Kimi Räikkönen, qui n'avait disputé que 23 courses au volant d'une monoplace ! Bernoldi s'est donc rabattu sur Prost avant de finalement signer un contrat de titulaire avec Tom Walkinshaw, patron d'Arrows, pour remplacer le méritant De la Rosa.

"Je savais que j'allais avoir mauvaise presse", s'est rappelé l'un des quatre Brésiliens ayant couru en 2001 (Rubens Barrichello, Luciano Burti et Tarso Marques étant les trois autres). "Même Rubens a critiqué ce qui s'était passé dans mon équipe. Mais j'avais dit que la seule manière pour moi de répondre était sur la piste."

Cette réponse a néanmoins tardé à venir car, contrairement à ce qui avait été montré aux essais de pré-saison, son Arrows A22 était à peine plus rapide que les Minardi.

"En 2000, Arrows a connu une meilleure saison que Sauber et nous étions d'une certaine manière rapides lors des essais hivernaux, donc Marko et moi pensions que nous étions dans une meilleure équipe", a-t-il indiqué. "Quelque chose rendait la voiture plus rapide qu'elle ne pouvait l'être. Lorsque nous sommes arrivés à Melbourne, nous n'étions d'un coup plus aussi rapides !"

Arrows avait en fait mal anticipé l'issue de la nouvelle guerre des pneus mêlant Bridgestone et le revenant Michelin. Selon l'équipe, la dégradation allait augmenter et la stratégie à deux arrêts allait s'imposer, donc la taille du réservoir de l'A22 fut réduite pour parer à cette éventualité. "Nous roulions cinq dixièmes plus vite que les autres pendant les cinq premiers tours, puis nous revenions à notre position de départ", a expliqué Bernoldi, qui était dans l'obligation de s'arrêter plus tôt que ses adversaires.

Pour ne pas arranger la situation, déjà aggravée par la présence du V10 Asiatech (anciennement Peugeot) bien moins puissant que la référence BMW, les Arrows souffraient d'un manque d'appui aérodynamique rendant leur comportement très nerveux et d'un antipatinage "rudimentaire", qui était "tellement brutal qu'il déséquilibrait la voiture"

Rien n'était réuni pour mettre le rookie dans de bonnes conditions et parfaire son apprentissage. Mais Bernoldi est tout de même parvenu à devancer dix fois sur la grille de départ The Boss, Jos Verstappen, en 17 tentatives.

"Avec sa manière de piloter, Jos était très agressif et moi très doux", a raconté l'ancien coéquipier du Néerlandais. "J'arrivais à maîtriser une voiture très pointue sur un tour lancé, et je pense que c'est ce qui a fait la plus grande différence. J'arrivais à être plus rapide avec cette voiture."

Le pilote aurait même pu créer un petit exploit aux qualifications du Grand Prix de Belgique. Alors que la piste s'asséchait dans les dernières secondes du temps imparti, la plupart des pilotes ont enfilé les pneus slicks. Bernoldi voulait faire de même mais son équipe l'a renvoyé en piste avec les gommes intermédiaires. Malgré cela, le Brésilien était en route pour se hisser en quatrième ligne avant de tomber en panne d'essence dans le dernier virage ! 

"Certaines choses auraient pu être mieux faites, et cela aurait changé la saison, mais personne ne le sait", a-t-il poursuivi. "Un top 7 à Spa lors de ma première année aurait été salué, malheureusement cela ne s'est pas produit. J'étais satisfait des performances [en qualifications] mais en course, la fiabilité faisait défaut."

"Tout ce que je pouvais faire, c'était faire de mon mieux en qualifications, c'est ce que Red Bull a toujours demandé. Une fois que vous êtes pilote Red Bull et pilote Arrows, vous avez deux patrons – Tom comme propriétaire et Helmut Marko comme [représentant] de votre sponsor. À qui devez-vous vraiment des comptes ? C'était une situation difficile."

