Ocon s'est trop concentré sur son pilotage, pas assez sur la Renault
Esteban Ocon fait son autocritique à l'issue de sa troisième saison complète en Formule 1, qu'il a disputée avec Renault.

Le retour d'Esteban Ocon en Formule 1 après une année en tant que pilote de réserve Mercedes peut être considéré comme une déception. Le Français a dû attendre le tout dernier Grand Prix de la campagne 2020 pour battre Daniel Ricciardo sur le sec en qualifications et n'a marqué que 62 points face aux 119 unités engrangées par son coéquipier, certes handicapé par quatre abandons – seuls trois pilotes en ont connu davantage. Forcément, la comparaison est douloureuse.
Lire aussi :
Ocon a néanmoins réalisé une progression intéressante au fil de la saison. Sur les huit premiers Grands Prix, il accusait 0"312 de retard sur Ricciardo, en moyenne, sur le sec ; sur les neuf derniers, ce déficit a chuté à 0"099. Et, bien sûr, il a signé une superbe deuxième place au Grand Prix de Sakhir. Ces résultats, selon lui, étaient le fruit d'une nouvelle approche.
"Nous expérimentions de plus en plus de mon côté par rapport au début de l'année", analyse Ocon. "Au début, j'essayais de m'occuper de mon pilotage, de tout ce que je faisais en piste. Malheureusement, en Formule 1, on gagne plus de temps [au tour] en travaillant étroitement avec ses ingénieurs et en travaillant plus sur la voiture car, au final, ça donne la confiance. Le pilotage, ça vient avec."

"Finalement, je pense que nous avons fait ça bien mieux en fin d'année, et j'étais plus content de la voiture. Je n'ai jamais été aussi content de la voiture cette saison qu'au Grand Prix de Bahreïn. C'est là que la voiture avait l'air très forte. Je pense que nous touchions quelque chose du doigt, et c'était vraiment la bonne manière de faire et la bonne progression."
Ocon a notamment été pris de court par la différence marquée entre la Renault R.S.20 et les autres F1 qu'il a précédemment pilotées. "Globalement, la voiture ne fonctionne pas de la même manière que la Mercedes que j'ai pilotée en essais ou que la Force India. Elles ne sont pas pareilles et n'ont pas les mêmes caractéristiques. On ne prend pas le virage pareil, c'est un peu différent. L'approche et la manière de régler la voiture ne sont pas pareilles."
"J'ai donc dû réapprendre des choses que je pensais déjà savoir. Je croyais que j'allais revenir et faire les choses de la même façon que chez Force India, que la voiture soit adaptée à moi, mais ce n'est pas le cas. Toutes les voitures sont différentes. Voilà, c'est quelque chose que j'ai appris : il faut trouver la meilleure manière de la régler pour aller plus vite. Clairement, c'est quelque chose que nous avons de mieux en mieux compris au fil de l'année", conclut le Normand.
Propos recueillis par Luke Smith

Article précédent
La décision de 2007 à l'origine de l'empire Mercedes
Article suivant
Contrat Hamilton : Mercedes n'a "jamais joué la carte Russell"

À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Pilotes | Esteban Ocon |
Équipes | Renault F1 Team |
Auteur | Benjamin Vinel |
Ocon s'est trop concentré sur son pilotage, pas assez sur la Renault
Le plus vu en ce moment
Le crash Russell / Bottas sous tous les angles
Retour sur le GP d'Émilie-Romagne
Imola, un test "brutal" pour les pilotes ayant changé d'écurie
Cet hiver a vu de nombreux pilotes changer d'écurie. Avec un deuxième Grand Prix organisé sur le circuit piégeur d'Imola, ces pilotes sont revenus sur leur courbe d'apprentissage et le temps nécessaire pour s'adapter à leurs nouvelles montures.
La force de Mercedes avec ses pneus est-elle sa plus grande faiblesse ?
Mercedes a quitté Imola en conservant la tête des deux classements généraux mais ne se fait aucune illusion sur la menace que représente Red Bull.
Les notes du Grand Prix d'Émilie-Romagne 2021
Après le Grand Prix d'Émilie-Romagne, deuxième manche de la saison 2021, nous avons attribué les notes suivantes aux pilotes.
À Imola, gros point d'interrogation sur la hiérarchie
Mercedes a pris l'ascendant sur Red Bull lors des essais libres à Imola vendredi, mais les performances restent très serrées. L'écurie Championne du monde ne prend rien pour acquis, et les données difficilement lisibles confirment que cette méfiance est légitime.
Ferrari progresse, mais il en faudra plus pour Leclerc
La Scuderia Ferrari a débarqué à Imola après une bonne performance lors de la manche d’ouverture à Bahreïn. Mais pour Charles Leclerc, il reste encore du travail pour que Ferrari retrouve la place qu'elle mérite.
Quels enjeux majeurs pour le GP d'Émilie-Romagne ?
En Formule 1, trois semaines d’attente entre deux courses paraissent être une éternité. Avec un calendrier 2021 déjà modifié, les équipes se rendent à Imola pour reprendre la compétition après une manche d’ouverture exaltante à Bahreïn. Voici les différents enjeux et scénarios attendus pour ce Grand Prix d’Émilie-Romagne.
Pourquoi la nouvelle structure de Williams épouse la tendance
Williams a résisté à la marée pendant de nombreuses années mais l'ère du propriétaire-exploitant est révolue depuis longtemps.
Le fond plat en Z est-il l'idéal en 2021 ?
Les équipes de Formule 1 semblent divisées concernant la meilleure solution pour les nouvelles règles sur le fond plat. Une fois de plus, deux tendances radicalement opposées apparaissent. Désormais, une question se pose : le tableau dressé lors du premier Grand Prix permet-il déjà d'indiquer qui est sur la bonne voie et qui ne l'est pas ?