La régression de Ferrari rouvre les questions sur son moteur

La chute de performance de Ferrari doit-elle être associée à la manière dont fonctionne son moteur ? Les chiffres des qualifications rouvrent inévitablement la question...

Charles Leclerc, Ferrari SF1000

Charles Leclerc, Ferrari SF1000

Steven Tee / Motorsport Images

La séance de qualifications du Grand Prix d'Autriche a livré un verdict sans appel quant à la régression de Ferrari sur le plan de la performance. Une situation qui ne manque pas d'alimenter les spéculations sur le lien éventuel avec la manière de faire fonctionner l'unité de puissance italienne, car les chiffres sont éloquents. Le moteur Ferrari ne semble plus aussi redoutable que l'an passé à la lumière de la feuille des temps, car si la Scuderia essuie un revers évident, c'est aussi le cas des deux écuries clientes qui utilisent son bloc propulseur, Alfa Romeo et Haas F1

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L'an dernier, sur ce même circuit du Red Bull Ring, Charles Leclerc avait signé la pole position, Kevin Magnussen avait pris la cinquième place sur la grille, tandis que Kimi Räikkönen et Antonio Giovinazzi étaient tous les deux en quatrième ligne. Dans le contexte de l'accord secret passé entre la FIA et Ferrari en février dernier et portant sur le fonctionnement de l'unité de puissance, le lien de cause à effet pourrait être établi, le conditionnel étant de mise. 

Les chiffres de samedi sont en tous cas les suivants : le chrono de Leclerc était 0"920 moins rapide que celui de sa pole position 2019, le meilleur temps d'une Haas était à 0"621 de celui de l'an passé, et chez Alfa Romeo ce différentiel grimpe à 1"119. Un gouffre qui ne manque pas de faire parler quand, dans le même temps, presque toutes les autres écuries affichent une progression d'une année sur l'autre sur la piste autrichienne. 

Évolution du chrono en qualifications par rapport à 2019
Mercedes -0"323
Red Bull +0"038
Ferrari +0"920
McLaren -0"473
Renault -0"493
AlphaTauri -0"360
Racing Point -0"929
Alfa Romeo +1"119
Haas +0"619
Williams -0"737

En vitesse de pointe, les Ferrari étaient samedi 10 km/h en retrait par rapport aux Mercedes. Certes les Alfa Romeo étaient parmi les plus rapides devant le radar, mais visiblement au prix d'un appui aérodynamique considérablement sacrifié. Si l'on ajoute le fait que les équipes concurrentes affirment lire sur les données GPS que les Ferrari perdent énormément de temps en ligne droite, le spectre de la controverse de l'an passé ressurgit inévitablement. 

Alors qu'il a déjà plusieurs fois évoqué sa frustration quant à l'accord entre la FIA et Ferrari, Toto Wolff laisse planer un doute qui n'en est pas un. À l'issue de la séance de qualifications, le directeur de Mercedes a été interrogé sur le sujet. Les données évoquées ci-dessus sont-elles une simple coincidence ? 

"Je ne veux pas commenter ça", a-t-il répondu. "Je crois qu'on en a assez dit. Je ne veux pas parler de Ferrari. Il est davantage question de la manière dont les choses sont gérées. Ne revenons pas en arrière. Je crois que tout a été dit, dans les deux sens. Ils n'ont pas montré de grandes performances aujourd'hui. Nous voulons qu'ils soient compétitifs et nous voulons courir contre eux, avec la même réglementation, et rien ne me rendrait plus heureux que si nous avions trois ou quatre écuries compétitives, qui nous en donneraient pour notre argent."

L'Autrichien a également laissé entrevoir des relations tendues avec Mattia Binotto, son homologue chez Ferrari. À la question d'apporter son soutien au directeur de la Scuderia après un tel revers, il a d'abord répondu par un grand silence, puis par une hésitation, avant de se lancer : "J'aimerais remonter le moral de tout le monde chez Ferrari, car c'est une fantastique entreprise, avec des gens fantastiques, mais je n'ai aucune raison de remonter le moral de Mattia. Est-ce suffisant comme réponse ?"

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