Il y a 5 ans : Red Bull tire une balle dans le pied de Ricciardo
Le 29 mai 2016, le Grand Prix de Monaco offrait à Daniel Ricciardo une opportunité en or d'accrocher la victoire en Principauté. Alors qu'il avait largement le rythme pour l'emporter, une erreur de Red Bull dans les stands a cependant offert le succès à Lewis Hamilton.
Photo de: Red Bull Content Pool
Avant la course monégasque, la situation du début de saison 2016 est limpide : sur la lancée de sa fin de saison 2015, Nico Rosberg a signé quatre victoires sur les quatre premiers GP. Cette série s'est arrêtée à Barcelone, en même temps que les deux Mercedes W07 s'immobilisaient dans les graviers du virage 4, après un accrochage désormais entré dans l'Histoire. En arrivant en Principauté, Lewis Hamilton, alors triple Champion du monde, accuse un retard déjà conséquent de 39 unités et doit donc impérativement reprendre des points à son équipier.
Mais Rosberg reste sur trois succès consécutif à Monte-Carlo, dont celui très chanceux de la saison précédente qui s'est joué sur une incroyable bourde stratégique de Mercedes reléguant Hamilton, leader facile, en troisième place. Et outre l'Allemand, il y a l'obstacle Red Bull. La structure autrichienne, sur la dynamique d'un bon début de saison et d'une improbable victoire de Max Verstappen pour sa première au sein de l'écurie-mère en Espagne, se révèle très rapide. Si le Néerlandais n'en profite pas, la faute à de nombreuses erreurs lors du week-end, Daniel Ricciardo en tire admirablement parti en signant la pole, devant Rosberg et Hamilton.
Rosberg se noie
La course débute le lendemain sur une piste rendue humide par la pluie qui tombe sans discontinuer depuis le matin et c'est le Safety Car qui se charge d'imprimer le rythme initial. Au bout de sept tours de neutralisation puis une poignée d'autres interruptions après deux incidents, les fauves sont véritablement lâchés. Un, en tout cas : Ricciardo s'échappe. Derrière lui, Rosberg, d'habitude à l'aise entre les rails monégasques, n'est pas du tout dans le rythme et, en six tours, l'écart dépasse déjà les dix secondes. Sur ordre de Mercedes et sportivement, Rosberg ouvre alors la porte à Hamilton pour qu'il tente de jouer la victoire.
La pluie se faisant plus légère, la piste sèche. Red Bull et Ricciardo vont alors prendre le parti de chausser les intermédiaires en profitant des conditions plus favorables. Hamilton et Mercedes sont quant à eux obligés de faire un pari : ils conservent leurs pneus pluie, pourtant usés et moins efficaces, afin de prendre la tête en piste et de gagner du temps en s'épargnant un arrêt. Le premier volet de cette stratégie fonctionne : Hamilton maintient Ricciardo derrière lui en dépit du meilleur rythme de la RB12 en gommes intermédiaires. Mais pour espérer jouer la victoire, il va falloir plus.
Amer en slicks
Une fois la piste jugée suffisamment sèche, au 31e tour, Hamilton plonge dans les stands pour chausser des slicks ultratendres. Son tour de sortie est lent sur ces pneus froids et il commet même une erreur au S de la Piscine. Après avoir retrouvé les commandes, Ricciardo réussit lui un très bon tour de rentrée et se dirige vers les stands pour passer des slicks également, comme Red Bull vient de lui demander. Il s'immobilise dans son emplacement devant le garage de son équipe et... rien. L'incroyable se produit : la firme n'est en fait absolument pas prête à recevoir son pilote et les pneus mettent un temps fou à arriver et à être montés. D'un arrêt qui aurait dû en durer trois, on passe à une immobilisation de 13 longues secondes.
Quand Ricciardo émerge enfin de la voie des stands, Hamilton est à peine à côté de lui, mais la configuration de cette sortie et du premier virage donne l'avantage en vitesse au Britannique qui reprend les commandes. La quarantaine de tours qui suivra verra la Mercedes résister à une Red Bull plus véloce, un scénario que l'on connaît bien... Les deux hommes iront même au contact à la sortie de la Chicane du Port au 37e passage, après un tout-droit du #44. Mais c'est bien ce dernier qui franchira la ligne d'arrivée en tête, devant Ricciardo et Sergio Pérez. Rosberg a finalement sombré en septième position et perd 19 points d'avance au championnat.
Sur le podium, comme Hamilton l'année précédente, la mine de Ricciardo oscille entre déconfiture et colère immense. Lui, si souriant d'habitude, a déjà prévenu à la radio : "Rien de ce que vous pourrez dire n'améliorera les choses". L'Australien devra attendre deux années supplémentaires, en 2018, pour l'emporter en Principauté, au terme d'une course disputée en grande partie avec un moteur défaillant.
Le course en images
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