En effet, l'Arrows A22 n'a pas brillé par sa fiabilité. Après une erreur de débutant à Melbourne et une sortie de piste causée par la mousson en Malaisie, Bernoldi a connu six abandons liés à des problèmes mécaniques lors des huit courses suivantes. L'une de ses (rares) arrivées, et probablement la course de sa vie, s'est produite à Monaco.

Quelques instants avant le début du tour de formation, le poleman David Coulthard avait calé sur la grille. Contraint de s'élancer en dernière position, le dauphin de Michael Schumacher au championnat avait rapidement oublié Burti et Marques, abonnés au fond de grille, et dans le septième tour, il se préparait à croquer son troisième Brésilien de la journée. Mais il a fallu près de 40 tours pour que l'Écossais trouve enfin l'ouverture sur Bernoldi, lorsque le pilote Arrows a dû regagner les stands pour effectuer son unique arrêt.

Coulthard a pu sauver les meubles en ralliant l'arrivée en cinquième position mais le pilote McLaren avait laissé son rival Schumacher s'imposer et, humiliation suprême, lui prendre un tour lorsqu'il était encore coincé derrière Bernoldi. Cette affaire a créé un débat agité entre Ron Dennis et Tom Walkinshaw, chaque acteur du paddock allant de son petit commentaire, qu'il s'agisse de Michael Schumacher ("Enrique a parfaitement agi"), Jackie Stewart ("c'est un scandale"), ou encore Gerhard Berger ("le rôle de Bernoldi est de piloter, ils se battaient pour la même position").

"Je suis certain que ce n'est pas un moment glorieux", a affirmé Bernoldi, qui a fini cette course en neuvième position. "Mais certains de mes amis ont roulé en F1 et personne ne se souvient d'eux. Au moins, on se souvient de ma course à Monaco !"

Le dépassement tant attendu par les supporters de Coulthard aurait pu se produire très tôt dans la course, dès que le pilote McLaren est apparu dans les rétroviseurs de l'Arrows, car le vacarme du dix cylindres Mercedes dans le tunnel du Rocher était si intense que Bernoldi avait oublié de passer un rapport. "Je ne pouvais entendre que le moteur Mercedes derrière moi, il était tellement plus bruyant que le mien, il montait bien plus haut dans les tours", a-t-il révélé. Puis, une tentative audacieuse à Mirabeau a fini par convaincre le Brésilien de résister coûte que coûte. "[J'ai dû] rouler dans les dépôts de gomme et j'ai failli avoir un accident [en essayant de laisser une place à Coulthard]. Cela m'a mis en rogne. Je me suis dit : 'Maintenant, tu vas rester derrière jusqu'à ce que je m'arrête'."

"Cela faisait dix ans que je le voyais courir, je savais qu'il n'était pas le pilote le plus agressif", a commenté Bernoldi. "Senna m'aurait jeté à la mer si je ne l'avais pas laissé passer, David ne l'aurait pas fait. Je pilotais sans commettre d'erreurs. Les gens disent que je l'ai bloqué, mais c'était difficile parce que je conduisais une voiture qui n'avait pas d'appui, pas de direction assistée, pas de boîte automatique et je devais retenir le type le plus rapide en piste. Pour être honnête, je pense qu'il n'a pas été assez agressif. Peut-être que le public n'a pas apprécié, mais c'était bon pour moi, j'ai fait ce pour quoi j'étais payé."

Dennis et Norbert Haug, directeur de la compétition de Mercedes, faisaient partie de ceux qui n'avaient pas apprécié le pilotage de Bernoldi. Les deux hommes l'ont fait savoir en allant s'entretenir avec le pilote pour lui faire comprendre que ne pas laisser passer un prétendant au titre était "antisportif" et pouvait mener à "la fin de [sa] carrière dès demain" ! Comment l'intéressé a-t-il réagi ?

