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Ferrari craint des décisions basées "sur les émotions"

Ferrari soutient la dynamique du moment et la forme d'union sacrée qui s'est forgée entre les écuries pour affronter la crise du coronavirus, mais l'écurie italienne met en garde contre des décisions qui pourraient être précipitées et manquer de rationalité.

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W10, le poleman Charles Leclerc, Ferrari SF90, et Max Verstappen, Red Bull Racing RB15 se rendant au Parc Fermé

Photo de: Steven Tee / Motorsport Images

Embarquée dans la crise mondiale que provoque la pandémie due au nouveau coronavirus et n'épargne aucun secteur, la Formule 1 travaille sur les décisions cruciales qui permettront de lui assurer un avenir serein. Faute de compétition et tandis que les usines sont à l'arrêt, les acteurs multiplient les discussions pour réagir à la fois sur le court et le long terme. Rapidement, et c'est une rareté qui a été soulignée, les écuries ont décidé à l'unanimité de reporter la future réglementation de 2021 à 2022. Depuis, d'autres mesures sont à l'étude mais créent davantage de dissensions.

Si chacun répète que tout le monde est dans le même bateau et que tout doit être mis en œuvre pour éviter de laisser des écuries sur le bord de la route, il convient aussi de composer avec les situations différentes des uns et des autres. C'est ce qu'a rappelé Mattia Binotto au nom de Ferrari, alors que le sujet du plafonnement budgétaire a été longuement débattu lundi dernier. Il existe une volonté commune d'abaisser ce plafond, initialement fixé à 175 millions de dollars par an, mais l'ampleur de cette réduction divise davantage. Les écuries de pointe ont ainsi émis des réserves, rappelant qu'elles dédiaient notamment une partie de leurs ressources à la conception et à la fabrication de pièces ensuite vendues à des équipes clientes.

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Le directeur de Ferrari, à l'instar de ses homologues ces derniers jours, reconnaît que la crainte de voir des écuries mettre la clé sous la porte est "assurément une préoccupation", rappelant que l'inquiétude du moment se situe "à une échelle plus large et internationale". "D'une manière ou d'une autre, cela affectera la F1", développe-t-il au micro de Sky Sports. "Nous sommes pleinement conscients des difficultés de certaines équipes. Nous sommes pleinement conscients que nous devons nous pencher sur les coûts pour l'avenir de la F1 et les réduire, ce qui est le premier facteur pour la survie de chaque équipe."

Si Ferrari dit avoir accepté des décisions cruciales comme le report de la réglementation à l'encontre de ses propres intérêts, son directeur met en garde contre un vent de panique qui emporterait avec lui tout esprit de rationalité. Sur la question du plafonnement budgétaire, il estime ainsi que l'occasion est donnée de se rendre compte "que finalement, la réponse n'est pas un plafond unique et semblable pour toutes les équipes".

"Nous discutons actuellement avec la F1, la FIA et toutes les écuries d'une réduction du plafond budgétaire, mais nous ne devons pas oublier en faisant cet exercice que nous avons des structures différentes, des atouts différents", insiste-t-il. "Il y a des équipes qui sont des constructeurs, comme Ferrari et d'autres top teams, où nous concevons, développons, homologuons et produisons chaque pièce de nos voitures. D'autres équipes sont des clients, qui achètent des pièces, qui n'ont donc pas la même structure évidemment, car elles ne conçoivent ou ne développent pas tous ces composants."

"Comme je l'ai dit, le plus important c'est que nous avons eu une réunion [lundi] avec toutes les équipes, la FIA, la F1, et je pense qu'elle était constructive et positive. Il y a encore, je dirais, besoin d'analyser pour prendre les bonnes décisions. Nous devrions vraiment éviter d'être émotifs pour le moment. Nous savons que nous ferons face à des situations difficiles, mais nous devons aussi maintenir ce qui est en quelque sorte l'ADN et l'essence de la F1, qui est une compétition. Il est important d'étudier clairement tous les détails et de prendre une décision rationnelle, basée sur toutes les considérations et non sur les émotions."

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