Actualités

Les équipes ne sont pas contre un calendrier à 25 GP

Les équipes de Formule 1 sont globalement d'accord pour augmenter le nombre de courses par saison, à condition de faire quelques aménagements visant à ne pas trop contraindre le personnel.

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W10, devant Valtteri Bottas, Mercedes AMG W10, Charles Leclerc, Ferrari SF90, Sebastian Vettel, Ferrari SF90, Max Verstappen, Red Bull Racing RB15, et le reste du peloton au départ de la course

Photo de: Zak Mauger / Motorsport Images

Une saison de Formule 1 comporte actuellement 21 courses, réparties entre le mois de mars et début décembre. C'est le plus long calendrier que la F1 ait connu, mais cela pourrait être amené à changer dans les prochaines années, avec plusieurs circuits intéressés pour organiser une course, et des accords en cours de finalisation.

Liberty Media n'a jamais caché son envie de faire monter le nombre de Grands Prix à 25 par an, et les équipes ne sont pas contre cette idée, puisque cela générerait des revenus. Le directeur de Mercedes, Toto Wolff, pense qu'il faudra que la décision d'ajouter de nouvelles courses soit justifiée sur le plan du spectacle.

Lire aussi :

"L'équilibre que l'on doit trouver se situe entre la compréhension que la Formule 1 est un sport inspirant et glamour et qu'avoir moins peut parfois être positif", a déclaré Wolff. "Mais en tant qu'entreprise, nous voulons faire augmenter nos revenus et le déclencheur de revenus est évidemment l'organisation de plus de courses."

"Je pense que la FOM est assez claire sur le fait que si l'on ajoute des courses au calendrier, il faudra de la créativité pour expliquer l'objectif de cela, ou qu'il s'agisse de courses très attractives, visant de nouveaux marchés. Je pense que l'équilibre actuel et les discussions que nous avons sont justes."

Les dépenses des équipes au cœur des inquiétudes

Cyril Abiteboul, directeur de Renault, s'inquiète surtout de la capacité de la F1 à se faire une place dans l'espace médiatique si elle propose autant de courses : "Je pense qu'il faut garder cet équilibre entre quantité et qualité, qu'il s'agisse de quelque chose de spécial mais qui puisse aussi exister dans ce monde plein de contenus et de propositions en termes de sport. Nous devons nous assurer que nous sommes différents dans cet espace, et que les médias se concentrent sur la Formule 1."

"Dans le modèle économique actuel, la seule manière de faire augmenter les revenus est d'ajouter des courses, ou de les laisser au moins au même nombre, donc si nous pensons vraiment qu'il faut un changement dans le futur, il faudra changer notre modèle économique, afin que nous n'ayons pas besoin de continuer à faire augmenter les revenus, et cela signifie réduire les coûts, réduire la nécessité de dépenser pour être compétitifs."

L'autre cheval de bataille de Renault est une nouvelle fois la limitation des dépenses : "C'est peut-être une des choses positives de ces budgets plafonnés. Peut-être pas pour le prochain cycle, mais pour l'actuel, avoir la possibilité de réduire ces coûts afin de pouvoir penser de manière plus stratégique, plutôt que d'être esclave de ces revenus."

Claire Williams met en garde ses rivaux sur le fait qu'un tel calendrier pourrait être compliqué à suivre pour les équipes. Il faudrait tout d'abord réussir à faire accepter aux employés de partir encore plus longtemps de chez eux, ou avoir les moyens d'engager du personnel supplémentaire pour soulager celui qui est déjà en place.

"Je suis d'accord avec ce que Toto et Cyril ont dit au sujet de l'équilibre à trouver, et de la volonté de réduire le nombre pour ce côté inspirant de la Formule 1" déclare Claire Williams. "Si l'on ajoute des courses et si l'on n'a pas cet équilibre, et qu'on n'en tire pas les revenus nécessaires, la pression que cela mettra sur notre équipe... nos gars vont déjà à l'autre bout du monde 21 fois par an, sans compter les essais. C'est beaucoup pour attendre des gens qu'ils soient loin de chez eux."

"C'est bien si vous être une équipe qui peut se permettre d'avoir une équipe de soutien, ou une structure de soutien dans laquelle vous pouvez prendre et remettre du personnel, ou encore si vous avez une deuxième équipe de course que vous envoyez autour du monde. Mais pour les équipes indépendantes, c'est bien plus difficile et ça met trop de pression sur le système. Ce n'est pas sur le plan du personnel, mais sur le nombre de pièces additionnelles qu'il faudra fabriquer, etc. Il y a un ensemble de considérations autour de cela."

Lire aussi :

Une limite déjà atteinte selon Horner

Pour Christian Horner, directeur de Red Bull, c'est surtout sur le plan humain qu'un tel calendrier poserait des problèmes. Selon lui, le chiffre actuel est déjà presque trop important : "Je pense qu'il faut se rappeler qu'un week-end de Grand Prix, pas pour nous, mais pour les gens dans les garages, est un événement long d'une semaine car beaucoup d'autres fonctions sont impliquées dans le fait de se rendre sur un Grand Prix."

"En avoir 21 est déjà exigeant. J'ai l'impression que nous sommes déjà à une limite. On doit ensuite revoir la construction d'un week-end de Grand Prix. Avons-nous besoin de faire autant d'essais que nous le faisons ? Il faut voir la durée de la saison. Tous ces facteurs et leur impact sur les coûts et les budgets plafonnés, et il faut se demander si ça fera un meilleur spectacle."

"Un livre peut avoir de nombreux chapitres et nous voulons nous assurer que ces chapitres soient aussi divertissants que possibles et mènent crescendo vers quelque chose. Ce qu'on ne veut pas, c'est atteindre une saturation. Je pense qu'il faut trouver l'équilibre sur le bon chiffre et sur la bonne construction d'un week-end."

Pour Racing Point, qu'il dirige depuis l'an dernier, Otmar Szafnauer voit cela sur un plan davantage logistique et structurel, puisque l'équipe est en plein développement. Il rappelle que le cahier des charges actuel a été établi avec 21 courses au calendrier, et craint qu'en augmenter la durée puisse mener à d'autres problèmes.

"Nous grandissons et nous recrutons actuellement, mais nous devons être prudents sur le fait que notre nouvelle usine, qui est en prévision, ainsi que nos recrutements et d'autres choses qui sont en train de changer, n'affectent pas nos performances en fin de saison. C'est un équilibre difficile à trouver mais nous en sommes conscients et nous travaillons pour nous assurer que ce soit le bon" conclut-il.

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Ferrari estime possible de corriger rapidement ses faiblesses
Article suivant Comment Zandvoort veut améliorer le spectacle sur la piste

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France