Ferrari s'interroge sur le contrôle FIA du plafond budgétaire

Mattia Binotto, le directeur de Ferrari, estime que la manière de contrôler le respect du plafond budgétaire par la FIA pose quelques questions.

Pour la saison 2022, les écuries de Formule 1 doivent respecter un budget plafonné de 140 millions de dollars (ou 127 millions d'euros), auxquels s'ajoutent 1,2 million de dollars par Grand Prix si leur nombre dépasse 21.

Devant le contexte économique mondial, marqué par une importante inflation, de longues discussions entre les différentes parties prenantes ont abouti sur une augmentation exceptionnelle de 3,1% de cette limite afin d'aider les écuries à la respecter. Pour 2023, une nouvelle indexation à hauteur de 3% restera également possible.

Si le rôle joué par le Règlement Financier, dont la première itération a été appliquée en 2021, dans le resserrement éventuel de la hiérarchie est difficile à lire, en raison de la révolution technique de 2022, il a certainement déjà permis d'éviter de voir les écuries les plus huppées aligner les dépenses importantes pour faire évoluer leurs monoplaces.

Toutefois, la question du contrôle exact de ce nouveau corpus de règles complexes par la FIA se pose. Mattia Binotto, le directeur de la Scuderia Ferrari, assure avoir confiance dans l'instance dirigeante mais ne peut s'empêcher de souligner que la discipline s'avance en territoire inconnu, avec les risques que cela représente. "Il faut que cela soit contrôlé et surveillé", a déclaré Binotto à Motorsport.com. "Je fais entièrement confiance à la FIA, mais les Règlements Financiers sont des règlements complètement nouveaux."

Christian Horner (Red Bull) et Mattia Binotto (Ferrari)

Christian Horner (Red Bull) et Mattia Binotto (Ferrari)

"Et si vous prenez les [Règlements] Techniques ou Sportifs, ils sont en place depuis de nombreuses années. Oui, vous réajustez, vous changez un peu le châssis, mais [le plafond budgétaire] reste un domaine inconnu, à la fois de la FIA et des équipes. Nous savons exactement où les choses peuvent être faites, où elles doivent être contrôlées. C'est pourquoi le Règlement Financier est un règlement complètement nouveau pour les équipes et la FIA. Et il faudra du temps à la FIA et aux équipes pour le connaître, l'interpréter et le clarifier, pour le contrôler et le surveiller."

Binotto estime qu'un élément clé, à l'avenir, sera pour la fédération de renforcer le département qui se charge du contrôle financier, pour en faire une force aussi importante que sur le plan technique. Sans cela, le dirigeant italo-suisse affirme qu'il restera des points d'interrogation dans la manière de surveiller le respect des règles concernant les dépenses des écuries.

"Si je regarde la taille de l'équipe de la FIA, les contrôleurs financiers [ce sont] trois, quatre, cinq personnes, par rapport aux dizaines qui constituent [la partie] technique. Je m'attends à ce que peut-être, dans quelques années, ce soit des dizaines de personnes qui suivent financièrement ce qui se passe avec le budget."

"C'est donc une question de temps. Mais en attendant, il y a un gros point d'interrogation, et donc on sait qu'il faut passer par là. Je pense que cela fait partie de la tâche de la FIA et du devoir des équipes d'essayer d'accélérer autant que possible [sur ce dossier] pour assurer le bon suivi, mais nous devrions tous en être conscients : pour l'instant, comment ça se passe ? [C'est] un grand point d'interrogation."

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Propos recueillis par Jonathan Noble

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