Les évolutions Williams qui pourraient inverser la tendance

La Williams FW43B s'est avant tout jusqu'ici faite remarquer par sa livrée, sorte d'interprétation à la Salvador Dali du look des Sauber au début des années 2000 ou de livrée générée de façon un peu hasardeuse pour les fameux Season Pass du jeu F1 2020. Une manière, peut-être, d'essayer de masquer l'absence criante de sponsors sur la monoplace, si l'on retire ceux liés à la famille Latifi.

En dehors de son look, dont nous laissons chacun être juge, les images fournies par Williams lors de sa présentation permettent d'apercevoir des nouveautés qui méritent d'être étudiées, l'équipe ayant cherché à affiner la FW43 pour permettre à George Russell et Nicholas Latifi d'inscrire des points.

La FW43B dispose d'un nouvel aileron avant, qui semble avoir connu beaucoup de travail pendant l'intersaison. L'année dernière, Williams a passé une grande partie de la saison avec un développement de l'une des dernières spécifications de l'aileron 2019, où les flaps supérieurs avaient été redessinés pour que les extrémités soient fendues. Cela a disparu, les extrémités ayant été tirées vers le bas, se situant derrière un plan principal reprofilé qui est bien plus courbé qu'auparavant. L'aileron s'élève à partir du point de montage central, créant une configuration en forme de cuillère pour l'ensemble des flaps.

 

Ces changements devraient permettre aux aérodynamiciens de concentrer le flux d'air vers l'extérieur, car il est souvent nécessaire d'écarter l'air des roues avant qui créent une masse de turbulences difficile à démêler. Il semble que Williams se soit beaucoup attardé sur cette zone, d'autant plus que l'écurie a choisi de conserver la même structure de nez que l'an passé.

Avec les modifications apportées au fond plat et au diffuseur en 2021, une tendance dominante semble être de se concentrer sur la moitié avant de la voiture, afin de neutraliser l'impact sur le flux d'air plus tôt, de sorte que la réduction des dispositifs disponibles dans la moitié arrière puisse être utilisée pour gérer simplement les changements. Au niveau des déflecteurs, Williams semble avoir remanié les pièces principales vers l'arrière, quelque chose que Mercedes a fait en 2020, pour assurer que le fond plat soit mieux protégé des turbulences produites par l'avant de la voiture.

Le long du bord supérieur, la partie où les bargeboards se fixent sur la monocoque est surélevée, et les fentes redessinées le long du bord supérieur devraient jouer de façon plus harmonieuse avec l'air dirigé vers le bas par le triangle de suspension supérieur. Ces ailettes à fentes sont plus larges que celles de la FW43, et sont inclinées plus agressivement vers l'extérieur pour diriger le flux d'air selon une courbe plus prononcée.

Le boomerang, monté à l'avant de cet ensemble de déflecteurs, se raccorde également au sixième élément monté sur le ponton au lieu du septième, ce qui permet ainsi de disposer d'un septième élément plus fin devant. Williams a jusqu'à présent conservé la collection d'éléments verticaux à cet endroit, les trois premiers passant sous les trois derniers, reproduisant ainsi le style adopté par les autres équipes. Ces derniers éléments font partie d'une nouvelle disposition d'aubes directrices qui s'enroulent maintenant autour du haut du ponton, plutôt que d'être divisées en deux parties différentes.

Williams a conservé les pontons "à rampes" utilisés la saison dernière, ce qui garantit un chemin dégagé pour le flux d'air passant sur le dessus et descendant vers le fond plat. Il est difficile de dire, en se basant sur la couche brillante, si les contours du capot moteur sont les mêmes que l'année dernière, car la peinture mate de la FW43 masquait une partie du volume, mais Williams a eu tendance, ces dernières années, à utiliser un peu plus les parties supérieures de la voiture pour y installer les composantes pour le refroidissement afin de réduire la taille nécessaire au niveau des pontons.

 

La plaque d'extrémité de l'aileron arrière présente une petite innovation, bien qu'elle soit en grande partie dans la même configuration que celle utilisée l'année dernière. En réduisant la largeur de la plaque d'extrémité, il est possible de l'équiper de petits générateurs de vortex pour diriger le flux d'air vers le haut, comme le montrent les trois ailettes situées à l'arrière. Une quatrième a été ajoutée à l'avant, peut-être pour aider à soulever les tourbillons générés sur le bord supérieur. Depuis que les fentes en forme de branchies qui se trouvaient habituellement dans cette partie de l'aileron ont été interdites en 2019, il y a eu peu d'adaptations ici jusqu'à présent – il est donc bon de voir Williams trouver quelque chose que les autres équipes n'ont pas trouvé.

Concernant le fond plat, il est très difficile de distinguer les nouveaux dispositifs sur la voiture, d'autant plus que les images haute résolution sont protégées par des filtres qui en font juste assez pour masquer de manière élégante les nouvelles pièces. On a l'impression qu'il y a une ou deux ailettes dans le coin arrière, mais il est très difficile de distinguer les angles ou la composition. Nos tentatives pour le découvrir ont été bloquées par l'éclairage, le grain ou un mélange des deux...

Williams ne prétend pas que la FW43B est une toute nouvelle machine – en associant admirablement le label B au nom de son châssis – mais cela tempère aussi les attentes d'un retournement de situation soudain. La FW43 de l'année dernière était bien supérieure à la FW42, mais ironiquement, elle n'a pas inscrit de points, alors que la machine aux couleurs de ROKiT avait réussi à en marquer un, mais les fréquentes apparitions de Russell en Q2 ont mis en évidence une base bien supérieure.

Avec Haas qui déclare ouvertement ne pas avoir pris la peine de dépenser ses jetons de développement pour 2021, Williams a une chance de rouvrir son compteur cette année. Mais c'est sur 2022, une fois de plus, que l'accent sera mis : Williams aura accès aux boîtes de vitesses Mercedes et à d'autres pièces associées, ce qui lui permettra de libérer des ressources à consacrer à l'exploitation de ses heures de soufflerie et de simulation supplémentaires. Grâce à ces outils, l'équipe devrait être en mesure de maîtriser la nouvelle réglementation en matière aérodynamique, ce qui devrait récompenser la confiance que Dorilton Capital a placée dans l'équipe l'année dernière.

Dans l'ensemble, il semble que Williams ait fait des progrès avec sa FW43B ; même si les retombées seront finalement limitées, il y a de bonnes chances que l'équipe puisse commencer à remonter dans la hiérarchie. Elle a connu des hauts et des bas au cours de la dernière décennie, et personne ne lui reprocherait de revenir encore une fois au premier plan – et d'y rester.