Il y a 19 ans : le sort s'acharne sur Mika Häkkinen

Le 29 avril 2001, Mika Häkkinen espérait enfin conjurer le sort après un début de saison difficile. En tête du Grand Prix d'Espagne dans le dernier tour, il a vu ses espoirs s'évanouir au moment où son embrayage a rendu l'âme.

Battu par Michael Schumacher en 2000 alors que les deux hommes cherchaient leur troisième titre mondial respectif, Mika Häkkinen espérait que la saison 2001 soit celle de la revanche face au pilote Ferrari. Mais un début de saison catastrophique a rapidement mis un terme à ses ambitions, d'autant que la Scuderia alignait la F2001, une monoplace novatrice et redoutable.

Qualifié troisième à une demi-seconde de la pole position en Australie, le pilote McLaren avait vu sa course s'achever par un gros accident consécutif à une rupture de suspension. En Malaisie, il accusait huit dixièmes de retard sur un tour et son dimanche avait été difficile malgré le meilleur tour, lui valant le point de la sixième place. Au Brésil, les qualifications avaient été encourageantes mais un problème d'embrayage avait mis fin à son week-end au moment du départ. Interlagos constituait toutefois une éclaircie pour McLaren avec la victoire de David Coulthard.

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L'équipe britannique avait confirmé ses progrès à Saint-Marin en monopolisant la première ligne sur la grille de départ. Häkkinen avait signé à Imola son meilleur résultat de la saison avec une quatrième place. Cependant, il n'avait inscrit que quatre points en quatre courses et pointait au septième rang du championnat, à 22 points de Schumacher et Coulthard qui se partageaient la tête du classement au soir du Grand Prix de Saint-Marin.

C'est donc dans un état d'esprit très différent que Häkkinen et Schumacher sont arrivés en Espagne, mais leur duel, phénoménal en 2000, a repris de la plus belle des manières à Barcelone. L'Allemand a battu le pilote McLaren pour 85 millièmes de seconde en qualifications et les deux hommes monopolisaient la première ligne de la grille. Pendant 62 des 65 tours de course, ils ont occupé les première et deuxième places et n'ont laissé que des miettes à la concurrence.

Schumacher a conservé la tête au départ et mené jusqu'au 22e tour, qui a marqué son premier arrêt au stand. Il est ressorti troisième derrière Häkkinen et Rubens Barrichello, puis a repris la deuxième place à son équipier au 25e tour, et le commandement de l'épreuve lorsque la McLaren du Finlandais a observé son premier passage au stand. Se battant à coup de meilleurs temps, ils sont restés proches jusqu'au 43e tour, lors duquel Schumacher a ravitaillé alors qu'il possédait une avance de quatre secondes sur Häkkinen. 

Pendant sept tours, le Finlandais a enchaîné les tours rapides et a regagné son stand au 50e passage pour le second arrêt prévu par sa stratégie. Ayant porté son avance à près de 27 secondes, il est ressorti en tête de la course et a distancé immédiatement Schumacher, en délicatesse avec ses gommes. Häkkinen avait fait le plus dur puisque son rival a été contraint de ménager son rythme pour éviter d'intensifier les vibrations, de plus en plus présentes, dues à l'état de ses pneus.

Schumacher pouvait se le permettre puisque Juan Pablo Montoya, troisième, pointait à plus d'une minute. Häkkinen possédait plusieurs dizaines de secondes d'avance en tête à l'entame du dernier tour, lorsque sa monture a présenté des faiblesses. Bruits de craquement lors à la rétrogradation, fumée, ralentissement puis l'inéluctable, un arrêt en bord de piste, embrayage cassé. Pour la troisième fois en cinq courses, la MP4-16 avait trahi Häkkinen, et lui avait coûté cette fois très cher.

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Revenu au stand sur le ponton de l'autre McLaren, Häkkinen venait de vivre une cassure sportive, mais surtout mentale, dans sa saison et allait continuer à enchaîner les mauvais résultats et abandons. Une troisième place au Canada et une victoire à Silverstone ne l'empêchèrent pas d'annoncer en Italie qu'il voulait prendre du recul avec une année sabbatique. Possiblement libéré de ce fardeau, puisqu'il avouait aussi manquer de motivation à faire son métier, il remportait le Grand Prix des États-Unis et terminait sa saison au cinquième rang du Championnat, loin de Coulthard et surtout très loin de Schumacher.

Il tournait la page de la F1 en pensant y revenir un jour, mais ce ne fut jamais le cas, hormis pour un test non concluant avec McLaren fin 2006, et termina donc sa carrière avec 20 victoires, 26 pole positions, 51 podiums et deux titres mondiaux. Avec son départ, la F1 perdait un gentleman et un des rares à avoir tenu tête à Schumacher, et ayant offert des passes d'armes exceptionnelles avec l'Allemand. C'est surement pour cela que malgré "seulement" deux titres, le Finlandais est considéré comme un des plus grands pilotes de la F1 moderne.

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