Guide F1 2018 - Un Haas dans la manche ?

Jusqu'au sixième jour des essais hivernaux, Haas F1 n'avait pas vraiment eu de quoi impressionner grand-monde. Un roulage relativement faible comparé aux autres structures, des problèmes techniques qui ont coûté un temps précieux et des chronos lointains, voilà un cocktail qui amenait plus d'inquiétudes que d'espoirs.

Puis, lors des deux derniers jours d'essais, les pilotes de la structure américaine ont fait parlé la poudre et ont semblé placer Haas dans une cour où personne ne les entrevoyait. De là à en faire un prétendant légitime à la cinquième voire quatrième place ? Difficile de juger, mais il est certain qu'avoir entre les mains une monoplace suffisamment performante pour viser des places honorables n'a jamais vraiment été le problème. Le vrai problème était de pouvoir l'exploiter correctement.

2016 et 2017 ont mis en avant, au sein de l'équipe basée à Kannapolis, une assez grande inconstance, principalement nourrie par des difficultés à comprendre des monoplaces dont les performances pouvaient soudainement s'améliorer ou se dégrader de piste en piste, sans que l'équipe n'ait de prise sur ces variations. Plus que de l'inexpérience, c'est parfois une certaine incompréhension qui se lisait dans les déclarations des uns et des autres, à commencer par les pilotes, au sujet des F1 américaines.

L'un des enjeux de Haas sera clairement celui-ci : qu'importe le niveau réel de la voiture, encore faudra-t-il parvenir à l'exploiter de façon suffisamment régulière pour se donner les moyens d'une vraie lutte. D'autant plus quand, comme depuis deux saisons, les évolutions ne sont pas légions en cours de saison et ne devraient pas l'être, à en croire Günther Steiner, d'ici Melbourne.

Côté pilotes, l'écurie pourra compter sur une base stable puisque Romain Grosjean, le fer de lance de la structure, est toujours là, aux côtés de Kevin Magnussen. Les deux hommes ont aussi des choses à prouver. Pour le Français, il s'agira de confirmer que ses récurrents problèmes de freins des deux exercices précédents sont derrière lui mais aussi de muer sa frustration souvent affichée en une source d'énergie auprès de son écurie, avec en point de mire le rôle de "leader" qui peut naturellement être le sien. 

Du côté Danois, la saison dernière a été assez bonne pour une première année au sein d'une nouvelle équipe, mais dans un milieu de peloton qui devrait se densifier, il lui faudra également saisir des opportunités et se montrer suffisamment performant pour se hisser régulièrement au niveau d'un Grosjean qui fait figure de référence. L'année dernière a montré que cela était tout à fait faisable de façon plus ou moins ponctuelle, si tant est que Magnussen ne s'enferme pas dans des attitudes parfois agressives et rigides que ce soit en piste ou en dehors.

Conclusion

Si les espoirs des essais hivernaux sont confirmés et que Haas dispose d'une monoplace pour jouer la place de "meilleur des autres", alors l'écurie devra pour cela espérer sortir de ses problèmes fondamentaux et impérativement éviter le yo-yo alors même que le milieu de tableau se densifie nettement et que certaines écuries n'ont peut-être pas donné de véritable aperçu de leurs capacités à Barcelone. Et quand bien même Haas doit viser des objectifs moins ambitieux, la problématique restera la même car la progression à moyen terme de l'écurie dépend de sa capacité à régler ces difficultés.

Points forts	Points faibles
Soutien et moteur Ferrari	Problèmes récurrents souvent non résolus
Stabilité de l'équipe	Peu d'évolutions au fil d'une saison
Essais hivernaux intéressants	Un duo de pilotes qui a des choses à prouver

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