"J'ai dit : 'Je suis désolé mais j'étais devant votre voiture parce qu'elle n'a pas pu démarrer, ce n'était pas de ma faute'. Helmut Marko m'a dit de ne pas m'inquiéter de Ron et que 'si quelqu'un ici aime la course, il a aimé ce que tu as fait'. Au Canada, après la conférence de presse, Schumacher est venu me voir et m'a dit : 'Si tu te retrouves encore dans cette position, fais exactement la même chose parce que c'est ça, la course'."

Plus tard dans la saison, à Hockenheim, Bernoldi est passé tout près du drame lorsque l'une des roues de la Prost de Luciano Burti a atterri sur son ponton, à quelques centimètres de son casque. Mais les inquiétudes du Brésilien lors du drapeau rouge qui a suivi étaient uniquement portées sur les dégâts sur sa monoplace et si Arrows était capable de les réparer avant le second départ. Ce fut le cas, et Bernoldi a réalisé ce jour-là sa "meilleure course en F1" en terminant huitième juste devant Verstappen.

"Nous étions en train de nous entretuer", a-t-il lancé au sujet de sa relation difficile avec Verstappen. "J'ai été plus rapide que Jos pendant tout le week-end et, sur la grille, mon ingénieur m'a dit qu'il passait au niveau deux sur l'aileron arrière. J'étais au niveau trois, donc [Verstappen] voulait moins d'angle. J'ai regardé mon ingénieur et je lui ai dit : 'OK, allons au [niveau] un'. Il m'a dit que j'allais tuer mes pneus, et je lui ai répondu : 'Oui, mais au moins je le battrai en ligne droite, j'espère pouvoir gérer les pneus'. Après cette course, j'ai reçu une lettre d'Arrows me disant qu'ils n'allaient pas me prolonger. J'avais fait ma meilleure course mais je n'avais plus de travail..."

Bernoldi ne s'est pas laissé abattre par cette nouvelle, et à l'exception de Spa, le Brésilien ne s'est plus jamais qualifié derrière Verstappen, même lorsqu'il a fallu monter dans le mulet après l'explosion de son moteur Asiatech au début des qualifications du Grand Prix des États-Unis. "Cette saison, le mulet ne s'était jamais qualifié en tête, c'était une première [à Indianapolis]. J'ai fait ce que j'ai pu avec le matériel à disposition. En fin de saison nous manquions de puissance, nous manquions d'appui, nous manquions de tout."

Au final, les performances de Bernoldi et le soutien de Red Bull ont convaincu Arrows de le conserver pour la saison 2002. L'A23 propulsée par un bloc Cosworth était meilleure que sa devancière et à son volant, Heinz-Harald Frentzen a pu marquer des points en Espagne et à Monaco. Les problèmes de fiabilité n'avaient pas disparu toutefois, et Bernoldi a dû attendre la course en Principauté pour enfin voir la couleur du drapeau à damier, même si Felipe Massa l'avait heurté au premier virage.

Une arrivée dans les points était en jeu à Silverstone, dans des conditions humides, avant la casse d'un demi-arbre. Mais l'heure avait déjà sonné pour Arrows, en grande difficulté financière, et pour Bernoldi. Volontairement non-qualifiée en France, l'écurie a fait son ultime apparition en Allemagne où, cruellement, Bernoldi a de nouveau abandonné sur casse moteur. Sans équipe, il s'est ensuite retrouvé sans sponsor à la fin de l'année, son contrat passé avec Red Bull en 1999 ayant expiré. "C'était une situation terrible. Je ne pouvais pas récupérer mes casques, mes combinaisons, je ne pouvais pas récupérer mes salaires", a-t-il soufflé.

Interrogé sur les autres rookies de la saison 2001, Bernoldi a indiqué qu'il admirait Alonso et Räikkönen pour leur longévité "incroyable" et Montoya, "le meilleur des rookies", pour la pointe de vitesse lui ayant permis de remporter une course dès sa première saison, en Italie. Néanmoins, le Brésilien a éprouvé quelques regrets concernant ses débuts, qui auraient dû se faire chez Sauber.

