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GP de légende - Allemagne 1957

En cette fin d'année 2013, ToileF1 vous propose de découvrir des Grands Prix qui ont particulièrement marqué l'Histoire de la Formule 1, mais dont vous n'avez peut-être jamais entendu parler

En cette fin d'année 2013, ToileF1 vous propose de découvrir des Grands Prix qui ont particulièrement marqué l'Histoire de la Formule 1, mais dont vous n'avez peut-être jamais entendu parler. Aujourd'hui, nous allons aborder le Grand Prix d'Allemagne 1957.

À ce stade de la saison, Juan Manuel Fangio caracole en tête du championnat du monde grâce à trois victoires lors des quatre premiers Grands Prix (500 Miles d'Indianapolis non compris). Au volant de la Maserati 250F, l'Argentin s'est en effet imposé à domicile à Buenos Aires, puis à Monaco et à Rouen, avant que son moteur ne lui fasse défaut à Aintree.

Fangio aborde le Grand Prix d'Allemagne avec la possibilité de remporter le titre mondial. Il a alors 12 points d'avance sur Luigi Musso (Ferrari), 15 sur Tony Brooks (Vanwall). Avec deux courses à disputer après le Nürburgring, Fangio doit creuser un écart d'au moins 18 points s'il veut être sacré (à l'époque, la victoire valait huit unités, alors qu'un point était accordé à l'auteur du meilleur tour en course). De plus, les statistiques lui sont favorables : en quatre courses sur l'Enfer Vert, il s'est déjà imposé deux fois, et a fini deux fois deuxième.

Les qualifications se passent bien pour El Maestro qui signe la pole position en 9'25"6, avec trois secondes d'avance sur Mike Hawthorn. Tony Brooks est cinquième en 9'36"1, tandis que Luigi Musso est relégué à la huitième place de la grille avec un chrono de 9'43"1.

Cependant, Vanwall connaît des problèmes avec ses amortisseurs sur le Nürburgring, ce qui handicape grandement Brooks ainsi que ses coéquipiers Stirling Moss et Stuart Lewis-Evans. “Nous avions notre propre course”, confiera Moss par la suite. “Au début, nous étions septième, huitième et neuvième. J'ai fini cinquième ; j'avais des courbatures, j'avais mal partout, j'étais épuisé...” Dans ces circonstances, seules les Ferrari de Mike Hawthorn et de Peter Collins pouvaient menacer Fangio.

Au départ, le quadruple Champion du Monde prend toutefois le meilleur envol. Il construit ensuite une avance de trente secondes sur ses rivaux. Cependant, Maserati et lui avaient prévu un arrêt au stand que Fangio exécute après 12 des 22 tours de course (soit 273 des 501 kilomètres). La 250F est ravitaillée en essence, des pneus neufs sont montés sur la monoplace, mais l'arrêt est très lent, même pour les standards de l'époque : une erreur humaine lors du changement de la roue arrière-gauche coûte 30 secondes, et l'arrêt total dure environ 90 secondes. Fangio reprend donc la piste à une minute des deux Ferrari.

Sa remontée est phénoménale : le pilote Maserati bat constamment le record du tour et reprend à ses rivaux des secondes par poignées. Au 16e tour, il a réduit l'écart de moitié ; au 20e tour, il les rattrape et les dépasse. El Maestro remporte ainsi la vingt-quatrième victoire de sa carrière, sa dernière et sa plus belle. Il est également sacré champion du monde pour la cinquième fois de sa carrière, à l'âge de 46 ans.

Le plus incroyable est le meilleur tour en course réalisé par Fangio. Lors de sa victoire sur le Nürburgring l'année passée, son meilleur chrono était de 9'41"6 ; en 1957, à la poursuite des Ferrari, il tourne en 9'17"4, huit secondes plus rapide que sa pole position !

J'adorais cette Maserati”, confiera Fangio à Motorsport. “Elle n'était pas très puissante, mais elle était parfaitement équilibrée ; j'avais le sentiment que rien n'était impossible avec elle. Même maintenant, des années plus tard, quand je pense à cette course, je ressens la peur. Le Nürburgring a toujours été mon circuit favori : je l'adorais, dans ses moindres recoins, et je pense que ce jour-là, je l'ai conquis, mais un autre jour, il m'aurait peut-être conquis, qui sait ?

Après ça, je savais ce que j'avais réalisé, j'avais conscience des risques que j'avais pris ; je crois que ce jour-là, j'ai atteint les limites de ma voiture, et les miennes, peut-être même un peu plus. Je n'avais jamais piloté ainsi auparavant, et je savais que je piloterais plus jamais ainsi dans l'avenir...

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