Exclusif - Le nouveau défi de Zak Brown chez McLaren F1

Dans une interview accordée à Charles Bradley (Motorsport.com) et Anthony Rowlinson (Autosport), Zak Brown, nouveau directeur exécutif de McLaren, dévoile sa vision pour l'avenir de ce constructeur légendaire.

Zak Brown, directeur exécutif McLaren Technology Group

Zak Brown, directeur exécutif McLaren Technology Group

McLaren

Zak Brown
Zak Brown
Zak Brown
Bernie Ecclestone et Zak Brown, Just Marketing International
Zak Brown
Zak Brown dans une McLaren de 2001
Zak Brown, Président non-exécutif, Motorsport.com
Zak Brown, Président non-exécutif, Motorsport.com
Zak Brown
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Zak Brown
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Jenson Button, McLaren MP4-31
Jenson Button, McLaren MP4-31
Valtteri Bottas, Williams FW38 et Fernando Alonso, McLaren MP4-31
Ayrton Senna, McLaren MP4/8 Ford, fête sa victoire

Q. Vous rejoignez McLaren. Quel est votre sentiment ?

Cela fait un moment que je n'avais pas été aussi heureux ! Je me sens comme un enfant. C'est comme si Noël était arrivé plus tôt que prévu : c'est une sensation absolument fantastique. C'est génial de me promener dans l'usine et de l'observer avec un regard différent.

C'est une opportunité de comprendre ce qu'était mon équipe de rêve quand j'étais petit. Pour moi, McLaren, c'est l'ère Senna, puis l'ère Mika Häkkinen. Cette équipe a toujours été ma favorite en F1. Il y a beaucoup de gens ici avec qui j'ai fait affaire ces dix dernières années. Je suis vraiment ravi d'avoir l'opportunité d'aider à ouvrir la voie pour ce que j'estime être la meilleure équipe en Formule 1.

C'est un très bon moment pour rejoindre McLaren. Ils sont clairement sur une pente ascendante. Je suis enthousiasmé par mon rôle dans les domaines de contribution qui m'ont été demandés. J'ai une très bonne relation avec tous les actionnaires.

Au-delà de la F1, je suis très content de ce que fait McLaren dans le domaine de l'automobile. Même si cela ne relève pas de ma responsabilité, les deux vont de pair du point de vue de la marque.

Q. Que pensez-vous du départ de Ron Dennis ?

Je suis très proche de Ron. J'ai une très grande admiration pour ce qu'il a construit avec toute son équipe. Il est actuellement actionnaire et notre PDG. Je lui ai parlé récemment, et en tant qu'actionnaire, il aura un grand intérêt personnel dans notre succès. Quelle apparence cela revêt, je ne sais pas.

Q. McLaren sera-t-il impliqué dans d'autres formes de sport automobile ?

J'ai déjà travaillé avec McLaren pour obtenir l'accord de fourniture de l'électronique NASCAR avec Ron. Puis il y a le projet GT, et peut-être Le Mans un jour.

Q. Quelle sera votre priorité ? L'efficacité financière ? La performance en piste ? La recherche d'un sponsor titre ?

Tout cela, je pense. C'est à Éric [Boullier, directeur sportif] et Jost [Capito, PDG de McLaren Racing], dans leurs équipes respectives, qu'il revient de rendre la voiture vraiment rapide. Nous devons aussi y contribuer en améliorant le domaine économique. Il y a beaucoup d'espace sur la McLaren qu'il faut remplir avec des marques de luxe.

Un sponsor titre peut vous propulser vers le haut. Mais je ne pense pas que ce soit une priorité par rapport aux autres. Nous avons besoin de partenaires, et en fin de compte, un partenaire titre est un partenaire crucial.

Q. Une échéance a-t-elle été fixée pour les progrès à venir ?

Je n'ai pas encore commencé ! J'ai beaucoup à apprendre, mais comme dans tout business, il faut montrer des progrès dès que possible. Il y en a eu de bons lors des 24 derniers mois. Mais je n'en sais pas encore suffisamment pour commencer à prédire les positions sur la grille. Il faut que je mène McLaren à la victoire plus tôt que tard.

Q. Allez-vous apporter une nouvelle culture à l'équipe ?

J'adore la culture de la victoire que représente McLaren. Mais certainement, quand je me serai installé et que je travaillerai étroitement avec tout le monde, il y aura des façons de travailler qui seront peut-être différentes. Cela changera l'apparence de l'écurie et de la marque.

