Pourquoi Ford a "désespérément besoin" de Red Bull à son retour en F1

Alors que les préparatifs pour l'entrée en scène de Ford en tant que partenaire de Red Bull sont en cours, la firme américaine est revenue sur la nature de son engagement en F1, faisant le lien avec son implication dans les années 1970.

L'usine Red Bull Powertrains

Début 2023, Ford a annoncé son grand retour en Formule 1 dans le cadre d'une alliance moteur avec Red Bull qui débutera formellement en 2026. Si la firme américaine ne va pas à proprement parler motoriser l'écurie, qui va en réalité fabriquer après 2025 ses propres unités de puissance via son département Powertrains, elle va fournir un soutien sur l'aspect électrique de cette motorisation. 

Ford dispose en effet d'une expertise en matière de batteries que Red Bull recherchait. Cela sera d'autant plus important que la future réglementation moteur prévoit que la part de l'énergie d'origine électrique dans la puissance des groupes turbo hybrides va passer à 50%.

S'exprimant lors de la présentation de la saison 2024 du département compétition de Ford Performance mercredi, le PDG de la marque de Détroit, Jim Farley, a offert un rapide état des lieux des progrès de la collaboration avec Red Bull, affichant un optimisme certain sur la manière dont se passent les choses.

"J'ai eu l'occasion de passer beaucoup de temps avec l'équipe à Milton Keynes et avec Adrian Newey [le responsable technique de Red Bull Racing], et je pense que nous sommes sur la bonne voie", a-t-il déclaré sur la scène de l'événement qui se tenait à Charlotte, en Caroline du Nord. "Pour 2026, même si cela semble très loin, nous avons beaucoup de travail à faire sur le groupe motopropulseur, mais je suis très heureux des progrès accomplis. J'aimerais pouvoir vous en dire plus, mais je dirais que nous sommes sur la bonne voie."

Le célèbre moteur Ford Cosworth DFV, qui a régné sur la F1 de la fin des années 1960 au début des années 1980.

Le célèbre moteur Ford Cosworth DFV, qui a régné sur la F1 de la fin des années 1960 au début des années 1980.

Son retour en F1 marquera la première réelle implication de Ford dans la discipline depuis le début des années 2000, moment où la marque a brièvement fourni des moteurs à Jordan tout en étant propriétaire de l'écurie Jaguar. Même si les différences sont claires, Farley veut insister sur l'approche totalement différente qui est celle de l'alliance avec Red Bull en vue de 2026.

Avec l'augmentation de la part de l'électrique dans les moteurs de Formule 1, il affirme que l'opportunité d'un transfert direct de technologie vers l'industrie des voitures de route n'a jamais été aussi vivace depuis les années 1970. "Nous revenons en F1 d'une manière que nous n'avons pas connue dans le passé. Il s'avère que c'est en Formule 1 que l'on trouve la meilleure aérodynamique au monde, la meilleure télémétrie, les meilleurs diagnostics numériques. Et, en fait, nous avons besoin de toutes ces choses pour les voitures électriques. Il s'agit donc d'un retour aux années 1970 avec un transfert de technologie pur."

"Ce n'est pas comme posséder notre propre équipe. Nous nous lançons dans un transfert de technologie au sens propre du terme. Nous pouvons leur proposer la technologie des batteries parce qu'en 2026, ils vont passer au 50% électrique, et ils ont besoin de batteries à décharge élevée. C'est ce que l'on fait en NHRA [les compétition de dragsters nord-américaines], par exemple. D'autre part, nous pouvons bénéficier de la télémétrie, du diagnostic numérique, ainsi que de l'aérodynamique, que nous pouvons intégrer dans nos voitures électriques de série afin de réduire la taille de la batterie."

"[Red Bull] sont les meilleurs au monde dans un grand nombre de ces technologies, et nous avons désespérément besoin d'eux à mesure que l'industrie automobile évolue."

Ford espère tout bonnement prendre appui sur les connaissances et la technologie de Red Bull pour tenter de devenir un leader du marché des voitures électriques. "Ils sont les meilleurs au monde dans un grand nombre de ces technologies, et nous avons désespérément besoin d'eux à mesure que l'industrie automobile évolue", reconnaît Farley. "C'est littéralement comme si nous revenions au stade où nous en étions il y a si longtemps : le transfert de technologie."

Mais la finalité du retour en F1 va, toujours selon le PDG de Ford, au-delà de cet aspect, avec l'ambition de s'inscrire dans les traces des succès sportifs actuels de Red Bull. "Nous avons la meilleure équipe qui soit. Je veux dire par là que nous avons les meilleurs pilotes, le meilleur appui technique. Nous avons le meilleur de Ford dans le monde entier pour les soutenir. Mais l'équipe, l'équipe chargée de l'unité de puissance qui est en train de se constituer à Milton Keynes, est vraiment de tout premier ordre. Nous allons monter en première classe vers la plus haute marche du podium."

Avec Jonathan Noble

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