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La FIA veut interdire les modes moteur qualifs dès le GP de Belgique !

La FIA a informé les équipes de F1 qu'elle souhaitait mettre en place de nouvelles restrictions sur les modes moteur en qualifications dès le Grand Prix de Belgique 2020

Valtteri Bottas, Mercedes F1 W11

Valtteri Bottas, Mercedes F1 W11

Glenn Dunbar / Motorsport Images

Dans une lettre envoyée par le secrétaire général de la FIA, Peter Bayer, aux écuries, l'instance a indiqué qu'elle souhaitait limiter l'utilisation de modes moteurs de qualifications. Une décision qui semble expressément viser Mercedes, qui bénéficie de modes puissants et a signé toutes les poles depuis le début de saison. Cette situation pourrait faire encore grimper d'un cran les tensions existantes entre l'écurie Championne du monde en titre et les instances, sur fond d'Accords Concorde et d'affaire Racing Point.

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La lettre en question indique clairement que la FIA souhaite que les écuries utilisent le même mode moteur en qualifications et en course. Si ce document n'a aucune valeur réglementaire, il indique en revanche qu'une directive technique va suivre pour préciser ces nouvelles restrictions et qu'elle sera applicable dès le GP de Belgique.

Deux règles pour les gouverner tous

La lettre fait référence à deux règles de la FIA. La première est l'article 2.7 du Règlement Technique 2020, intitulé "Devoir du concurrent", et qui est rédigé comme suit : "Il est du devoir de chaque concurrent de convaincre le délégué technique de la FIA et les commissaires que son automobile est conforme à ces règlements dans leur intégralité à tout moment au cours d'une épreuve."

"La conception de la voiture, de ses composants et de ses systèmes doit, à l'exception des dispositifs de sécurité, démontrer leur conformité avec le présent règlement par une inspection physique du matériel ou des matériaux. Aucune conception mécanique ne peut s'appuyer sur l'inspection des logiciels comme moyen d'assurer sa conformité. En raison de leur nature, la conformité des systèmes électroniques peut être évaluée au moyen de l'inspection du matériel, des logiciels et des données."

La lettre explique ainsi que "la multitude et la complexité des modes utilisés font qu'il est extrêmement difficile pour la FIA de contrôler le respect de toutes les réglementations et dispositions liées à [l'unité de puissance] à certains moments cruciaux" des Grands Prix.

L'autre règle citée est l'article 27.1 du Règlement Sportif, référence souvent utilisée au fait que les pilotes doivent conduire la voiture "seuls et sans aide". Et sur ce point, la lettre ajoute que "les modifications des modes ICE [moteur à combustion interne] actuellement en vigueur pourraient potentiellement signifier que le pilote ne conduit pas la voiture seul et sans aide".

La lettre précise ensuite que "afin de répondre aux préoccupations susmentionnées à l'avenir, nous exigerons que pendant la séance de qualifications et la course, [l'unité de puissance] fonctionne sur un mode unique", avant de confirmer qu'une directive technique suivra avant Spa.

Les équipes ne savent pas encore exactement ce que ces changements signifieront concrètement, car elles n'ont pas encore reçu de détails. Un mode unique ne limiterait pas seulement les performances lors des qualifications, mais aussi les ajustements possibles que les pilotes peuvent effectuer durant les courses, notamment en baissant le niveau de performance pour des raisons de fiabilité.

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Même si la pratique est très courante, et a été renforcée par l'hybridation des moteurs à partir des années 2010, Mercedes semble aujourd'hui être le motoriste qui tire le plus parti de ces modes. L'avantage des monoplaces de l'écurie allemande en qualifications est net depuis le début de saison, avec un écart moyen, en conditions sèches, de 0,8 seconde entre la Mercedes en pole et la première voiture non motorisée par l'écurie.

Or, en conditions de course, les choses sont un peu plus resserrées car les W11 ne peuvent pas disposer de la même puissance sous peine de mettre à mal leur fiabilité. En Grande-Bretagne, les monoplaces de Mercedes ont ainsi été battues en rythme par la Red Bull de Max Verstappen, pourtant à une seconde pleine après les qualifications, même si elle a également profité d'une mauvaise gestion pneumatique de ses adversaires.

Toutefois, il ne faut pas exclure le fait qu'une telle règle limitera aussi les autres motoristes. Dans ces conditions, la perte d'avantage relative de Mercedes pourrait ne pas être aussi importante qu'escompté et ne pas forcément empêcher l'écurie d'être bien plus performante sur un tour lancé.

L'utilisation de modes moteur plus puissants en qualifications a passé un cap avec l'arrivée de la motorisation turbo hybride puisque la gestion de l'énergie électrique récoltée est à la base de la mise en place de cartographies plus ou moins graduées. Toutefois, historiquement, la F1 n'a pas eu besoin d'attendre l'électronique ou les moteurs récents pour adopter des mesures visant à augmenter plus ou moins artificiellement les performances des groupes propulseurs en qualifs, avec les fameux "moteurs de qualifications" ultra performants mais ultra fragiles et totalement inadaptés à la course utilisés notamment dans les années 1980, durant la première époque turbo.

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