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GP de légende - Argentine 1958

En cette fin d’année 2013, ToileF1 vous propose de découvrir des Grands Prix qui ont particulièrement marqué l’Histoire de la Formule 1, mais dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler

En cette fin d’année 2013, ToileF1 vous propose de découvrir des Grands Prix qui ont particulièrement marqué l’Histoire de la Formule 1, mais dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler. Aujourd’hui, nous allons aborder le Grand Prix d’Argentine 1958.

Il s'agit de la première course de la saison, le 19 janvier (quatre mois avant la deuxième épreuve, à Monaco !). Juan Manuel Fangio, sacré lors des quatre saisons précédentes, n'a pas l'intention de défendre son titre, mais est présent pour son Grand Prix à domicile au volant de la Maserati 250F qui l'avait mené à une victoire fantastique sur le Nürburgring. Fangio est même le seul Champion du Monde engagé.

Cependant, seuls dix pilotes prennent part au Grand Prix. Partiellement responsable de ce faible taux de participation, la FIA a décrété durant l'hiver qu'à partir de 1958, les Formule 1 devront rouler avec du carburant utilisé dans l'industrie aéronautique, disponible sur le marché. Vanwall, à qui Moss est lié, et BRM n'ont pas le temps de modifier leurs moteurs à temps et décident de ne pas faire le déplacement en Argentine.

Vanwall permet toutefois à Moss de participer avec un autre constructeur, et le triple vice-champion du monde opte pour une Cooper engagée par Rob Walker après avoir refusé l'offre de la Scuderia Centro Sud qui dispose de deux Maserati 250F. L'accord entre Moss et Cooper est trouvé si tard que sa monoplace est envoyée en Argentine par avion, les organisateurs du Grand Prix ayant accepté de payer les frais de transport pour s'assurer la présence du prestigieux pilote britannique !

Étrennant leur toute nouvelle Ferrari F246, Mike Hawthorn, Peter Collins et Luigi Musso sont favoris. C'est pourtant l'irréductible Juan Manuel Fangio qui signe la 29e pole position de sa carrière pour son 50e Grand Prix, avec plus d'une demi-seconde d'avance sur ses concurrents. Moss n'est que septième, à deux secondes du Maestro. Non seulement son moteur est moins puissant, mais en plus, il souffre d'un petit souci oculaire provoqué par sa femme... “Jeudi soir, Katie et moi faisions les andouilles”, relate-t-il ; “elle m'a mis le doigt dans l’œil, et j'ai perdu quatre millimètres de cornée... Un docteur m'a donné des comprimés pour calmer la douleur, mais j'ai dû piloter avec un bandeau sur l’œil”.

Le jour de la course, il fait si chaud que l'épreuve est raccourcie : au lieu de faire les 400 kilomètres prévus, les dix concurrents n'en parcourront que 313. Quatrième sur la grille, Jean Behra s'empare de la tête de la course au départ sur sa Maserati. Le Français devance Hawthorn, Moss et Fangio, mais est rapidement dépassé par le pilote Ferrari. Moss, quant à lui, rencontre des soucis techniques dès le quatrième tour, lorsque son levier de vitesses se coince. Bloqué en seconde, il perd quinze secondes et rétrograde à la cinquième place.

Moss doit donc rattraper son retard et économiser ses pneumatiques, car il prévoit de faire toute la course avec le même train de pneus, contrairement à ses rivaux. Aussi, au fur et à mesure que ceux-ci rentrent aux stands, le pilote Cooper se retrouve en tête de la course, mais la gestion des gommes sur 313 kilomètres est une épreuve de taille...

Je vérifiais constamment l'état de mes pneus dans les rétroviseurs”, confie Moss. “À environ quatorze tours de la fin, j'ai vu une petite tache blanche qui s'est agrandie et est devenue une ligne. Les deux pneus arrière étaient complètement usés, et je craignais qu'ils n'éclatent. Je suis resté sur la partie de la piste gommée. Je ne pouvais pas rentrer au stand : Musso me rattrapait...

C'est à ce moment qu'Alf Francis, mécanicien de Moss, joue un rôle-clé en faisant semblant de préparer des pneus pour un arrêt au stand, d'indiquer à son pilote les tours restant avant son arrêt... Quand Ferrari se rend compte que Moss ne s'arrêtera pas, la Scuderia donne le signal à Musso d'attaquer à fond, mais il est trop tard : Moss conserve la première place avec 2,7 secondes d'avance à l'arrivée.

Pilotes, ne vous cherchez pas d'excuses : Stirling Moss a prouvé ce jour-là qu'on pouvait remporter un Grand Prix de Formule 1 au volant d'une voiture moins puissante, avec un levier de vitesses récalcitrant et surtout un seul œil valide !

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