Analyse

Grosjean et les données usine : Lotus se voyait champion en 2014

Romain Grosjean a comparé l'actuelle difficulté de corrélation entre les données de la soufflerie et celles de la piste à ce qu'avait rencontré l'équipe Lotus en 2014.

Romain Grosjean, Lotus E22

Photo de: Glenn Dunbar / Motorsport Images

Romain Grosjean explique que Lotus avait tant confiance dans les chiffres issus de la soufflerie d'Enstone qu'il lui avait été expliqué que la monoplace serait alors une arme potentielle pour le titre mondial, alors qu'entrait en vigueur la nouvelle réglementation hybride. Au lieu de cela, l'E22 à moteur Renault avait seulement réalisé de tristes performances en piste, menant à une saison désastreuse pour l'équipe, qui n'avait signé que la huitième place au Championnat du monde des constructeurs. Grosjean explique qu'il s'agit-là d'un modèle-type de chiffres en piste non corrélés avec ceux obtenus dans les simulations à l'usine, avant de ramener la comparaison à ce qu'il rencontre actuellement chez Haas, promesses folles en moins ! 

"Un bon exemple est Lotus en 2014", estime l'expérimenté pilote. "On m'avait dit en janvier 2014 que l'auto était assez bonne pour être championne du monde, ce que j'ai cru à l'époque avec joie ! Mais bien évidemment, ça n'a pas été le cas. Ce que nous voyions dans la soufflerie et ce que nous voyions en piste était très différent, et il avait fallu presque jusqu'à Budapest pour que tout le monde soit déjà d'accord [là-dessus] et comprenne que nous avions de gros problèmes de corrélation. Ils ont vraiment bien travaillé après ça et l'ont compris, et c'est la raison pour laquelle 2015 a été une bien meilleure année."

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Expectations vs reality ! 

Celui qui essaie de diriger les efforts de Haas dans le développement de l'auto et la compréhension de ses difficultés d'exploitation en piste depuis le début de la saison dispose d'une expérience dans le domaine. "Il y a toujours un chemin théorique en soufflerie et l'on peut y faire ce que l'on veut, mais une fois que l'on met tout ça dans la vraie vie, les choses sont toujours un petit peu différentes. Bien entendu, il s'agit de quelque chose que nous tentons de comprendre, maîtriser et améliorer pour le futur."

Grosjean poursuit en expliquant que l'équipe travaille de manière acharnée sur la résolution de ses difficultés actuelles mais que les points à corriger demeurent flous. Le syndrome est connu mais pas encore précisément sa cause. "La compréhension fait tout, et nous voyons [maintenant] des choses que nous ne voyions pas jusqu'à Budapest. Nous en savons bien plus [désormais] mais avons encore besoin de trouver exactement quelle partie de la voiture génère ces soucis."

 

Haas dispose par ailleurs d'un outil inestimable avec les ressources de Ferrari, dont les résultats récents sont éprouvés. Reste à trouver le ver dans la pomme. "Je sais que les données qu'ils ont trouvé dans la soufflerie sont réelles et que celles que nous collectons en piste le sont aussi, mais les deux ne se corrèlent pas. Je ne vais pas blâmer qui que ce soit à propos de quelque chose que je ne comprends pas, mais nous savons quelle soufflerie nous utilisons, qu'elle est bien calibrée et qu'elle a remporté les trois dernières courses : ça doit donc fonctionner quand même."

L'équipe continue à expérimenter des choses avec différentes spécifications de voitures, et Grosjean sait à quel point il est difficile de rouler avec deux autos différentes en situation de Grand Prix et comment cela affecte le déroulement des week-ends et les résultats finaux. "C'est foutrement difficile ! Je pense que pour le moment, nous ne nous attendons pas à être extraordinairement bons où que ce soit. Nous sommes donc en tests dans le grand bain et gardons les yeux rivés sur l'an prochain. Si nous finissons par réaliser de meilleures performances que nous le pensons sur n'importe quel circuit, alors super : on le prendra ! Mais nous ne jouerons sans doute pas avec les réglages aéro. La priorité numéro 1 pour le moment est de comprendre quelle partie de la voiture a fait perdre la corrélation, qu'il s'agisse de l'aileron avant, de l'aileron arrière, des déflecteurs : peu importe."

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