Quand Hamilton quittait McLaren pour tenter le pari Mercedes

Il y a 10 ans jour pour jour, Mercedes révélait l'arrivée de Lewis Hamilton, après six saisons dans la "maison" McLaren. Retour sur cette annonce qui a secoué le monde de la Formule 1.

L'abandon de Lewis Hamilton, McLaren MP4-27

L'abandon de Lewis Hamilton, McLaren MP4-27

Sutton Motorsport Images

Rétro : Dans l'Histoire des sports méca

Sur deux ou quatre roues, replongez-vous dans l'Histoire des sports mécaniques, celle qui a écrit la légende des hommes et des machines durant des décennies.

Comme souvent cette saison-là, le Grand Prix qui avait précédé ce 28 septembre, à Singapour, avait été marqué par un nouveau problème indépendant de la volonté de Lewis Hamilton puisqu'une défaillance de sa boîte de vitesses l'avait contraint à l'abandon alors qu'il était en tête, mettant un coup très sévère à ses chances d'être titré. Et frustrant un peu plus un pilote dont l'avenir était récemment devenu très incertain.

Car deux semaines auparavant, avant un Grand Prix d'Italie où le Britannique avait signé la pole et la victoire, se relançant dans la course au titre après le carambolage du départ à Spa, Eddie Jordan, consultant pour la BBC, avait mis le feu aux poudres de la silly season en affirmant, de manière assez inattendue, que "Hamilton et Mercedes se sont déjà entendus sur les termes d'un accord".

La rumeur Mercedes était née. Les deux semaines entre Monza et Marina Bay lui avaient permis de prendre une ampleur insoupçonnée. Et les images du pilote quittant sa monoplace, tête et épaules basses au moment de constater les dégâts et de suivre les commissaires qui poussaient sa MP4-27 dans une échappatoire sombre, donnaient un drôle de sentiment.

Lewis Hamilton seul au fond d'une échappatoire après son abandon

Lewis Hamilton seul au fond d'une échappatoire après son abandon

"Je dois juste espérer que c'est la fin de notre malchance cette année", avait-il déclaré face à la presse, quelque peu désabusé. "Nous avons eu tellement de malchance avec des crashs, des abandons, donc espérons que nous aurons des courses positives à partir de maintenant."

Quoi qu'il en soit, le clan McLaren dans son ensemble avait refusé de répondre aux questions insistantes de la presse concernant son pilote alors en fin de contrat. Mais beaucoup d'observateurs et d'acteurs se mirent à abonder dans le sens d'un départ, et notamment Bernie Ecclestone, en sous-entendant que Michael Schumacher allait quitter Mercedes.

La légende – et les déclarations de Niki Lauda – a longtemps voulu que ce soit après la course dans les rues de Singapour que tout s'est joué. L'Autrichien racontera ainsi, début octobre 2012, sur BBC Radio Five : "Il avait un plan clair et je n'ai pas eu à le convaincre. J'ai été impressionné par son approche des choses, très pragmatique, sans aucune émotion. La vraie question était : 'Pourquoi quitterais-je une voiture compétitive où ma vie sera plus simple dans le futur ?'"

"Mon argument était : 'Si tu cherches un nouveau défi, alors, franchement, Mercedes est l'équipe idéale'. Réfléchis, si Schumacher n'a pas pu amener l'équipe aux avant-postes durant trois ans et que tu fais mieux l'année suivante, cela aura un impact énorme sur ta personnalité et les gens te considéreront encore plus. Au final, ça l'a convaincu que c'était le challenge qu'il voulait."

En réalité, ce sont plutôt, comme Hamilton et Ross Brawn (alors directeur de Mercedes), le reconnaîtront plus tard, des discussions entre eux deux qui ont convaincu Hamilton de sauter le pas. En tout cas, dans un frémissement comme le paddock en a rarement connu, le 28 septembre 2012, tout s'était accéléré et dénoué.

Annonces en cascade

Lewis Hamilton, McLaren, dans le paddock du GP de Singapour 2012 après son abandon

Lewis Hamilton, McLaren, dans le paddock du GP de Singapour 2012 après son abandon

Et étonnamment, c'est… Sauber qui avait allumé la mèche, à 10h00 pétantes, en annonçant le départ de Sergio Pérez pour McLaren. La confirmation de cette arrivée intervenait peu de temps après celle du côté de Woking et la suite logique était alors connue : Mercedes officialisait la venue de Lewis Hamilton aux côtés de Nico Rosberg, confirmant implicitement que Michael Schumacher n'effectuerait pas une quatrième saison sous la bannière du constructeur allemand.

La marque à l'Étoile réalisait un coup intéressant mais la décision du pilote britannique, bien qu'attendue, paraissait étonnante. Après six saisons de F1 avec McLaren et un titre en 2008, après 14 années dans le giron de la marque britannique, après une nouvelle saison à lutter, au moins un temps, pour le titre, Hamilton coupait le cordon pour rejoindre un constructeur certes prestigieux mais qui n'était pas parvenu à produire une voiture capable de faire mieux qu'une seule victoire en trois saisons.

"Il est temps pour moi d'aborder un nouveau challenge et je suis très excité de commencer un nouveau chapitre de ma carrière avec Mercedes", déclarait Hamilton. "Mercedes-Benz a un héritage incroyable dans le sport automobile ainsi qu'une volonté de gagner que je partage. Ensemble, nous pouvons grandir et relever ce nouveau challenge. Je pense que je peux aider à faire grimper les Flèches d'Argent au sommet et réaliser notre ambition commune de gagner des Championnats du monde."

Cette ambition commune, mirage lointain à l'époque, était déjà en gestation avec la préparation de la révolution technologique de 2014. Pendant que Red Bull, Renault, Ferrari, Lotus s'échinaient à construire les succès de la fin de l'ère du V8, Mercedes était déjà de plain-pied dans celle du V6 turbo hybride. 

Dix ans, six titres pilotes et 82 victoires plus tard, Hamilton et Mercedes ont écrit la page la plus fructueuse de l'Histoire de la discipline reine, alors que McLaren s'est embourbé dans des difficultés techniques en 2013 et 2014 puis un partenariat ambitieux mais désastreux avec Honda à partir de 2015, ne retrouvant la victoire qu'à une seule reprise depuis le départ de Hamilton, en 2021, après avoir renoué chez les motoristes avec... Mercedes.

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