Haas ne remet pas en cause l'avenir de Grosjean

Le début de saison cauchemardesque de Romain Grosjean ne met pas sa place en péril chez Haas. C'est en tout cas ce qu'assure son directeur d'équipe, alors que le pilote français a été impliqué dans deux sorties de piste le contraignant à l'abandon lors des deux derniers Grands Prix.

Pour ne rien arranger, l'absence de résultats force Grosjean à souffrir de la comparaison avec son coéquipier Kevin Magnussen, qui a ramené à lui seul les 19 unités inscrites par Haas depuis le début de l'année, avec trois entrées dans le top 10 dont une cinquième place à Bahreïn.

Si la malchance n'a d'abord pas épargné Grosjean, c'est sa responsabilité qui est directement engagée à Bakou et Barcelone, où il est à chaque fois parti à la faute alors que de gros points étaient accessibles. Néanmoins, il en faudra bien plus pour que celui qui est le pilier de Haas depuis l'arrivée de l'équipe américaine en F1 en 2016 perde le soutien de sa direction. 

Günther Steiner l'assure, l'avenir du pilote de 32 ans n'a pas été évoqué en interne après ces incidents. "Nous n'avons même pas parlé de ça", assure le directeur de l'écurie. "Quand quelqu'un connaît deux mauvaises courses, il n'y a pas de raison de lancer des rumeurs ou de commencer à faire des choses autour de ça." 

"La seule chose que nous devons faire, c'est ramener Romain là où il est capable d'être compétitif, et nous savons tous qu'il en est capable. Je ne suis pas une personne qui essaie de frapper quelqu'un quand il est à genoux, c'est injuste. II sait mieux que nous tous ce qu'il ne faut pas faire, ne pas recommencer comme à Bakou ou Barcelone. Est-ce que ça peut à nouveau se produire ? Oui, ça pourrait. C'est Monaco. Mais pour mettre fin aux rumeurs, il n'y a jamais eu de discussions à ce sujet."

Trois places de pénalité ce week-end

Parti en tête-à-queue quelques virages après le départ du Grand Prix d'Espagne, Grosjean a provoqué sa propre perte mais aussi celle de Pierre Gasly et de Nico Hülkenberg. Longtemps prostré après son abandon, le Français a ensuite reçu le soutien de Steiner.

"Pendant la course, je suis parti [du muret des stands] et je suis allé lui parler, car je sais comment on se sent quand quelque chose comme ça se produit, nous avons tous connu de mauvais moments dans notre vie", explique l'Italien. "Je lui ai dit de dépasser ça, qu'il ne fallait pas s'attarder là-dessus, qu'il savait quoi faire et qu'il devait se concentrer sur la prochaine course en étant positif."

Cette prochaine course, c'est donc le Grand Prix de Monaco ce week-end. Malheureusement, sur un tracé très compliqué et où dépasser relève la plupart du temps du miracle, Grosjean continuera de traîner les conséquences de son incartade catalane puisqu'il s'élancera avec trois places de pénalité sur la grille de départ. Une suite inévitable de son crash en Espagne, dont les commissaires l'ont jugé responsable.

"Sous le coup de l'émotion, j'aurais dit que c'était sévère, mais avec du recul, on ne peut rien y faire, sinon comment ça se termine ? C'est difficile à dire. Il n'a rien fait intentionnellement, il n'est pas rentré dans quelqu'un [volontairement]. Pour moi, c'est plutôt de la constance qu'il nous faut avec ces pénalités, alors la prochaine fois que quelqu'un fera quelque chose de similaire, j'espère qu'il aura la même pénalité."

Propos recueillis par Adam Cooper