Grosjean : "Ce n'était pas possible de finir comme ça, pas maintenant"

S'exprimant pour la première fois dans une interview depuis son terrible accident, Romain Grosjean a reconnu avoir "vu la mort arriver" et avoir pensé à Niki Lauda quand il était dans le brasier, tout en trouvant la force de sortir pour ses enfants.

Un commissaire éteint les flammes pendant que Romain Grosjean, Haas F1, descend de sa cellule de survie

Photo de: Andy Hone / Motorsport Images

Même s'il a rapidement été vu hors de la zone de chaos de son accident au départ du GP de Bahreïn et s'il a depuis son arrivée à l’hôpital donné des nouvelles par le biais de courtes vidéos, Romain Grosjean a enregistré ce mardi sa première interview, diffusée dans le Journal de 13h de TF1. Le Français, qui a échappé à un choc initial de 53 g puis à l'encastrement de sa Haas dans le rail de sécurité avant un embrasement en raison de la rupture du système de carburant et une trentaine de secondes dans les flammes, s'est livré sur les longs instants passés à lutter pour sa survie.

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"Je ne sais pas si le mot miracle existe ou si l'on peut l'utiliser, mais en tout cas je dirais que ce n'était pas mon heure", a-t-il expliqué au sujet de l'un des accidents les plus terrifiants des dernières décennies, avant de raconter : "Ça m'a paru bien plus long que 28 secondes. Je vois ma visière qui devient toute orange, je vois les flammes sur le côté gauche de la voiture."

"J'ai pensé à beaucoup de choses, notamment à Niki Lauda [pour son accident au Nürburgring en 1976, ndlr] en me disant que ce n'était pas possible de finir comme ça, pas maintenant. Je ne pouvais pas finir mon histoire en Formule 1 comme ça. Et là, pour mes enfants, je me suis dit qu'il fallait que je sorte. J'ai mis les mains dans le feu donc j'ai clairement senti que ça brûlait sur le châssis. Je suis sorti, ensuite j'ai senti quelqu'un qui me tirait sur la combinaison donc j'ai compris que j'étais dehors."

Ses trois enfants, justement, vivent différemment l'épreuve vécue par leur père. "Mon fils de 5 ans, Simon, est sûr que j'ai des pouvoirs magiques et que j'ai un bouclier d'amour magique. J'ai trois enfants et il a dit que c'est ça qui m'avait protégé, que j'avais su voler en dehors de la voiture. Ce sont des mots très forts des enfants. Mon grand, Sacha, qui a 7 ans, est plus dans le rationnel, il essaie de comprendre. Et ma petite dernière m'a fait un dessin pour les bobos de papa sur les mains."

"Presque comme une seconde naissance"

Même s'il affiche son habituel sourire et garde le moral, assurant avoir surtout redouté une issue terrible pour ses proches, Grosjean reconnaît toutefois que le retour dans une F1 est une nécessité pour lui, tout autant qu'un travail psychologique. "J'ai eu plus peur pour mes proches, bien évidemment mes enfants qui sont ma plus grande source de fierté et d'énergie, que pour moi finalement."

"Je pense qu'il va y avoir un peu de travail psychologique à faire, parce que j'ai vraiment vu la mort arriver. Les images, même à Hollywood on n'est pas capable de faire ça. C'est le plus gros crash que j'ai jamais vu de ma vie. La voiture qui prend feu, qui explose, et la batterie qui a pris feu aussi, donc ça a ajouté énormément d'énergie dans l'impact."

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"Je dirais qu'il y a un sentiment d'être heureux d'être en vie, de voir les choses différemment, mais avec le besoin aussi de remonter dans la voiture, si possible à Abu Dhabi, pour terminer mon histoire avec la Formule 1 d'une autre manière. C'était presque comme une seconde naissance, et sortir des flammes ce jour-là, c'est quelque chose qui marquera ma vie à jamais. J'ai énormément de gens qui m'ont fait preuve d'amour et ça m'a beaucoup touché, et à certains moments j'ai un peu les larmes aux yeux."

Concernant, plus prosaïquement, ses blessures aux mains, il se veut là aussi rassurant : "Ça va très bien vu l'accident et les circonstances. Après j'ai envie de dire que j'ai les mains de Mickey. Mais sinon ça va. Les mouvements vont bien donc c'est le principal. Ce n'est pas plaisant mais ce n'est pas douloureux donc je ne me plains pas."

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