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Ferrari met en garde sur les risques d'un calendrier plus fourni

L'expansion du calendrier de Formule 1 lors des prochaines saisons se précise, tout comme la mise en place de budgets plafonnés : la Scuderia Ferrari fait part de son inquiétude face à ces deux facteurs.

Charles Leclerc, Ferrari SF90, devant Valtteri Bottas, Mercedes AMG W10, Sebastian Vettel, Ferrari SF90, et Carlos Sainz Jr., McLaren MCL34

Andrew Hone / Motorsport Images

Il est fort possible que 22 Grands Prix aient lieu lors de la saison 2020, si le Circuit de Barcelona-Catalunya parvient à prolonger son contrat avec la F1, puisque le Vietnam et les Pays-Bas vont faire leur arrivée au calendrier tandis que seule l'Allemagne devrait disparaître. Il est d'ailleurs question de permettre à chaque pilote d'utiliser une quatrième unité de puissance sur l'ensemble de l'année pour compenser cette augmentation du nombre de manches, même si un accord de principe a été conclu pour que ça ne soit pas le cas, mais Mattia Binotto, interrogé par Motorsport.com, n'est pas convaincu, en raison de discussions à la teneur relativement différente pour la campagne suivante.

"Nous soutenons une 22e course si cela signifie davantage de revenus, mais nous devons certainement faire attention aux coûts supplémentaires", déclare Binotto. "De plus, pour 2021, nous discutons actuellement de 24 courses sans moteur supplémentaire. Accroître le nombre de moteurs disponibles l'an prochain serait donc une mauvaise idée à mon avis, car nous aurions plus de moteurs mais aussi de coûts, ce qui n'a pas de sens globalement. Ce devrait être aux motoristes de faire un effort – cela irait dans la direction de 2021 – pour faire une course supplémentaire avec les pièces dont nous disposons."

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Propriétaire de la Formule 1, Liberty Media n'a jamais caché son intention de développer le calendrier progressivement. Les 22 courses potentiellement au programme de la saison 2020 constitueraient déjà un record, et l'on pourrait en effet en retrouver 24 dès 2021. Or, 2021, c'est aussi la saison où devraient entrer en vigueur les budgets plafonnés, censés permettre de maîtriser les coûts pour assurer la pérennité des écuries, avec pour conséquence directe de niveler quelque peu la hiérarchie.

Mattia Binotto est conscient des "nécessités commerciales" auxquelles fait face la F1 mais se veut néanmoins prudent face à l'idée d'une campagne à 24 Grands Prix, en raison des conséquences qu'un tel calendrier engendrerait au niveau des ressources humaines notamment. "Je pense que nous devons d'abord nous assurer de prendre les bonnes décisions du côté financier. Il devrait y avoir un bénéfice au niveau du solde financier global", indique l'Italien.

Mattia Binotto, directeur de Ferrari, en conférence de presse

"Nous ne pouvons pas nous permettre une saison entière de 24 courses avec les mêmes personnes. Nous aurons besoin de personnes en plus pour organiser une rotation, des mécaniciens aux ingénieurs, même les personnes clés – car certains mécaniciens observent déjà une rotation à ce jour, mais habituellement pas les personnes clés. Nous voulons nous assurer de conserver nos employés à l'avenir, il faut donc vraiment essayer de gérer l'effort tout au long de la saison."

"Cela aura donc un gros impact, en fin de compte. Cela aura un gros impact sur le nombre d'employés, cela aura un gros impact logistique, parce qu'il faut gérer le transport de toutes les pièces. Ce n'est donc pas facile, et il y a très peu de temps pour nous organiser, car accroître le nombre d'employés n'est pas quelque chose que l'on fait facilement, surtout avec le budget plafonné. On risque donc de ne pas pouvoir se permettre le bon nombre de personnes simplement parce qu'il faut gérer les salaires supplémentaires [dans les limites du budget plafonné]. Ce n'est pas facile."

Un plafond à moins de 160 M€

Le plafond évoqué pour le budget des écuries est de 175 millions de dollars (158 M€), ce que Binotto trouve "très élevé pour les petites équipes", tout en soulignant que les top teams vont probablement dépenser à outrance l'an prochain pour compenser l'impact de cette nouvelle règle.

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Parmi les autres mesures de réduction des coûts, il ne devrait plus y avoir que cinq ou six journées d'essais hivernaux au lieu de huit actuellement, mais selon Binotto, cela ne va pas changer grand-chose : "Auparavant, le shakedown de la nouvelle voiture avait lieu début janvier, puis il y avait deux mois avant de commencer la saison. Maintenant, on a deux semaines [d'essais], puis on part direct en Australie – quels que soient les problèmes rencontrés lors de ces deux semaines, on ne peut pas les résoudre pour la première course."

"De nos jours, c'est vraiment lors des essais hivernaux que l'on fait le shakedown de la voiture. Cela permet de connaître les problèmes initiaux, le comportement initial, mais on n'a jamais le temps de résoudre les gros problèmes que l'on a avant le début de la saison, quels qu'ils soient. C'est pourquoi nous développons tous des infrastructures internes – des bancs d'essai, des simulateurs, quoi que ce soit – sans attendre d'avoir du temps de piste, afin de développer la voiture au mieux avant de commencer la saison."

Propos recueillis par Jonathan Noble et Roberto Chinchero

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