Consignes d'équipe : Hamilton "divisé comme tout le monde"

Quatre jours après sa victoire en Russie suite à une consigne d'équipe passée à Valtteri Bottas, Lewis Hamilton fait le point en arrivant à Suzuka. Et s'étonne quelque peu de l'attitude de Ferrari cette saison dans une situation similaire...

Le vainqueur Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 et Valtteri Bottas, Mercedes AMG F1

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

Avec votre avance au championnat (50 points sur Vettel), allez-vous changer d'approche ?

Non. Je ne change jamais d'approche. Ça évolue et progresse au fil de l'année, mais je ne change pas parce que je suis en tête. On ne sait pas avec un abandon, une erreur... l'écart pourrait vite disparaître, donc nous voulons qu'il soit le plus important possible, et c'est ce sur quoi nous travaillons.

Les consignes d'équipe vont-elles à l'encontre de votre instinct pour la course ? 

Oui. C'est vraiment quelque chose... Je ne pense pas qu'on puisse avoir l'esprit clair à ce sujet. Il faut l'accepter et aller de l'avant, et je suis vraiment divisé, comme 50% des gens, ou même tout le monde. Sur ce sujet, j'ai un sentiment d'un côté, un sentiment de l'autre. Mais ça s'est produit, c'est fait. Collectivement, au niveau de l'équipe, nous sommes restés unis à travers tout ça et, comme je l'ai dit, j'étais à l'usine lundi et je suis certain que 50% des gens là-bas ont le même sentiment. Mais le soutien était incroyable, tout en étant respectueux pour Valtteri, nous avons tous porté un toast pour lui, il y avait 900 personnes, c'était assez exceptionnel.

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Les consignes d'équipe devraient-elles être bannies ?

Je ne sais pas... c'est un sport d'équipe, je me souviens qu'il y a des années je regardais Michael [Schumacher] et Rubens [Barrichello]. Je ne me souviens pas de ce que j'en pensais, je regardais comme tout le monde. On se sentait mal pour Rubens car il faisait un excellent travail et il méritait la victoire, mais d'un autre côté, en tant que pilote, je sais ce que ça veut dire que travailler pour un championnat : si à court terme la victoire de Rubens aurait été chouette, à long terme il n'avait aucune chance de gagner le titre, donc ils ont travaillé en équipe afin d'obtenir le résultat pour Michael.

Michael Schumacher, Ferrari, Rubens Barrichello, Ferrari

Michael Schumacher, Ferrari, Rubens Barrichello, Ferrari

Photo de: LAT Images

À cet égard, c'est le sport le plus inhabituel, car il y a deux championnats. Contrairement aux gens qui regardent le football ou tout autre sport, où tout le monde travaille pour un objectif, ici il y a deux objectifs, et il y a un conflit en essayant d'atteindre les deux car il n'y a qu'un seul pilote qui peut gagner, mais il y a deux pilotes, et il y a un championnat constructeurs que l'on veut gagner. C'est une dynamique difficile.

L'équipe travaille à l'unisson pour remporter le championnat, mais ils veulent aussi remporter le championnat pilotes, et un seul peut le faire. C'est conflictuel car ils ne veulent pas en favoriser un, ils aimeraient que les deux pilotes gagnent mais c'est impossible, alors on est toujours perdant.

Vous pouvez terminer deuxième à chaque course et être titré désormais, avez-vous cela en tête ? 

Je pense que ça ne changera rien, particulièrement en courant face à Vettel. L'importance de doubler Sebastian est bien plus grande que de doubler quelqu'un d'autre comme Max [Verstappen], par exemple. C'était le cas à la dernière course. Mais l'approche est vraiment la même. Je pense que mon équilibre cette année est plutôt bon, et je veux naturellement remporter d'autres courses, je veux encore gagner et je reste concentré. J'imagine que la préoccupation de ne pas terminer premier est probablement moindre par rapport au début de l'année, mais la concentration reste la même.

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W09, devant Sebastian Vettel, Ferrari SF71H

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W09, devant Sebastian Vettel, Ferrari SF71H

Photo de: Glenn Dunbar / LAT Images

À Sotchi, vous vouliez donner le trophée à Bottas ? 

Je ne l'ai pas. Je n'ai pas mes trophées de cette année. Je ne sais pas où sont ceux de l'année dernière ou de l'année d'avant. C'était juste très inconfortable sur le podium, je ne savais vraiment pas quoi faire. Je ne voulais pas être sur la première marche, je ne me sentais pas à ma place. C'était un coup de tête sur le moment.

Êtes vous surpris de l'absence de consignes d'équipe aussi évidentes chez Ferrari ?

Je ne vois pas vraiment ça comme ça... Nous avons utilisé des consignes d'équipe uniquement lors du dernier Grand Prix. Pour les autres, nous avons travaillé en équipe : il y a eu des moments où Valtteri n'était pas dans le top 5, et il y avait une Ferrari, moi et une Ferrari. Les Ferrari ont travaillé ensemble. La manière dont ils le font, c'est qu'ils arrêtent une voiture au stand de manière à ce que je m'arrête, dont ils ont travaillé en équipe pendant une partie de l'année.

Mais dans des moments cruciaux comme à Monza, ils ne l'ont pas fait. Et était-ce une surprise ? Oui. Ils l'ont fait par le passé, alors je ne sais pas pourquoi ils ont changé. Mais ce n'est pas mon problème.

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