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Ferrari menace : Il serait "terriblement dommage" d'utiliser le veto

Ferrari menace d'utiliser son veto sur les règles 2021 si elles ne conviennent pas à l'équipe, qui invoque cependant plutôt l'ADN de la Formule 1 et l'intérêt commun du plateau pour justifier sa position.

Les mécaniciens Ferrari avec la voiture de Sebastian Vettel, Ferrari SF90

Les mécaniciens Ferrari avec la voiture de Sebastian Vettel, Ferrari SF90

Andy Hone / Motorsport Images

"Dès que je me retrouve dehors, ils me remettent dedans !" Cette fameuse justification du Parrain dans le troisième opus de la trilogie de Scorsese n'est pas sans rappeler la sortie de Mattia Binotto sur le Grand Prix de Russie, le directeur de la Scuderia s'étant senti "contraint" de menacer d'utiliser le droit de veto de Ferrari sur le règlement 2021 si Liberty Media et la FIA ne mettaient pas sur la table une offre raisonnable pour l'équipe la plus prestigieuse du championnat !

Binotto a ainsi annoncé dans un entretien à Motorsport.com qu'il serait "terriblement dommage" que Ferrari se sente obligé d'exercer son droit de veto, vestige de la méthode de gestion de la F1 par Bernie Ecclestone, pour s'opposer à la mise en place de règles commerciales équitables (ou au désavantage de Ferrari, selon les points de vue).

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Les propositions faites par les instances dirigeantes de la F1 comprennent des budgets limités et une utilisation de ressources contrôlée, notamment sur les moyens humains et techniques déployés, tout en envisageant une redistribution des revenus plus égale entre toutes les équipes et réduisant la position injuste selon beaucoup dans laquelle se trouve Ferrari, qui touche des revenus uniques et exceptionnels de la part de la FOM en raison de son statut jugé spécial.

Des désaccords et des tentatives de compromis sur de nombreux sujets également techniques et sportifs ont amené les responsables d'équipes à avoir le sentiment d'enchaîner les réunions, comme l'a fait savoir avec ironie Christian Horner. Ferrari dispose de la possibilité unique parmi les acteurs de la F1 de placer un veto sur toute mesure que l'équipe jugerait contraire aux meilleurs intérêts du championnat. Et pour Ferrari, l'intérêt du championnat est bien souvent que sa propre équipe retrouve les sommets !

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"Premièrement, nous avons le droit de veto et il serait terriblement regrettable de l'utiliser", menace Binotto, laissant chacun lire ce qu'il souhaite entre les lignes. "Le plus important est d'être constructifs. Nous avons encore un mois pour prendre à bras le corps les aspects fondamentaux, jusque fin octobre. Si les règles ne sont pas pleinement satisfaisantes à ce moment-là, je ne pense pas que ce soit un drame, car nous aurons toujours le temps de les améliorer."

Les top teams F1 assurent qu'ils n'essaient pas de compromettre les efforts du promoteur de resserrer la compétitivité de la grille en sabotant les discussions. Au contraire, ils suggèrent que de trop grands changements de réglementation pourraient se montrer contre-productifs. Selon ces équipes, le fait de maintenir les règles en place provoquerait au contraire un tassement naturel des performances tandis qu'un important bouleversement pourrait avoir des conséquences peu souhaitables.

Selon Ferrari, par exemple, c'est avant tout l'ADN de la F1 qui se doit d'être préservé et les équipes doivent demeurer des constructeurs pouvant se différencier de manière singulière avec leur travail, ce qu'une certaine standardisation désirée par Liberty pour réduire les coûts menace. De son côté, Liberty préfère tenter de limiter l'influence des équipes sur la recherche et le développement pour limiter les coûts, et ainsi avoir moins d'argent à redistribuer aux équipes qui pourraient atteindre des résultats commerciaux positifs avec une dépendance bien moindre des versements faits par le promoteur.

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"Certaines choses sont importantes pour nous : premièrement, le degré de liberté de développement, particulièrement au niveau de la réglementation aérodynamique", justifie Binotto. "C'est pareil avec le degré de liberté sur les autres parties [de l'auto], où certaines prescriptions ont été instaurées. Je pense qu'il y a des éléments clés, et qu'il y a de la place pour une collaboration et la réalisation de choix différents par rapport à ce qui a été fait jusqu'à présent", poursuit l'Italien de manière suave pour faire comprendre que les propositions actuelles ne sont pas acceptables par Ferrari mais que le désir est là d'encourager les législateurs à emprunter une autre direction.

"Une nouvelle fois, nous sommes plus concentrés sur une tentative de collaboration et de prise en main de ce que nous pensons fondamental, au lieu de dire : 'nous avons le droit de veto'", poursuit-il, en rappelant une nouvelle fois disposer dudit droit.

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