Grosjean aurait voulu une réduction des coûts "plus drastique"
Face à la crise du coronavirus, les instances dirigeantes ont pris de nombreuses mesures de réduction des coûts pour assurer la survie des écuries. Romain Grosjean, lui, aurait préféré que ces décisions aillent encore plus loin.
Photo de: Andy Hone / Motorsport Images
Report de la nouvelle réglementation technique à 2022, gel des monoplaces 2020 jusqu'à fin 2021, abaissement du plafond budgétaire… Face à la crise financière engendrée par le coronavirus, la Formule 1 et la FIA – avec le soutien des écuries – n'ont pas lésiné sur les moyens pour assurer la survie de ces dernières.
Ces mesures vont également contribuer à resserrer la hiérarchie, dans un contexte où c'est un gouffre qui sépare les trois top teams (Mercedes, Ferrari, Red Bull) du reste du plateau depuis plusieurs années, en matière de performance. Cependant, d'après Romain Grosjean, c'est insuffisant.
"Je pense que cela va dans la bonne direction. Si l'on me demande 'Est-ce que c'est assez ?', à mon goût, non", indique le pilote Haas, interrogé par Motorsport.com lors d'un point presse francophone. "J'aurais voulu voir quelque chose d'un peu plus drastique. Le plafond budgétaire est une super idée, mais une fois que l'on a mis la liste des exceptions, on peut quand même dépenser quasiment 200 millions. C'est sûr que pour les grosses équipes, c'est une grosse différence, mais j'aurais voulu que ce soit un peu plus extrême pour vraiment avoir une F1 où l'on voit plus de bagarres, plus de surprises et des changements aux avant-postes."
Le plafond budgétaire, qui entrera en vigueur en 2021, était initialement prévu à 175 M$ annuels mais a été abaissé à 145 M$ et descendra encore à 140 M$ en 2022 et à 135 M$ l'année suivante. En sont notamment exclus les salaires des pilotes et des trois autres personnes les mieux payées de chaque équipe, les dépenses marketing, les frais d'inscription versés à la FIA… En d'autres termes, seuls les trois top teams vont devoir faire de véritables concessions.
Lorsque nous lui demandons si les salaires des pilotes devraient également être soumis à cette limite, Grosjean s'y montre favorable et dresse un contraste frappant entre le mieux payé et les plus modestes, mais demeure réaliste sur les limites d'une telle proposition : "C'est une discussion que l'on a eue dans la GPDA [Association des Pilotes de Grand Prix, ndlr]. Certains étaient pour, d'autres contre. Oui, je trouve inadmissible que Lewis Hamilton gagne plus de 40 millions et que d'autres pilotes gagnent 150 000 € par année pour faire le même travail."
"Après, le point qui a été amené, c'est que si l'on plafonne les salaires des pilotes, on casse toute l'échelle du sport auto : qui mettrait de l'argent dans les filières des jeunes pilotes pour payer leur catégorie si derrière ils ne peuvent pas rentrer dans leurs coûts en prenant un pourcentage des salaires élevés des pilotes ? Voilà le débat. Personnellement, je n'étais pas forcément contre le fait de mettre le salaire des pilotes dans le plafond budgétaire. Après, effectivement, si l'on se demande quel constructeur ou quel manager va venir dépenser des fortunes sur un pilote pour ensuite reprendre 20% de quelque chose qui est plafonné et ne jamais rentrer dans ses frais..."
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