"C'était un peu frustrant avec Kimi parce qu'il était au volant de la voiture que je devais piloter. Je n'ai pas eu la carrière que les trois autres gars ont eue. Peut-être que cela aurait été différent dans une autre voiture, peut-être pas. Qui sait ? Mais c'était comme participer à une fusillade avec un couteau ou une batte de baseball !"

"Nous avons fini plusieurs fois dans le top 10, à cette époque cela ne valait rien. Mon ingénieur a aimé que Coulthard soit derrière moi [à Monaco] mais après cela, il n'en avait plus rien à faire parce que nous ne marquions pas de points. Voilà la situation. C'était frustrant parce que seules quelques voitures pouvaient marquer régulièrement des points. Il fallait attendre une casse ou un coup de pouce du destin."

"Avec Instagram et Twitter, on voit énormément de commentaires de la part de gens qui ne comprennent rien. Ils disent 'il y a trois grands [rookies] et puis Bernoldi, Red Bull a payé pour lui'. Mais est-ce que tous les pilotes Red Bull sont des pilotes payants ? Il y a toujours une manière de voir les choses et, malheureusement, avec une mauvaise voiture en 2001 et 2002, je n'ai pas pu montrer pourquoi Marko et Dietrich Mateschitz [propriétaire de Red Bull, ndlr] m'avaient fait confiance."

Après la F1

Poussé vers la sortie en Formule 1, Bernoldi n'est pas parvenu à donner un second souffle à sa carrière, passant de championnats en championnats sans faire son trou. Résidant aujourd'hui en Californie, le quadragénaire a disputé sa dernière course en 2016 et a assuré qu'il fut "difficile d'être concentré à 100%" sur autre chose que de la F1.

"J'ai toujours voulu être un pilote de F1, pas un pilote de course. Je rêvais de F1, pas d'IndyCar ou du Mans. La course automobile m'a tout donné, mais je n'ai été intéressé que lorsque j'ai eu la chance d'aller en F1."

D'abord passé par les World Series by Nissan après la fermeture d'Arrows, Bernoldi a remporté quatre courses de 2003 à 2004 et s'est assuré les services du manager Didier Coton pour tenter de refaire une apparition en F1. BAR l'a engagé en tant que pilote essayeur, "un autre monde comparé avec ce que j'avais l'habitude de piloter, dans tous les sens du terme", mais avec Jenson Button, Takuma Sato et Anthony Davidson devant lui, le chemin vers un baquet de titulaire était tout simplement inexistant.

Une saison en Stock-car Brésil a précédé le grand saut en ChampCar, en 2008. Mais cette année a marqué l'absorption de ce championnat par l'IndyCar, et les équipes ayant dû faire la transition ont été grandement défavorisées.

"Je n'aimais pas les ovales, pour être tout à fait honnête", a expliqué Bernoldi, dont les meilleurs résultats aux États-Unis ont été une cinquième place à St. Petersburg et une quatrième place à Long Beach. "J'ai eu une rupture de suspension [à Sonoma] et je me suis fracturé la main, j'ai dû subir trois opérations. La situation s'est ensuite empirée."

Bernoldi a retrouvé en 2009 le chemin de la victoire en FIA GT, puis le Brésilien a rejoint la prestigieuse équipe Maserati Vitaphone lors de l'édition inaugurale du Championnat du monde GT1, l'année suivante. Toutefois, ses opportunités ont commencé à se rarifier en raison de son statut de pilote platinum. À ce moment-là, Bernoldi a "commencé à perdre de l'intérêt" et a préféré se concentrer sur l'affaire familiale dans l'immobilier et sur les entraînements de ses trois enfants.

"Quelque chose qui est vraiment routinier, c'est de se réveiller tous les dimanches à 6 heures du matin pour être sur la glace à s'entraîner [au hockey] de 7 à 10 heures", a-t-il dit. "Croyez-moi, c'est plus difficile que d'être pilote de F1 !"

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