Q. Connaissez-vous bien Éric Boullier et Jost Capito ?

J'ai fait connaissance avec Éric quand il était à la tête de Lotus et que nous avions le sponsoring d'Unilever avec eux. Je le connaissais avant, mais c'est la première fois que j'ai vraiment pu le voir travailler. Compte tenu des défis rencontrés par Lotus, de ce qu'il en a fait, et d'un Kimi dont beaucoup pensaient qu'il était en fin de carrière, qu'il ait retourné la situation et obtenu la troisième place du championnat... La voiture était excellente, ils avaient une grande équipe et une grande culture, ce qui a permis à Kimi de retrouver la victoire. Ils étaient clairement plus performants que leurs moyens ne leur permettaient de l'être, et Éric était le leader de l'équipe. Cela m'a toujours impressionné.

Puis, si l'on regarde McLaren, depuis qu'il a rejoint l'équipe, elle progresse. Tout ce que j'ai vu, en mettant de côté notre amitié, montre qu'il a obtenu les résultats, et on dirait que nous allons dans la bonne direction. Éric m'enthousiasme.

Jost, je le connais depuis plus de dix ans ; en fait, il était mon client chez Ford. Il a gagné dans tout ce que je l'ai vu faire, je m'entends très bien avec lui et il est passionné par cette marque. Je le trouve très talentueux, donc je pense que nous avons une grande partie des ressources nécessaires, de ce que je vois. Maintenant, il s'agit de progresser et d'être unis en tant qu'équipe.

Q. Voyez-vous des choses à changer immédiatement ?

Non, je n'en suis pas encore assez proche. Bien sûr, j'ai mon opinion, mais il est important que je m'acclimate, que j'en sache davantage et que je ne pense pas savoir mieux que tout le monde avec des informations limitées. Mais nous avons clairement besoin d'un partenaire titre, donc il nous faut devenir une option plus attractive pour les partenaires commerciaux, et aller de l'avant, car il y a clairement une raison pour laquelle nous ne gagnons pas autant que nous le devrions. Cela doit être résolu, mais je ne sais pas encore comment.

Q. L'équipe a-t-elle besoin de gagner en humilité quant à ses exigences avec de potentiels partenaires, étant donné les performances récentes ?

Je pense qu'en F1, nous avons tous besoin de faire évoluer la façon dont nous réfléchissons aux partenariats, d'une façon innovante, et j'aimerais voir McLaren ouvrir la voie. Le comportement des sponsors est plus sophistiqué que jamais, ils se basent davantage sur les résultats. Nous devons être une équipe qui adapte son comportement sur le marché avec des partenaires corporate.

McLaren a ouvert la voie et créé ce à quoi ressemble la F1 moderne. Et j'aimerais que nous le faisions en piste et en dehors.

Q. Quel impact va avoir votre emploi chez McLaren sur votre rôle de président non exécutif chez Motorsport.com ?

J'occupe quelques rôles, par exemple chez Motorsport.com, chez Cosworth et au sein de mon écurie [United Autosports], et je vais les conserver. Je passe mon temps sur l'aspect commercial de Motorsport.com, et pas du côté éditorial. Comprendre comment créer de meilleurs produits et construire des organisations n'a rien à voir avec la politique éditoriale, donc je ne vois aucun conflit. Ce n'est un conflit que si on en crée un, et je n'ai pas l'intention de le faire.

Q. Avez-vous hâte de travailler avec de grands talents comme Fernando Alonso, Stoffel Vandoorne et Jenson Button ?

Je suis ravi ! Je pense que nous avons trois pilotes incroyables, dont deux champions du monde. C'est génial, non ? Je ne connais pas bien Fernando, j'ai hâte de faire connaissance avec lui ; je suis un grand admirateur de ce qu'il a accompli, c'est un pilote incroyable. Je dirais que personne n'est meilleur que lui. Je pense que la plupart des gens seront d'accord avec moi.

Stoffel est un incroyable jeune talent, et j'ai trouvé son unique Grand Prix extrêmement impressionnant, compte tenu des conditions dans lesquelles il l'a disputé. Je ne le connais pas bien non plus, c'est donc une autre personne avec qui je dois faire connaissance. En revanche, je connais et j'ai travaillé avec Jenson, qui fait partie de mes favoris.

La combinaison de ces trois pilotes fait de notre line-up de pilotes le plus puissant de tous.

Q. Piloter des McLaren ne vous est pas étranger, compte tenu de votre collection de voitures historiques et vos exploits en GT ?

J'adore la marque McLaren, je conduis les voitures de route et je pilote les voitures de course ; mon équipe GT a remporté des courses avec des McLaren, donc j'ai toujours été un homme McLaren.

Q. Vous avez laissé entendre que McLaren avait un avenir au Mans. Est-ce à l'horizon pour vous ?

Il serait très prématuré de parler de rejoindre d'autres formes de sport automobile, car la F1 est notre priorité n°1, n°2 et n°3. Mais nous courons en GT, et nous faisons l'électronique en IndyCar et en NASCAR. En dehors de la F1, Le Mans ferait-il partie des projets à envisager ? Absolument : McLaren a remporté Le Mans par le passé.

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